Israël sceptique sur l'avenir de discussions "indirectes
L'émissaire américain George Mitchell est arrivé lundi à Tel Aviv en prévision de discussions indirectes israélo-palestiniennes, à propos desquelles Israël se dit sceptique et vante au contraire les négociations directes.
Quelques heures avant l'arrivée de l'émissaire de Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président égyptien Hosni Moubarak se sont entretenus dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, en Egypte, des négociations à venir sous l'égide des Etats-Unis.
Netanyahu s'est par ailleurs entretenu par téléphone pendant une vingtaine de minutes avec le président américain de la manière "de tirer le meilleur parti des discussions de proximité (...) et de les transformer le plus tôt possible en négociations directes", a dit Robert Gibbs, porte-parole de la Maison blanche.
Il a ajouté que les deux hommes avaient discuté des défis posés dans la région. Le président américain, a-t-il dit, a "réaffirmé son attachement inébranlable" à la sécurité d'Israël.
Les pays arabes ont approuvé samedi la tenue de quatre mois de "discussions de proximité" dont l'ouverture, initialement prévue en mars, a été reportée après l'annonce par Israël d'un projet de construction de logements pour colons juifs en territoire occupé, près de Jérusalem.
Amos Gilad, stratège au ministère israélien de la Défense, a déclaré à la radio israélienne que les négociations indirectes débuteraient mercredi.
"Tester la sincérité"
Le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, pour sa part, doit se réunir samedi pour donner le feu vert à ces discussions et on ignore quand George Mitchell rencontrera la partie palestinienne.
Le vice-Premier ministre israélien Dan Meridor a jugé "étranges" ces discussions indirectes, après seize ans de pourparlers directs.
"Je pense qu'il est clair pour tout le monde que de véritables discussions sont des discussions directes, et je ne pense pas qu'il y ait une chance de percée significative avant l'ouverture de négociations directes", a-t-il dit.
Il n'y a pas eu de discussions directes ces 18 derniers mois, une période durant laquelle Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza et un gouvernement de droite a été élu dans l'Etat juif.
Nabil Abou Rdainah, porte-parole d'Abbas, a déclaré que les négociations montreraient dans quelle mesure le gouvernement israélien veut vraiment la paix et qu'elles "testeraient la sincérité" de l'administration Obama quant à sa volonté de parvenir à l'établissement d'un Etat palestinien.
Gibbs s'est refusé à dire si le président palestinien Mahmoud Abbas rencontrerait Obama à Washington ce mois-ci.
Dans une interview publiée dimanche par le journal palestinien Al Ayyam, Abbas disait que le chef de l'exécutif américain l'avait invité ce mois-ci à Washington.
Source: Reuters