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Publié par Patrice Cardot

(Pour la première partie de ce discours : Discours de M. le Président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de la XVIIème Conférence des Ambassadeurs (Palais de l'Elysée – 26 août 2009) - Première partie - )

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Notre monde a besoin des Nations unies ; mais pour que les Nations unies conservent leur légitimité universelle, il faut que les Nations unies n’aient pas peur de réformer. Cela vaut notamment, fut-ce à titre provisoire, pour le Conseil de Sécurité et le nombre de ses membres permanents. Avec le Royaume uni, nous plaidons pour une réforme intérimaire du Conseil de Sécurité. Pas un pays d’Afrique membre permanent, alors que l’Afrique compte un milliard habitants ! On ne peut pas en rester à la grille de lecture du lendemain de la Seconde Guerre mondiale ! Il y a quand même un certain nombre de choses qui se sont passées depuis 60 ans et la légitimité – je l’ai dit au Secrétaire général BAN Ki Moon des Nations unies – tient à l’élargissement du Conseil de Sécurité et du nombre des membres permanents. La France n’a rien à craindre, rien. La France doit être le moteur de cette réforme et la réforme, on doit la conduire maintenant. Tout le monde connaît les éléments du compromis.

Réforme du Conseil de Sécurité, mais aussi réforme du FMI où les droits de vote ne correspondent plus à la réalité monétaire, financière, économique et politique d’aujourd’hui. Réforme de la Banque mondiale : en 2011, ces réformes doivent être terminées et je suis très heureux que le G14 ait décidé de s’atteler à celle des Nations Unies.

Sur proposition de la France, un partenariat mondial pour l’alimentation et l’agriculture a été adopté l’an dernier. Encore faut-il que la FAO, le PAM, le FIDA, la Banque Mondiale et les banques régionales de développement, se mobilisent dans une démarche cohérente et coordonnée. C’est totalement schizophrénique ce qui se passe ! Entre ce que l’on dit à l’OMC : la concurrence à tout prix, mettons fin au soutien à l’agriculture, et ce que l’on dit au FAO : davantage d’agriculture ! Qui peut comprendre ? Ce sont les mêmes Etats participants, le message est contradictoire. Est-ce qu’il ne serait pas temps d’envoyer un message cohérent ?

La multiplication des organisations internationales est en soi un vrai problème. Le domaine de l’environnement l’illustre jusqu’à la caricature. A chaque accord sectoriel, son organe de suivi et de vérification. Exemple : admettons que nous ayons un succès à Copenhague, qui va appliquer les conclusions de Copenhague ? Ce n’est pas une petite question. Eh bien, la France demande la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement, clef de voute qui aura vocation à fédérer des outils aujourd’hui dispersés. Copenhague devrait donner une impulsion décisive à sa création et cette Organisation Mondiale de l’Environnement aurait vocation à assurer le suivi de Copenhague pour les 192 Etats membres de la communauté internationale.

Il est enfin un dernier sujet de gouvernance qui me tient à coeur, l’OIT. Les mêmes 192 Etats adoptent dans chaque organisation internationale des règles sans jamais se soucier d’une vision d’ensemble. La France propose que l’OIT, et demain l’Organisation Mondiale de l’Environnement, aient leur mot à dire auprès de l’OMC, du FMI et de la Banque Mondiale dès lors que seraient en cause les huit normes fondamentales du travail ou des clauses essentielles des accords sur le climat. Si le principe d’ajustement aux frontières était décidé à Copenhague, sa mise en oeuvre devrait être assurée en bonne coopération entre l’OMC et la future Organisation Mondiale de l’Environnement.

L’OIT, organisation mondiale, a édicté huit règles fondamentales en matière de respect du droit du travail : on ne fait pas travailler les prisonniers, on ne fait pas travailler les enfants… Eh bien je demande que le FMI ne donne pas d’argent si ces règles ne sont pas respectées et je ne vois pas au nom de quoi, lorsque le FMI aide un pays, il ne se préoccupe que des équilibres budgétaires du pays et pas du respect de normes sociales fondamentales. Comprenez-moi : il ne s’agit pas de plaider pour un modèle social unique qui n’aurait aucun sens, mais si ce sont des normes, si elles sont fondamentales, si elles ont été reconnues par l’OIT, pourquoi ne pas en tenir compte lorsqu’il s’agit d’apporter une aide financière ?

