Oeuvrons sans attendre à l'édification d'une nouvelle union d'Etats-nations et de Peuples au sud de notre Europe !
Dans un précédent article publié sur le blog 'Le Journal d'Erasme', (cf. http://regards-citoyens-europe.over-blog.com/2014/12/faut-il-que-la-france-reste-membre-d-une-union-europeenne-qui-met-de-plus-en-plus-frequemment-en-peril-ses-interets-strategiques-et), j'ai soulevé la question du maintien de la France comme membre de l'Union européenne actuelle.
Au terme de ce même article, j'affirmais ma conviction selon laquelle : "Oui, il faut oser l'Europe ! Mais une autre Europe ! Une Europe respectueuse des Nations, des Peuples, des Citoyens, et de leurs apsirations les plus profondes et de leurs intérêts les plus cruciaux ! Une Europe souveraine, pas une Europe servile, inféodée à la finance internationale et à des intérêts étrangers à ceux des Européens !
Aimons l'Europe ! Mais une autre Europe ! une Europe respectueuse des Hommes et des Femmes qu'elle n'a pas d'autres missions que de servir !
Etre résolument européen, appeler à oser encore l'Europe, croire en un destin commun des nations européennes, ne signifie pas pour autant qu'il faille se prosterner devant un édifice politique et institutionnel inepte qui met en péril chaque année davantage les intérêts stratégiques et économiques d'un Etat-nation aussi essentiel à sa propre existence que peut l'être la France !
L'heure n'est plus aux circonvolutions pour rechercher des circonstances atténuantes à cette Union à la dérive !
L'heure est au courage et au plein exercice de nos responsabilités devant l'Histoire, en conscience !
Sachons dire : çà suffit ! Tout en préparant dès à présent un projet politique européen à la mesure de nos ambitions et aspirations les mieux partagées !
Un projet d'union non nécessairement fédérale et dont la géographie pourrait être différente de cette Union qui, tel un empire, n'a jamais décidé de ses frontières définitives au point d'y perdre à chaque élargissement un pue plus de son identité et de sa cohérence ! "
Pourquoi attendrions-nous pour élaborer un tel projet politique ?
La France doit y travailler de conserve avec ses plus proches partenaires et amis européens !
Faut-il pour autant n'envisager qu'un scenari à la Giscard d'Estaing où un noyau dur d'une douzaine d'Etats-nations articulé autour du couple franco-allemand poursuivrait son intégration au sein même de l'UE actuelle ? Ou faut-il envisager un scenario externe ? Avec quels partenaires ?
En première appréciation, on peut légitimement penser que les Etats membres les plus insatisfaits - parce que les plus pénalisés - des comportements et des performances de l'Union actuelle peuvent envisager eux aussi de passer à autrechose !
De qui s'agirait-il alors ?
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent l'impuissance des institutions européennes à gérer de manière efficace et efficiente, y compris sur le plan social, les crises de nature systémique qui affectent l'Union !
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent l'abandon progressif de ce qui a fait et fait encore la singularité du modèle social et sociétal de la France et de nombreux autres Etats-nations européens
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent aussi que le nord de l'Union européenne, Allemagne incluse, éprouve toujours de grandes difficultés à comprendre l'importance de la solidarité européenne à l'égard des pays en difficultés du sud (les 'pays du club Med') !
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent que la Banque centrale européenne se trouve muselée par les autorités allemandes, situation qui parlyse l'Union européenne dans la défense de son euro en crise !
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent que le budget européen pâtit chaque année un peu plus du non respect par les Etats membres de leurs engagements budgétaires à l'égard de l'Union ....
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent l'absence de consensus sur les objectifs et les moyens d'action de la politique étrangère et de sécurité commune, et plus largement sur de nombreux dossiers ayant trait aux affaires étrangères, le Royaume-Uni constituant souvent le point bloquant en pareilles matières.
Ceux qui, comme la France, constatent et déplorent l'opacité constante et résolue de la Commission européenne à l'égard des négociations commerciales capitales qui engagent l'avenir du modèle social et civilisationnel de l'Europe !
Ceux qui, comme la France, refusent le droit à quelque institution supranationale que ce soit de porter atteinte à l'esprit aussi bien qu'à la lettre des dispositions constitutionnelles des Etats-nations, et exigent qu'elles se plient aux injonctions majoritaires des citoyens de l'Union lorsque ceux utilisent un droit de pétition approprié pour faire connaître leurs aspirations, requêtes, craintes ou refus !
Ceux qui, comme la France, ont encore chevillé au corps le désir de coopérer en respectant leurs partenaires et sans pour autant sacrifier leurs intérêts, principes, valeurs et objectifs les plus essentiels dès lors qu'ils ne seraient pas déjà en partage.
Ceux qui, comme la France (ou encore le Royaume-Uni), veulent retrouver une part de leur souveraineté perdue dans les domaines politiques où l'Union a failli.
