Galileo : des difficultés de financement mais une promesse d'avenir
Que ce soit pour les automobilistes, les marins, les randonneurs ou les militaires, le positionnement et la navigation par satellite ont représenté une vraie révolution. La seule technologie disponible aujourd'hui est néanmoins américaine - le fameux GPS. L'Europe développe son propre système, Galileo, qui pourrait être opérationnel à partir de 2014. Les coûts dépassent cependant l'enveloppe initialement prévue.
Galileo est sur la bonne voie mais tous les obstacles ne sont pas encore levés, notamment du point de vue du
financement. Le 1er juin, la Commission européenne a présenté l'avancée des travaux aux députés européens de la commission parlementaire de l'industrie.
La qualité et la nécessité du système Galileo ne sont plus remises en question. Ce système de navigation par
satellite, à la précision incroyable (au centimètre près !), permettrait de briser la dépendance de l'Europe au GPS américain. Les applications concrètes seront multiples, tant pour le
transport et l'aviation que pour l'agriculture (gérer l'application d'engrais ou de pesticides) ou la protection de l'environnement (suivi de la pollution ou des icebergs, étude des marées et
du niveau de la mer…).
Un coût important, un potentiel immense
Le projet Galileo est développé par l'Agence spatiale européenne et la Commission européenne. Il prévoit 27
satellites en orbite et trois satellites de rechange. Les premiers seront envoyés dans l'espace début 2011. En 2014, 18 survoleront ainsi la Terre, rendant le système opérationnel 95 % de
l'année - soit environ deux semaines sans couverture. Un souci qui pourrait retarder la mise sur le marché du système.
« Economiquement et politiquement, il est sage d'investir dans l'achèvement du système Galileo. Ce serait
une erreur d'abandonner le projet à mi-chemin car de plus en plus de services se basent sur le positionnement par satellite. Le potentiel industriel de ces systèmes commence tout juste à se
dévoiler », défend l'Allemand Herbert Reul (Parti populaire européen), président de la commission parlementaire de l'industrie. Qui met toutefois en garde la Commission européenne contre
les surcoûts, affirmant que cela ne devra pas se reproduire.
Concurrencer le GPS américain
Galileo est une alternative au système américain GPS, lequel peut notamment diminuer la précision des informations qu'il transmet dans les zones sensibles (guerres etc.). Galileo permettrait ainsi plus d'indépendance en temps d'instabilité politique. Il n'est à l'origine pas prévu pour les utilisations militaires mais une décision du Parlement européen et du Conseil de l'UE (représentant les Etats membres) en ce sens pourrait le faire franchir le pas.
En savoir plus :
- Débat sur Galileo en commission de l'industrie (vidéo, 01/06/2010)
- Galileo par l'Agence spatiale européenne (en anglais)
- Galileo par la Commission européenne (en anglais)
- Mise en orbite du projet Galileo : l'Europe prête pour le déploiement - Article (23/04/2008)
- Où en est le programme européen Galiléo ? (1)
- Où en est le programme européen Galiléo ? (2)