Des travaillistes israéliens réclament des progrès vers la paix (Reuters - Version française : Nicole Dupont)
Quatre des 13 députés travaillistes israéliens menacent de quitter le parti si le ministre de la Défense, le travailliste Ehud Barak, ne fait pas pression pour relancer le processus de paix avec la Syrie et avec les Palestiniens.
Eitan Cabel, l'un des quatre élus, a déclaré à Reuters qu'ils réclamaient
une attitude plus active d'Israël pour faire progresser le processus de paix et qu'ils pourraient quitter le parti si Barak ne donne pas suite à leur message.
Une telle initiative risque d'affaiblir le gouvernement de coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, sur sa droite, subit les pressions
d'ultranationalistes hostiles à un gel de l'extension des colonies juives de Cisjordanie.
Le gouvernement a le soutien de 71 des 120 députés de la Knesset, mais la coalition est composée d'une alliance de partenaires improbables réunissant
des travaillistes de centre-gauche, des ultranationalistes et des factions religieuses.
Eitan Cabel a été écarté il y a quelques mois de son poste de responsable du parti après avoir critiqué l'alliance avec Netanyahu, accusé Barak de
détruire le Parti travailliste ainsi que la gauche en n'insistant pas davantage sur la relance du processus de paix.
Les efforts de relance des négociations avec les Palestiniens ont échoué en dépit des efforts de l'émissaire américain George Mitchell, qui doit revenir
cette semaine dans la région pour de nouvelles discussions.
LANCEMENT D'UN NOUVEAU GROUPE
Cabel a accusé Barak de n'avoir pas réussi à convaincre Netanyahu de geler les constructions dans les colonies juives, considérées par les Palestiniens
comme l'un des principaux obstacles à la reprise des discussions.
" Il faut qu'il y ait un gel ", a déclaré Cabel dans une interview téléphonique.
" Le temps n'est pas de notre côté ", a noté Cabel en réclamant aussi la reprise des discussions avec la Syrie, bloquées depuis
2000.
" C'est calme le long de la frontière avec la Syrie, mais cela pourrait exploser à tout moment sans que personne n'en exprime l'intention ",
a-t-il poursuivi.
Il a annoncé que ses trois alliés et lui-même lanceraient dans les prochains jour un groupe nommé " La Plate-forme démocratique " afin de
proposer de nouvelles idées et de tenter d'amener Barak à peser davantage en faveur de la paix ou à démissionner de la tête du parti.
Aux termes de la loi israélienne, il leur faudrait réunir au moins cinq députés, soit le tiers du groupe travailliste, pour faire sécession et
constituer un groupe parlementaire distinct.
Le chef du groupe parlementaire travailliste, Daniel Ben-Simon, a renoncé la semaine dernière à cette fonction, mais il n'a pas dit s'il rejoindrait le
groupe de Cabel.
Un responsable travailliste proche de Barak a déclaré en réaction aux propos de Cabel que Barak, un ancien général, avait fait davantage pour la paix
que n'importe qui d'autre dans le parti, risquant souvent sa carrière politique.