De l'insécurité politique face à la crise !
Comme le déplore Michel Rocard : "Aujourd'hui, tout le monde navigue à vue" - Propos recueillis par Françoise Fressoz et Olivier Schmitt (Le Monde.fr) !
Outre la question délicate de la nécessité ou non d'une recapitalisation des banques européennes qui a donné lieu en moins d'un mois à des positions radicalement contradictoires (cf. notamment à cet égard Recapitaliser les banques européennes : une proposition du FMI jugée non acceptable par l'UE ; Paris et Berlin d'accord sur une recapitalisation des banques et un aménagement des traités européens (Le Tribune) ; José Manuel Barroso appelle à une action coordonnée en Europe pour recapitaliser les banques (Touteleurope.eu) puis La recapitalisation des banques face à un possible défaut de paiement grec (Touteleurope.eu)), celle ayant trait à la création d'une agence européenne de notation a donné lieu elle aussi à des communications totalement contradictoires au cours des derniers mois (cf. http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20110708.OBS6733/barroso-soutient-l-idee-d-une-agence-de-notation-europeenne.html puis http://www.challenges.fr/economie/20110906.CHA3688/barroso-ne-veut-pas-d-une-agence-de-notation-europeenne.html) ; preuve supplémentaire de la fébrilité des décideurs politiques face à une crise qui les dépasse ; preuve aussi de la non opérationnalité actuelle du dispositif européen de surveillance financière (cf. Où est donc bien passé le Conseil européen du risque systémique et les autres instances du système européen de surveillance financière ?)
Et que dire de ces gouvernements irresponsables qui continuent de créer, sciemment, les conditions d'un déficit excessif ajoutant encore à la situation dramatique de leurs finances publiques (cf. Peut-on continuer encore longtemps à déposer des projets de loi de finances non 'sincères' dans notre République 'irréprochable' ?) tout en proposant sans cesse des formules de garanties publiques à qui en demande (cf. Garantir à tout-va revient, quand on est hyperendetté, à ne plus rien garantir du tout ! ).
Comment s'étonner, dans ces conditions, que les marchés boursiers voient chuter de manière brutale la valeur des actions des banques en cause, que les marchés financiers ne fassent que modérément confiance (doux euphémisme !) aux nombreuses déclarations des autorités politiques et institutions européennes, et que les citoyens en appellent à des solutions politiques 'd'un autre type' !
Peut-on encore croire à un sursaut salvateur de toutes ces élites politiques, technocratiques et économiques aux accents arrogants qui poursuivent la tête haute leur fuite en avant non seulement suicidaire mais assassine !
Voir également : Tour d'horizon sur "la crise" et les réponses qui y sont ou n'y sont pas apportées par les décideurs politiques européens