Vers un retour de la guerre de haute intensité face à la « menace chinoise, par André Dumoulin (e-Note 32 - 2 juin 2021 - Institut Royal Supérieur de Défense / CESD )
Bruits de bottes aux frontières russo-ukrainiennes en avril, appel à la désescalade et à l’arrêt des provocations russes sur ses marches traditionnelles, perception de la menace systémique chinoise, confrontation sino-indienne dans l’Himalaya, mise en évidence de la faiblesse européenne face aux rodomontades d’États nationalistes et autoritaires, enjeux militaires autour du « déni d’accès » russe, implication du GRU (direction générale des renseignements militaires russes) dans l’explosion d’entrepôts d’armes en Tchéquie et destinées à l’Ukraine en 2014, usage de l’hybridation alliant stratégies indirectes et usage militaire classique, insistance occidentale sur le rôle stratégique des forces terrestres : tout concourt à suggérer un retour des engagements militaires, sinon du spectre de la haute intensité et ... de l’ascension aux extrêmes. L’annexion de la Crimée est passée par là, tout comme la « question chinoise ».
Pour le chef d’état-major de l’armée de Terre française, il y a un « retour marqué de la force militaire comme mode de règlement des conflits, selon des formes connues, directes et assumées. Le retour d’un conflit majeur est désormais une hypothèse crédible. Mais l’usage de la force se fait également selon des modes d’action nouveaux, imprévisibles et plus insidieux, privilégiant l’intimidation et la manipulation, dans une forme de guerre nouvelle, indiscernable et non revendiquée, pour obtenir par le fait accompli des gains stratégiques indéniables ».
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