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Publié par De La Boisserie

L'Iran a cessé depuis septembre d'étendre l'enrichissement actif d'uranium, ont rapporté des diplomates.

Téhéran étudie parallèlement l'offre des grandes puissances de fournir du combustible pour un réacteur à usage médical s'il transfère à l'étranger une grande partie de son stock d'uranium faiblement enrichi.

Le stock d'uranium faiblement enrichi de l'Iran, estimé en août à 1,5 tonne par les observateurs de l'Onu, a probablement augmenté de 200 à 300 kilos, mais le nombre de centrifugeuses en activité à l'usine d'enrichissement de Natanz est resté stable à environ 4.600, dit-on de même source.

La capacité potentielle d'enrichissement de l'Iran est beaucoup plus élevée. Fin septembre, au moins 8.700 centrifugeuses avaient été installées, ont rapporté des diplomates.

Aucune indication n'a été donnée sur les raisons pour lesquelles près de la moitié des centrifugeuses ne sont pas encore en fonctionnement ou en train de subir des tests.

Des diplomates et des analystes avancent comme possibles raisons des problèmes techniques ou encore une retenue dont le but serait de ne pas fermer la porte à la diplomatie et d'éviter de provoquer un durcissement des sanctions internationales ou même une opération militaire israélienne.

" La situation est maintenant assez similaire à celle qui prévalait en septembre ", dit un diplomate de haut rang en poste à Vienne, où est basée l'Agence internationale de l'Energie atomique.

Des chiffres précis sont attendus la semaine prochaine dans un nouveau rapport de l'AIEA sur ses inspections en Iran.

Le dernier rapport de l'AIEA indiquait que l'Iran enrichissait de l'uranium avec environ 300 centrifugeuses de moins que les près de 5.000 centrifugeuses en activité en début d'année, ce qui constituait une première réduction en trois ans.


RAPPORT DE L'AIEA SUR UN SITE EN CONSTRUCTION


Le rapport n'indiquait pas les possibles raisons de cette réduction, mais des diplomates ont dit à l'époque que l'Iran avait peut-être arrêté ces centrifugeuses pour assurer leur entretien.

Le volume d'uranium faiblement enrichi dont dispose l'Iran intéresse beaucoup les grandes puissances en raison d'un projet d'accord parrainé par l'AIEA prévoyant que les trois-quarts des stocks iraniens soient transférés à l'étranger pour être transformés en combustible destiné à un réacteur de Téhéran fabriquant des isotopes pour le traitement du cancer.

Des diplomates ont déclaré que l'Iran souhaitait apporter des modifications au projet et des responsables iraniens ont réclamé une poursuite des discussions.

Les Etats-Unis et la France se sont opposés à une renégociation des principales conditions. Ils affirment que réduire, ainsi que le réclame Téhéran, la quantité d'uranium faiblement enrichi transféré à l'étranger laisserait à l'Iran assez d'uranium faiblement enrichi pour le transformer en arme nucléaire.

Téhéran se défend de vouloir se doter de l'arme atomique et affirme ne vouloir utiliser le nucléaire qu'à des fins civiles.

L'AIEA doit aussi publier la semaine prochaine un rapport sur sa visite dans un site nucléaire en construction près de Qom, dont l'Iran n'a révélé l'existence qu'en septembre après avoir, selon des diplomates occidentaux, découvert que les services de renseignement américain, britannique et français l'avaient détecté.

Le directeur général de l'AIEA, Mohammed ElBaradei, a déclaré la semaine dernière à des médias de New York que ses inspecteurs n'y avaient trouvé " rien d'inquiétant ".

Téhéran a expliqué que ce site creusé dans une montagne devait servir pour la poursuite de l'enrichissement au cas où le complexe de Natanz serait bombardé par un ennemi tel qu'Israël.

Des diplomates occidentaux et des experts nucléaires ont cependant noté que la capacité prévue pour le site de Qom - 3.000 centrifugeuses - était insuffisante pour alimenter à plein temps une centrale nucléaire, mais qu'elle conviendrait parfaitement pour fournir les matériaux fissiles nécessaires à la fabrication d'une ou deux bombes nucléaires par an.


Source :  Reuters - Version française Nicole Dupont

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