De la même façon, s’agissant de l’OMC, c’est bel et bon de parler de la lutte contre le protectionnisme ; naturellement, nous la soutenons ; mais quand il y a un contentieux entre deux pays, ce n’est pas le seul droit du commerce qui doit prévaloir. Les obligations prises devant l’Organisation Mondiale de l’Environnement doivent rentrer en ligne de compte sous la forme d’une question préjudicielle, parce que la concurrence, doit une concurrence loyale. Comment voulez-vous que nous, en Europe, nous imposions à nos entreprises des règles de protection de l’environnement si nous continuons à importer des produits fabriqués par des pays qui n’en respectent aucune et qui iront devant l’OMC en disant : attention, protectionnisme ?

L’Organisation Mondiale du Commerce ne doit pas se déterminer sur les seuls critères du commerce mondial. Il existe des normes sociales fondamentales que la France n’a pas inventées : ce sont celles définies pas l’OIT, et des normes environnementales qui seront définies, à la suite de Copenhague, par l’Organisation Mondiale de l’Environnement. C’est cela la nouvelle gouvernance mondiale : on mettra fin à une forme de schizophrénie de la communauté internationale, on corrigera les excès de la « marchandisation du monde » en plaçant sur un pied d’égalité le droit du travail, le droit de l’environnement et le droit du commerce. Ce qui a été possible pour le droit du commerce, je ne vois pas pourquoi ce serait impossible pour le droit social ou pour le droit de l’environnement.

Alors bien sûr, comme devant chaque idée neuve, les résistances seront fortes. Mais la crise actuelle, impose de repenser en profondeur une mondialisation dévoyée, pour une raison simple : le marché mondial existe alors que la réglementation mondiale n’existe pas. Il y a donc un décalage et c’est ce décalage qu’il convient de combler.

En 1945, les dirigeants de l’époque ont su, sur les ruines de la deuxième guerre mondiale, bâtir les Nations Unies, le FMI, la Banque Mondiale, Bretton-Woods. Aujourd’hui, le défi est plus lourd, plus complexe mais nous ne devons pas nous contenter de demi-mesures. Nous ne devons pas nous arrêter en chemin.

Je remercie Bernard KOUCHNER de son engagement de chaque jour au service de notre politique étrangère. Je salue sa volonté de réforme du ministère. Je sais qu’aujourd’hui il s’attaque au chantier de l’action culturelle extérieure. Il a raison. Il peut compter sur ma confiance et mon amitié, car il faut bouger les choses. Pas dans le seul but de bouger, mais on est dans un monde qui bouge, on ne peut pas rester immobile. C’est impossible et le choix le plus prudent, c’est le choix de la réforme. Le choix le plus risqué, c’est le choix de l’immobilisme. Je remercie Bernard KOUCHNER d’avoir placé tous les sujets que je viens d’évoquer au coeur de votre conférence.

Naturellement, nous sommes aussi confrontés à un certain nombre de crises et il ne s’agit pas de les passer toutes en revue.

Je voudrais cependant dire un mot du conflit du Proche-Orient. Je conteste l’idée que ce serait un conflit régional. Ce conflit concerne le monde entier et il est temps de régler ce conflit. Chacun connaît parfaitement les paramètres de la paix et le chemin qui y conduit est balisé. Là aussi, il ne faut plus attendre. Attendre quoi ? Plus de morts ? Plus de souffrance ? Qui pourrait dire, ici comme ailleurs, que dans quelques années la solution sera plus simple ? Et est-ce que l’on n’a pas suffisamment attendu ?

