Adhésion "furtive" de la Croatie à l'UE - La dérive de la politique d'élargissement de l'UE
La dérive de la politique d'élargissement de l'UE
Le silence, voire l'indifférence générale qui marquent à nouveau la décision de l'UE d'accueillir en son sein un nouvel État membre est, en soi, la démonstration de la dérive de la "politique" d'élargissement de l'UE.
Les "peuples de l'Europe" ne sont manifestement plus concernés par l'entrée dans l'Union de nouveaux peuples, de nouvelles nations, de nouveaux États, de nouvelles cultures, de nouvelles langues, de nouveaux paysages, de nouvelles villes, de nouveaux rivages. Auront-ils, à partir de Juillet 2013 (date officielle de l'adhésion) le sentiment de "partager leur destin" avec la Croatie - plus qu'avec la Suisse, la Norvège voire la Turquie ou les États-Unis ?
Si tel n'était pas le cas, au nom de quoi ces peuples - "réunis" mais de plus en plus étrangers les uns aux autres - partageraient-ils la même monnaie, la même gouvernance économique, etc... et, à terme, la même diplomatie et la même défense ?
L'indispensable unité et solidarité qui doit lier les membres d'une "Union de plus en plus étroite" peut-elle survivre à un tel affaiblissement du lien sociétal - de l'"affectio societatis"- entre les européens ?Certains (y compris parmi les Chefs d'État et de Gouvernement) pensent et disent que ce lien s'est déjà rompu, qu'il convient de revenir à une conception inter-gouvernementale des relations entre les États et entre les peuples de l'UE. Et donc de poursuivre, sur la seule base des intérêts économiques et stratégiques de ces États, une politique d'élargissement indéfini de l'Union.Les mêmes ajoutent qu'il serait peut être possible de reconstituer au sein d'une union ainsi relâchée - sur base volontaire et aléatoire - un noyau plus intégré, gouverné par voie diplomatique et assisté par des Institutions-Secrétariats.Ce débat, qui déterminera le sort final de l'UE d'ici une dizaine d'années, risque d'être tranché, de facto, par la simple poursuite technocratique de la "politique" actuelle d'élargissement. Aux alentours de 2020, l'UE pourrait ainsi s'agrandir quasi mécaniquement d'au moins 8 nouveaux États membres - et voir se profiler les candidatures de 4 à 6 autres Etats.L'UEF FRANCE a déjà attiré l'attention des parlementaires européens sur la nécessité d' "une révision de la politique d'élargissement de l'UE". (cf.LO 8 POUR UNE RÉVISION DE LA POLITIQUE D 'ÉLARGISSEMENT D )