Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par ERASME

Que faisons-nous lorsque nous espérons ? Pourquoi peut-on dire que l'espoir est une force vitale ?

Après une catastrophe ou un événement grave, quel qu'il soit, et quel qu'en soit le degré, il y a quelque chose qui se produit en nous, et qui est une attitude tout à fait irrépressible, qui a peut-être quelque chose de vital. Dans la langue ordinaire, elle est souvent liée à la vie. L'attitude qui naît en nous, qui est peut-être le rapport le plus profond de la subjectivité humaine à l'avenir : c'est l'espoir.

Inverser une épreuve négative et produire son contraire ?

Quand il y a quelque chose de négatif qui se produit, il est peut-être plus fort que nous, plus fort que tout, de se représenter un changement à venir qui inversera le signe de ce qu'il s'est passé. L'espoir semble être le rapport à l'avenir en tant qu'il est capable d'inverser une épreuve négative et de produire son contraire, d'espérer quelque chose de positif qui viendra réparer ce qu'il s'est produit : une catastrophe, une guerre, un deuil… Nous avons l'espérance que le mal puisse être inversé, et qu'après que quelque chose nous a affectés négativement, quelque chose puisse nous affecter positivement.
 

L'attente

L'espoir est donc un rapport premier à l'avenir. Ce n'est pas une attitude subjective secondaire que l'on pourrait tenter de maîtriser par ses représentations, comme l'ont pensé beaucoup de philosophes pourtant. Il y a dans l'espoir, paradoxalement, quelque chose comme une souffrance, l'espoir est une attente de quelque chose de positif sur le fond de quelque chose de négatif. Cette attente a en tant que telle quelque chose d'une souffrance. L'attente de l'avenir est en elle-même une souffrance, même s'il y a des "raisons d'espérer".

On pourrait se dire que l'espoir est une attitude subjective qu'il faut remplacer par une attitude objective, rationnelle. En effet, le rapport à l'avenir passe par plusieurs étapes : le calcul, les probabilités. Il faut tabler sur des raisons objectives d'espérer. Mais nous le savons, le savoir objectif n'est pas notre seul rapport à l'avenir.

Il y a un rapport subjectif à l'avenir, que l'on appelle la certitude ou l'incertitude. Par exemple, je sais que 2 et 2 font 4, mais est-ce que j'en suis certain ? Il y a une adhésion ou au contraire une réticence subjective à la vérité objective, mais qui ne doit pas ébranler l'idée de vérité. Le mot espérance a à la fois un sens religieux et un sens mathématique.

Sans vie, pas d'espoir, et sans espoir, pas de vie ?

Mais l'espoir a des raisons objectives, l'espoir est nécessaire à la vie. Ce n'est pas seulement un savoir, une croyance, mais une force vitale sans laquelle on ne peut pas soutenir le rapport à l'avenir. Dans les proverbes courants, on a raison de lier la vie à l'espoir. On la lie dans les deux sens : on dit "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir", mais aussi "l'espoir fait vivre". Quelle est cette étrange relation qui fait que sans la vie, il n'y a pas d'espoir, mais sans l'espoir, il n'y a pas de vie ? Nous sommes des subjectivités vitales, vivantes, fragiles, et qu'on peut détruire même l'espoir en nous. Il faut donc le préserver, comme la vie elle-même.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article