Je recevrai début septembre le Président Mahmoud ABBAS pour l’encourager à accélérer la rénovation des structures qui, demain, seront en charge de l’Etat palestinien. Parce que la France soutient la création d’un État palestinien. C’est un élément fort de la politique française et sur lequel nous ne reviendrons pas. Et je souhaite que la rencontre, aujourd’hui même, entre le Premier Ministre d’Israël et l’envoyé du Président des Etats-Unis débouche. Débouche sur quoi ? Chacun connaît mon amitié pour Israël, et je le dis comme je le pense : débouche sur un gel précis et complet de la colonisation. Les vrais amis d’Israël doivent lui dire la vérité. La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de paix avec la poursuite de la colonisation. Alors cela peut plaire ou ne pas plaire, mais quand on est un ami, on est un ami exigeant et un ami franc. Israël n’est pas seul. Nous n’accepterons pas que sa sécurité soit mise en cause, mais nous avons aussi le droit de dire que c’est une erreur de penser qu’on peut continuer un processus de colonisation et espérer la paix. Et là aussi, tout ceci doit être fait sans ambigüité.

Si des progrès sur l’arrêt de la colonisation sont faits, la France et l’Egypte, en accord avec la Présidence suédoise de l’Union Européenne et en concertation avec les Etats-Unis, proposerons à tous les pays membres de l’Union pour la Méditerranée, de tenir cet automne un deuxième sommet qui accompagnerait la reprise des négociations de paix dans leurs trois volets.

La France, qui a renoué une relation constructive avec Damas, est prête à apporter son concours aux discussions entre la Syrie et Israël si les deux parties confirmaient leur souhait à cet égard. Au Liban, où le chemin parcouru depuis 18 mois est porteur d’espoir, la France appelle à la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale efficace.

Le temps n’est pas notre allié non plus dans les deux crises de prolifération nucléaire et balistique : l’Iran et la Corée du Nord. Elles se développent sous nos yeux, jour après jour, et si nous n’agissons pas, d’autres risquent de suivre. On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus !

En Iran en particulier, la crise politique a fait oublier que pendant la répression, la prolifération continue : il y a toujours plus de nucléaire militaire, toujours plus de tests de missiles, et il n’y a jamais eu aussi peu de négociation.

Ce sont les mêmes dirigeants, en Iran, qui nous disent que le programme nucléaire est pacifique et que les élections ont été honnêtes. Qui peut les croire ?

Le choix des dirigeants, c’est la responsabilité du peuple iranien. Mais empêcher la prolifération, c’est la nôtre. Le Président OBAMA a pris la décision juste de tendre la main et de se joindre aux Européens, aux Russes et aux Chinois. Les six sont prêts à s’asseoir demain autour de la table. Mais pour cela, il faut un interlocuteur qui soit prêt à négocier sérieusement. Or aujourd’hui, disons les choses telles qu’elles sont, avec la même franchise, car on ne peut pas être franc avec les uns et hypocrite avec les autres, nous n’avons reçu aucune réponse positive à nos propositions. Aucune.

Nous ferons le bilan d’ici fin septembre, puisque nous serons tous à New York fin septembre. Et si l’Iran ne change pas de politique, la question du renforcement très substantiel des sanctions sera clairement posée.

La France soutiendra des sanctions économiques sévères, à la hauteur de l’enjeu, au Conseil de sécurité et au Conseil européen. Et la France proposera de doter l’AIEA de pouvoirs d’inspection renforcés pour des situations de ce type. On n’a pas le droit de se taire devant la crise qui s’organise.

Je tiens à saluer ici notre Ambassadeur en Iran, Bernard POLETTI, que j’ai élevé à la dignité d’Ambassadeur de France. Il fait honneur à la France par son courage, par l’acuité de ses analyses, par la défense vigoureuse de nos intérêts et de nos compatriotes. Je pense à la scandaleuse prise d’otage de deux de nos compatriotes, car, s’agissant de l’une des deux, pour moi être binationale, c’est être français.

Le temps qui passe n’est pas non plus notre allié face au terrorisme international.

En Afghanistan, je partage l’analyse de Bernard KOUCHNER : la campagne électorale s’est bien déroulée, en dépit des pires menaces. En votant, les Afghans ont dit non à la barbarie et au terrorisme.

Aller voter, c’est aller mettre votre doigt dans l’encre indélébile quand des gens à longueur de journée vous disent que ceux qui auront de l’encre sur les doigts, on leur coupera la main…Et les talibans sont crédibles quand ils disent cela compte tenu de ce qu’est leur bilan. Et malgré cela, des millions de gens se sont rendus aux urnes. Ils méritent qu’on les aide. Dans l’attente des résultats, la France appelle les candidats et leurs partisans à faire preuve d’un très grand sens des responsabilités.

