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Publié par ERASME

Un premier article propose quelques éléments d'analyse sur le soutien appuyé de la diplomatie américaine aux mouvements socio-politiques dans les Pays tiers méditerranéens qui suggère, partant du constat d'une très forte (trop forte ?!) centralité du contentieux israélo-palestinien dans l'agenda "occidental", des liens à la fois discrets, subtiles et complexes entre ces mouvements parfois insurrectionnels et l'évolution des rapports de force entre les différents protagonistes du processus de négociation engagés à l'égard de ce "contentieux" (cf. Du soutien appuyé de la diplomatie américaine aux mouvements socio-politiques dans les Pays tiers méditerranéens : premiers éléments d'analyse ).

Le présent article propose des éléments d'analyse complémentaires centrés sur l'évolution de la situation en Egypte, où un vice-président et un premier ministre aux profils singuliers viennent d'être nommés  (cf. Hosni Moubarak nomme pour la première fois un vice-président).

L'Egypte occupe indubitablement une place centrale dans la politique étrangère et de sécurité des Etats-Unis. 

La publication récente par WikiLeaks d'éléments relatifs à la manière dont le président Hosni Moubarak est perçu par une partie de la diplomatie américaine (cf. WikiLeaks : Hosni Moubarak vu par l'ambassade des Etats-Unis au Caire (Le Monde.fr) ) révèle à quel point les Etats-Unis ont trouvé dans cet ancien militaire égyptien les assurances d'une stabilité et d'une sécurité propices à une modération de la position égyptienne à l'égard du dossier israéolo-palestinien.

Si le discours que le président Obama a prononcé au Caire en juin 2009 (cf. Transcription en langue française du discours que le président des États-Unis, M. Barack Obama, a prononcé le 4 juin 2009 à l'université du Caire (Égypte), intitulé « Un nouveau départ ».) a eu un retentissement éclatant dans le monde arabe, il semble qu'il soit malheureusement resté sans suites concrètes véritablement perceptibles par les populations arabo-musulmanes qui avaient alors placé en lui tous leurs espoirs d'un renouveau démocratique, économique et social dans la région.

Les nombreux déplacements dans la région d'Hillary Clinton, et surtout de George Mitchell, qui ont suivi ce 'nouveau départ', comme le statut très privilégié accordé à l'Egypte dans le cadre d'une Union méditerranéenne cachant difficilement ses véritables objectifs politiques (cf. la déclaration de Marseille de novembre 2008 : Déclaration finale du Sommet de Marseille des 3 et 4 novembre 2008) n'ont rien apporté d'autres à cette région qu'une relance difficile du processus de négociatioon israélo-palestinien, un renforcement du contrôle des frontières et des trafics transfrontaliers entre l'Egypte et la bande de Gaza, un surarmement de l'Egypte censé compenser les déséquilibres induits par une coopération militaire israélo-américaine particulièrement abondante, et un renforcement des services de sécurité égyptiens impliqués dans la lutte contre le terrorisme.

Dès lors, l'armée égyptienne comme les responsabilités de la sécurité intérieure égyptiennes disposent aujourd'hui des instruments requis pour faire face à une insurrection révolutionnaire, la contre-insurrection étant devenue le nouvel alpha et omega des doctrines de sécurité nationale des Etats alliés des Etats-Unis (cf. notamment à cet égard l'opération 'plomb durci' ...) !

Dès lors, la perspective d'une nouvelle amorce d'une transition démocratique s'est éloignée, au profit de garanties plus fortes pour la sécurité d'Israël et d'une conception des plus ambigues de l'issue du processus de paix !

Si la Russie comme l'Union européenne appelle aujourd'hui les autorités égyptiennes à garantir la paix civile, c'est non seulement au titre des relations privilégiées qui unissent l'Egypte à la Russie comme à l'Union européenne, mais également pour que les chances de succès d'un processus de paix ressuscité de ses cendres.

Dès lors, les nominations du vice-président et du premier ministre égyptiens, quand bien même elles n'auraient pas l'assentiment des populations en révolte, devraient avoir un blanc seing des autorités politiques parties au Quartette comme de l'autorité palestinienne et de l'Etat d'Israël.

Seul l'avenir proche le confirmera ou l'infirmera !

Les grands mouvements populaires comme les défis que les uns et autres ont à relever collectivement exigent qu'ils repensent leurs doctrines de sécurité, de stabilité et de développement sur des bases nouvelles afin d'y répondre avec l'efficacité requise (cf. Dépassons l'approche purement instrumentale pour traiter en Européens les questions de stabilité et de sécurité - nouvelle édition - ) ! Mais les Européens en seront-ils capables ?

Dans tous les cas, ne nous y trompons pas : les dirigeants occidentaux se précipiteront au secours de la victoire, quelque soit le camp vainqueur ! (cf. Que sont devenus ces valeurs "universelles" et ces principes démocratiques que les "occidentaux" se sont si souvent honorés d'avoir fait émerger ? - nouvelle édition - ), au nom des usages en vigueur en matière de relations entre Etats (ce qui ne saurait être confondu avec les relations entre les Nations, surtout lorsque ces dernières cherchent à s'émanciper d'Etats totalitaires ou autoritaires) !

Forts - ou faibles - de cette certitude que les peuples qu'ils dirigent resteront toujours à la merci de leurs choix, tels des valets à l'égard de leurs maitres ! " Mais aux qualités que l'on exige d'un bon valet, bien peu de maîtres seraient dignes d'être valets ... " (cf. Figaro, de Beaumarchais), ils naviguent à vue, sans véritable vision du monde "meilleur" que la jeunesse attend qu'ils rendent possible à défaut d'être capables de le bâtir !

A suivre !

 

 

 

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