Orwell et Huxley. Le Lion et la licorne en contrepoints totalitaires (2024), par Michel Weber
Le totalitarisme n’est pas le produit accidentel d’une crise sociétale impromptue. Il constitue la dernière carte d’une oligarchie capitaliste aux abois depuis des décennies. Cette crise, énergétique, économique et politique avant tout, mais aussi identitaire et égotique, sociale et culturelle, est au cœur de l’œuvre de Aldous Leonard Huxley (1894–1963) et d’Eric Arthur Blair (1903–1950), qui comptent parmi les romanciers et les essayistes les plus connus du XXe siècle. Ils ont, chacun à sa manière, annoncé la dérive nécrotechnologique et totalitaire des sociétés occidentales. Par-delà le contexte commun, les influences partagées et les recoupements théoriques, il importe de mettre en évidence les divergences de pronostic et, finalement, la complémentarité possible entre les deux dystopies. On nous fait miroiter un totalitarisme bienveillant à la Huxley — vous ne posséderez rien et vous serez heureux — alors qu’on s’achemine résistiblement vers un totalitarisme orwellien : vous serez terrorisés et malheureux de l’être.
Orwell et Huxley. Le Lion et la licorne en contrepoints totalitaires (2024)
Le totalitarisme n'est pas le produit accidentel d'une crise sociétale impromptue. Il constitue la dernière carte d'une oligarchie capitaliste aux abois depuis des décennies. Cette crise ...