Imaginons, ce que signifierait le départ de la France ou des alliés : la constitution d’un véritable Etat terroriste, à côté du Pakistan qui a l’arme nucléaire et compte près de 200 millions d’habitants. Est-ce cela que le monde veut ? En tout cas, ce n’est pas ce que veut la France. Bien sûr, qu’il y a bien des choses à changer, à faire évoluer, bien des problèmes. Mais, les valeurs de la France la conduise à aider les gens qui veulent la dignité de la femme, qui veulent la liberté et qui cheminent, si douloureusement quand on connaît ce pays, vers cet objectif. On n’a pas le droit d’être faible face à la menace.

La France restera fermement engagée, avec ses Alliés, aux côtés du peuple afghan. Elle achèvera cette année le transfert des responsabilités de sécurité de la région Centre aux autorités afghanes. Elle concentrera des moyens civils et militaires dans les districts de l’Est, avec pour objectif de les tabiliser en deux ans.

Nous voulons travailler la main dans la main avec la société civile afghane : j’inviterai dans les prochains mois des femmes afghanes engagées dans la reconstruction de leur pays pour qu’elles viennent témoigner et recevoir le soutien des Français.

Nous nous mobiliserons aussi pour soutenir l’Afrique face à la menace croissante d’Al Qaïda, que ce soit au Sahel ou en Somalie. Alain JOYANDET le sait mieux que moi ce qui vient de se passer ces derniers mois, notamment au Mali, au Niger et en Mauritanie est un signal clair, très clair. La France ne laissera pas Al Qaïda installer un sanctuaire à notre porte, en Afrique. Là aussi, le message doit bien être reçu.


Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,


2010 sera une année importante pour la relation entre l’Afrique et la France : 14 anciennes colonies
françaises célèbreront le cinquantième anniversaire de leur indépendance. Ce sera donc une année dédiée à la fidélité dans l’amitié et la solidarité. Et je souhaite que 2010 signale aussi l’achèvement d’une rénovation profonde de nos relations avec le continent africain.

Deux temps forts marqueront à la fois cette fidélité et ce renouveau.

Le Sommet Afrique-France qui se tiendra au début de l’année en Egypte. Je souhaite que soient étroitement associés à sa préparation les acteurs non gouvernementaux. Le Sommet proprement dit étant la composante officielle d’un processus plus large sur lequel Bernard KOUCHNER et Alain JOYANDET travaillent.

Le 14 juillet verra défiler sur les Champs-Elysées des contingents des anciens territoires de l’Afrique sub-saharienne qui ont contribué à la libération de notre pays lors des deux conflits mondiaux. Tous les Chefs d’Etat concernés seront conviés. La France sait ce qu’elle doit à l’Afrique : elle lui exprimera sa gratitude. Et cette manifestation sera également tournée vers l’avenir. A la fin de cette année, les accords de défense qui nous lient à huit pays africains auront tous été renégociés dans une perspective radicalement nouvelle : la France conçoit son rôle comme un appui à la création de forces

africaines capables d’assurer collectivement la sécurité de leur continent, dans le cadre de l’initiative de défense de l’Union africaine.

Les instruments de notre présence économique, eux aussi, seront profondément rénovés, dans un contexte d’accentuation de notre effort d’aide publique : malgré la crise, notre aide passera de 0,38% en 2007 à 0,44% de notre PIB en 2009. 60% de ce total ira à l’Afrique. 12 km séparent l’Afrique de l’Europe ! Nous ne pouvons pas laisser tomber l’Afrique !

A ma demande, l’Agence Française de Développement a créé un fonds de soutien à l’initiative privée à hauteur de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans. Le secteur privé doit répondre à tout ceci. Et ce sera la meilleure réponse aux soupçons injustes mais trop répandus d’exploitation à leur seul profit des ressources africaines.

