Méfiance autour des ambitions chinoises dans le domaine des matières premières
La compagnie chinoise Minmetal - propriété de l'Etat Chinois - s'est vue refuser l'autorisation de prendre des
participations dans l'entreprise australienne Oz Metal par Canberra. L'investissement annoncé était de 1,7 mds de dollars. Un autre débat agite l'île-continent si riche en matières premières
particulièrement rares : l'éventualité que Chinalco - autre conglomérat national chinois - prennent des parts dans la première entreprise d'extraction minière mondiale, l'australo-britannique Rio
Tinto, à hauteur de 19,5 mds de dollars. Ces éléments montrent que des logiques autres que purement économiques sont à l'oeuvre dans les relations internationales.
Si de telles actions de la part de gouvernements occidentaux ne sont pas surprenantes, tel n'est pas le cas de la part d'Etats pour lesquels la Chine a depuis longtemps investi pour garantir la
sécurité de ses approvisionnements en matières premières. Ceci est particulièrement vrai pour les Etats africains, notamment la Guinée.
Il semble qu'après 10 ans d'expansion dans le monde, la Chine rencontre des difficultés croissantes pour gagner la confiance de partenaires capables d'échanger leurs ressources minières contre
des investissements, pour lesquels les compagnies occidentales imposaient des restrictions liées à la gouvernance, à l'environnement et autres enjeux sociétaux. Il est intéressant de constater
que les raisons invoquées tant par les gouvernements occidentaux qu'africains ont trait à l'indépendance nationale, le développement économique à long terme et la souveraineté économique des
nations. Les Etats africains considèrent de moins en moins la Chine comme un partenaire digne de confiance, choix alternatif à des Européens commettant ingérence sur ingérence dans leurs affaires
intérieures. La Chine séduit les Etats africains en promettant réfection des infrastructures, construction de stades, barrages... projets qui ont d'autant plus de mal à se réaliser que la crise
financière prend des proportions insoupçonnées.
Les gouvernements sur la planète retourneraient-ils à de bonnes vieilles mesures protectionnistes au nom de
l'indépendance économique ?
Ou bien serait-ce que plus d'un craindrait la puissance chinoise ?
Ces éléments doivent être envisagés sous la lumière géopolitique, et non pas seulement concurrentielle, si l'on
veut comprendre l'importance des enjeux.
Source : International Herald Tribune