« Il faudra donc des efforts sur tous les bancs pour que nos armées aient les moyens de leurs ambitions. » Bernard Cazeneuve

La nomination de Bernard Cazeneuve au ministère du budget est à la fois une surprise (le poste n’était pas encore libre hier matin) et une confirmation (des grandes qualités du nouvel argentier de la France).

François Cornut-Gentille et Bernard Cazeneuve ont travaillé ensemble tout au long de la précédente législature sur la mission de suivi de la réforme du ministère de la défense. Ils publièrent trois rapports communs.

Pendant plus de 4 ans, ils ont auditionné, analysé, échangé sur le devenir de la défense, de ses personnels et de ses équipements. De même génération, les deux hommes s’apprécient sincèrement, tout en conservant leur identité politique respective. 

En arrivant à Bercy, Bernard Cazeneuve aura sur son bureau un dossier brûlant, à savoir la définition de l’enveloppe budgétaire qui doit structurer la défense de demain. Difficile d’ignorer les contraintes budgétaires d’aujourd’hui mais difficile, également, d’ignorer les discours passés.

Ainsi, le 9 novembre 2011, lors de l’examen des crédits 2012 de la défense, Bernard Cazeneuve déclarait dans l’hémicycle : « Je souhaite par ailleurs revenir sur l’idée, largement développée au cours de ce débat, de la sanctuarisation des crédits du ministère de la défense par une bonne majorité, qui serait menacée par une mauvaise opposition si elle devait arriver au pouvoir… La réalité est un peu plus complexe. En effet, je ne suis sûr ni que les crédits ont été fortement sanctuarisés par l’actuelle majorité ni qu’ils sont aussi menacés par l’opposition qu’on nous le dit.(…) J’ai tendance à penser que la réalité est plus complexe que cela et que la contrainte sur votre ministère est telle – et le demeurera quels que soient les gouvernements – que la tentation sera toujours grande d’en faire une variable d’ajustement du budget de l’État. Il faudra donc des efforts sur tous les bancs pour que nos armées aient les moyens de leurs ambitions.

Quand on regarde l’histoire de la Ve République, notamment depuis la crise du début des années 1970, on constate que les gouvernements de toutes sensibilités ont eu cette tentation et que tous l’ont fait, mais aussi qu’il y a eu des parlementaires de toutes tendances pour s’ériger contre cela. Pour nos armées, qui ont besoin de visibilité, il serait sage que nous dépassions ces clivages et ces postures pour dire enfin la vérité. »

Bon courage monsieur le Ministre.

Voir cet article sur mon blog : http://www.francois.cornut-gentille.fr/2013/03/20/%c2%ab-il-faudra-donc-des-efforts-sur-tous-les-bancs-pour-que-nos-armees-aient-les-moyens-de-leurs-ambitions-%c2%bb-bernard-cazeneuve/