Ce n’est pas si simple de rénover nos relations avec l’Afrique. Et je mets au défi quiconque de m’expliquer qu’on peut le faire d’un coup de baguette magique. Si on ne s’occupe pas de l’Afrique, on est irresponsable car on ne prépare pas l’avenir et on est accusé de se désintéresser du continent. Si on s’en occupe, on est très facilement accusé d’ingérence. Mais ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il ne faut pas le faire. Il faut le faire. L’avenir de l’Europe se joue en partie aussi en Afrique ?

Cela veut dire aussi, en Afrique, travailler avec de nouveaux partenaires : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Nigéria. Ce n’est pas parce que ce ne sont pas des pays qui ont connu la colonisation française que nous devons nous interdire de dialoguer avec eux et même d’avoir un partenariat stratégique avec eux.

Pour piloter cette année exceptionnelle, j’ai demandé à Jacques TOUBON d’animer une structure interministérielle.

Par ailleurs, j’ai choisi Jean-Pierre RAFFARIN pour être mon représentant personnel auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Il préparera, avec l’autorité et la passion que chacun lui connaît, le prochain sommet, autre temps fort de l’année 2010.

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Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,


Depuis son origine, l’humanité n’évolue pas de façon linéaire, de progrès en progrès. Elle évolue avec
des moments de pause, voire de régression, avant de repartir de l’avant. Toutes les civilisations ont connu des phases de régression ; certaines ont même disparu.

La nouveauté radicale de notre époque est que, malgré les traditions et les cultures différentes, malgré les réaffirmations identitaires, le monde a fait son unité, notre humanité est désormais une. Les menaces auxquelles elle est confrontée sont globales. Les réponses seront globales.

Les questions posées aux dirigeants de notre temps sont lourdes : saurons-nous, ensemble, apporter les réponses nécessaires pour éviter des régressions qui seraient fatales et poursuivre la marche en avant de l’humanité ? Saurons-nous éviter un choc des civilisations et des religions en réglant les crises régionales ? Saurons-nous réformer le seul système économique efficace, le capitalisme, en prenant toutes les décisions nécessaires ? Saurons-nous faire les choix qui s’imposent d’urgence pour limiter le réchauffement climatique ?

Nous disposons des concours diplomatiques, des outils techniques et scientifiques, nous disposons de moyens économiques et financiers, mais tout dépend de notre volonté. Tout repose sur la sagesse et la volonté collective des dirigeants du nouveau concert des nations, celui des puissances relatives du XXIème siècle.
D’une certaine façon, à l’échelle de notre continent, la construction européenne a montré le chemin : après deux guerres mondiales qui ont conduit notre civilisation au bord d’un suicide collectif, des dirigeants visionnaires ont su, il y a 50 ans, montrer à leurs peuples qu’un avenir partagé était possible.

C’est exactement la même démarche qui doit être proposée au monde. Il n’y a pas d’autre chemin vers un avenir meilleur. Le temps des décisions et de l’action, ce n’est pas pour demain, c’est pour aujourd’hui. Et avec le Premier ministre François FILLON, avec Bernard KOUCHNER, avec Pierre LELLOUCHE, avec Alain JOYANDET, voilà ce que sera notre feuille de route internationale.

J’espère de tout coeur que nos compatriotes comprendront que la séparation entre ce qui est national et ce qui est international n’existe plus dans le monde globalisé qui est le nôtre. Je ne m’abriterai jamais derrière cette réalité pour attendre que les autres avancent. Nous allons avancer pour montrer le chemin, pour entrainer l’ensemble des autres derrière les valeurs, les idées, les convictions qui sont celles de la France. La France ne veut donner de leçon à personne, mais la France a des responsabilités par sa puissance économique, par son histoire.

C’est une période passionnante que ce début du XXIème siècle : il faut réinventer la pensée, il faut réinventer l’action, ne pas se contenter de plaquer des schémas idéologiques commodes. Le XXème siècle a été embarrassé de ces idéologies qui ont conduit à des dizaines, des centaines de millions de morts. Faisons du XXIème siècle, le siècle du pragmatisme, de la bonne volonté entre les peuples et de la conviction que l’humanité ne peut s’en sortir que par un sursaut collectif. Ce sera le message de la France, nous ferons tout pour qu’il soit entendu.

Je vous remercie.

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