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Publié par De La Boisserie

L'évolution actuelle conduit de facto à une Alliance atlantique reposant sur deux piliers, estiment Simon Serfaty (CSIS) et Sven Biscop (Egmont) dans cet essai publié à la veille de la pause estivale. " La balle est désormais dans le camp européen " parce que ce modèle ne fonctionnera efficacement et qu'un partenariat crédible entre égaux n'émergera que si l'Europe se montre capable de parler et d'agir de façon unitaire. Pour ces deux auteurs, la normalisation de la participation française à l'OTAN n'ajoute pas grand-chose aux capacités militaires effectives de l'OTAN ni même à l'influence de la France sur l'OTAN. En revanche, le retour de la France a un impact sur la cohésion politique de l'Alliance et l'efficacité institutionnelle de l'organisation. " Pour les Etats-Unis, renforcer ses gains potentiels signifie encourager le Royaume-Uni à dire oui à la France sur la PESD (qui n'est pas même mentionnée dans la stratégie nationale de sécurité britannique de 2008) ; pour la France, cela signifie gagner l'Allemagne pour une mise en oeuvre plus volontariste et une révision de la stratégie européenne de sécurité. ", écrivent Simon Serfaty et Sven Biscop.

La revitalisation de l'architecture de sécurité est donc d'abord un débat intra-européen qui commence à deux et se poursuit à trois. Si les réductions budgétaires et du format des armées semblent plaider pour un renforcement de la coopération et une réduction des duplications, l'état-major permanent de l'UE, bien qu'il soit indispensable au bon fonctionnement des missions de la PESD, rencontre toujours la même obstruction à Londres.

Les deux auteurs regrettent aussi l'absence dans l'UE d'une " homeland Strategy à l'américaine " et les réticences de la plupart des Etats membres à partager le renseignement au niveau de l'UE. Ils appellent de leurs voeux un débat sur la défense collective prévue à l'article 5 du Traité de Washington (UEO). Ils préconisent également l'élaboration d'un document de stratégie de l'UE qui se concentrerait sur la sécurité militaire et viendrait approfondir la stratégie de sécurité de l'UE de 2003 mis à jour sous présidence française au second semestre 2008.

En conclusion, ils considérent d'une seule voix : " Une alliance revitalisée est une alliance plus flexible qui prend en compte l'évolution de l'Union européenne et sa relation avec les Etats-Unis ".

 

Source : Agence Europe - EDD n°249

 

 

NDLR Regards-Citoyens : en somme, ce qui n'est pas dit en ces termes mais qui est largement sous-entendu dans le document de Simon Serfaty et Sven Biscop malgré le recours à des notions inappropriées (évocation erronée de la stratégie nationale de sécurité britannique de 2008 en lieu et place de la stratégie de sécurité nationale britannique, de la " homeland Strategy à l'américaine " en lieu et place d'une " Stratégie de sécurité interne à l'européenne ", les nuances étant - et devant être - particulièrement marquées), l'Union européenne doit d'abord travailler à établir selon les modalités indiquées son propre concept stratégique pour sa propre politique de Sécurité, tant dans ses dimensions internes, externes et globales, civiles, civilo-militaires et militaires avant de pouvoir prétendre oeuvrer à la mise en place d'un partenariat euro-atlantique entre égaux.

Le traité de Lisbonne propose des dispositions qui peuvent, doivent, pourraient, devraient ... y aider, quand bien même lui aussi ne fait aucunement référence à la stratégie européenne de sécurité ...... alors même qu'il mentionne à deux reprises, de manière explicite, la possibilité pour les Etats qui le souhaitent de recourir à des formes de coopération et de coordination dans le domaine de la sécurité nationale (une sécurité nationale qui fait l'objet d'une disposition importante passée inaperçue dans le chapitre de l'espace européen de liberté, de sécurité et de justice) !

 

L'Union européenne travaille à son propre modèle de sécurité comme en témoigne plusieurs articles de ce blog (voir notamment celui intitulé Union européenne et Security Mix : le Bénélux propose de renforcer les liens entre la PSDC et l'EJLS ).

 

 

 



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