Ceux qui, comme la France, veulent définir et mettre en oeuvre des solutions réellement efficaces face aux grandes questions d'intérêt commun qui les concernent au premier chef. En effet, traiter d'immigration de masse, de protection des frontières au sud de l'Europe, de sécurité maritime, des problèmes monétaires liés à une monnaie unique commune, de coopération au développement, de sécurité nationale, de défense, ou de projets méditerranéens (dépollution, autoroutes de la mer, etc.) avec des Etats-membres qui n'y trouvent aucun intérêt majeur ne sert aucunement la cause de ceux pour qui ces questions figurent au coeur des préoccupations de leurs citoyens. Il est temps d'y mettre bon ordre !
Ceux qui, comme la France, considèrent qu'une union d'Etats et de Peuples souverains peut apporter à ces derniers les leviers de puissance, d'efficacité et d'influence sans lesquels il leur sera plus difficle d'affronter les défis du XXIème siècle.
Ne faudrait-il pas alors envisager un scenario d'une toute autre nature que le projet 'Giscard', par essence en dehors de l'UE, et sans la présence d'une Allemagne dont les objectifs comme les intérêts nationaux semblent peu à peu diverger de ceux des Etats-nations du sud de l'Europe au rythme de sa propre affirmation politique sur l'échiquier international ?
C'est à ce dernier scenario que j'appelle les bonnes volontés européistes déçues par l'Union actuelle à travailler afin qu'une nouvelle union d'Etats-nations et de Peuples voit le jour sur un mode confédéral plutôt que fédéral, sur le modèle de la confédération helvétique .... sans pour autant se référer à Dieu et à la Création, ne serait-ce qu'eu égard à la nature résolument laïque des Etats-nations susceptibles d'y appartenir.
Une nouvelle union plus aiusément 'gouvernable' que l'UE28+ aujourd'hui, dont l'influence dans le monde sera à la mesure de celles, combinées, de l'Espagne et du Portugal (principalement au travers de leur rayonnement culturel et linguistique respectif, noatmment en Amérique latine et en Amérique centrale), de l'talie et de la Grèce (principalement au travers de leur rayonnement culturel et de leur positionnement diplomatique à l'égard de la Russie et du Proche Orient), et enfin, de la France (principalement au travers de son rayonnement culturel, linguistique, économique, diplomatique et de sa position déterminante comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies).
Naturellement, l'existence même de cette nouvelle union devra être scellée soit par la voie d'un traité international, soit par la voie d'une constitution fédérale sur le modèle helvétique (solution qui a ma préférence mais qui est très délicate à mettre en oeuvre dans le contexte actuel d'une très forte poussée en Europe des replis identitaires et souverainistes), définissant la nature juridique de cette union (personnalité juiridique ou non), ses buts et objectifs, ses principes fondateurs (d'attibution, de subsidiarité, de proportionnalité, d'additionnalité), la nature et les prérogatives institutionnelles et nationales relatives aux différentes catégories de compétences attribuées, les institutions spécifiques et leur domiciliation, les clauses d'entrée, de sortie et de suspension provisoire de l'appartenance à cette union, ainsi que les clauses de révision et de modification du traité, les clauses de solidarité et de coopération au sein de cette union, les clauses de flexibilité permettant de dépasser d'éventuels blocages institutionnels lorsque les circonstances l'exigeraient, les ressources et modalités budgétaires, le rôle des institutions nationales, ses limites géographiques à un horizon déterminé afin de laisser le temps à d'autres Etats-nations que les Etats-nations fondateurs d'y appartenir avant cet horizon, etc.
Nous ne partons pas de rien puisque nous avons à notre disposition à la fois les textes des traités de l'Union, les déclarations et protocoles qui y sont associés, les évaluations des insuffisances, excès, défauts, erreurs qu'ils contiennent et/ou qu'ils ont induits dans les décisions adoptées par les institutions européennes depuis leur entrée en vigueur, ainsi que le texte de la Constitution fédérale de la confédération helvétique (cf. http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/201405180000/101.pdf).
Quant à l'Union européenne, il s'agirait alors pour les Etats membres de cette nouvelle union 'réduite' d'en sortir de manière formelle en recourant aux dispositions du Traité de Lisbonne qui le permettent.
L'Union s'en trouverait alors probablement très fragilisé, surtout si le Royaume Uni suivait également l'exemple de la France.
Quant à l'Allemagne qui deviendrait alors la grande 'nation pilote' de l'Union (si celle-ci résistait à la sortie de la France, de l'Italie et d'autres Etats-nations du sud de l'Europe, elle retrouverait alors toutes les marges de manoeuvre et le leadership politique qu'elle recherche pour asseoir sa conception si singulière de la politique économique et monétaire de l'Union, plus favorable à un enchérissement de l'euro, et réorienter cette Union dans le sens des intérêts communs des Etats-membres du nord de l'Europe.
A suivre !
Voir notamment : Une première option pour une nouvelle union d'Etats-nations et de Peuples au sud de notre Europe !