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Publié par Jean Poche

Les dirigeants de l'UE discutent des modalités d'une aide à la Grèce mais ils devraient s'en tenir à une déclaration politique forte à l'issue du sommet européen de jeudi 11 février, aucun accord n'ayant encore été trouvé, indiquent plusieurs sources proches de la préparation de la rencontre.

Ce sommet était prévu depuis plusieurs semaines pour discuter de la stratégie économique européenne à long terme mais les tensions au sein de la zone euro, déclenchées par la situation budgétaire grecque et des inquiétudes au Portugal et en Espagne, en ont bouleversé l'agenda.

" Il y a eu des discussions au niveau de l'Eurogroupe entre ministres des Finances sur ce qu'il était possible de faire techniquement. Ces discussions n'ont pas abouti à ce stade ", a déclaré mercredi une source diplomatique française.

Selon cette source, une annonce ne devrait pas intervenir à Bruxelles mais la France et l'Allemagne travaillent depuis plusieurs jours à une " déclaration politique commune " et espèrent que ce sommet permettra d'envoyer " un message clair et sans ambiguïté permettant de rétablir l'ordre sur les marchés ".

Plus tôt, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait annoncé son intention de présenter jeudi un plan d'aide à la Grèce après l'avoir soumis dans l'après-midi à ses homologues ministres des Finances lors d'une téléconférence.

Selon une source européenne, ayant eu connaissance des échanges entre les ministres, le sommet devrait se concentrer sur les aspects politiques d'un soutien, les ministres des Finances de la zone euro se penchant quant à eux sur les détails de cette aide lors de réunion de l'Eurogroupe, lundi prochain.

Aide bilatérale

Mercredi soir, à son arrivée à la réunion des socialistes européens organisée en prélude au sommet, le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero a confirmé que l'Union européenne et la zone euro viendraient en aide à la Grèce.

" Nous devons aider la Grèce, et l'Europe le fera, de même que l'Eurogroupe (...) Nous devons donner une réponse unie en Europe et au sein de l'Eurogroupe ", a-t-il dit.

Techniquement, les pays de l'Union européenne doivent tenir compte de l'article 123 du traité de Lisbonne, qui interdit en principe à un Etat membre de venir en aide à un autre.

" Il est interdit à la Banque centrale européenne (BCE) et aux banques centrales des Etats membres (...) d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales ", prévoit cet article.

" L'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite ", dit-il encore.

Selon plusieurs sources diplomatiques européennes, l'aide pourrait alors prendre la forme de prêts bilatéraux accordés à Athènes par Berlin et Paris, et éventuellement d'autres capitales de la zone euro.

Selon la source diplomatique française, une fois une décision politique prise au sein de l'UE, un rôle du Fonds monétaire international pourrait également être envisagé.

Une telle aide permettrait de ramener le calme sur les marchés, qui continuent de malmener la Grèce en dépit du plan d'austérité annoncé en janvier par le gouvernement socialiste de George Papandréou et endossé la semaine dernière par Bruxelles.

Au moment où des milliers de fonctionnaires grecs défilaient dans la rue mercredi, Athènes a démenti toute révision de son déficit 2009 et George Papandréou a assuré que tout serait fait pour tenir les engagements pris.

Ces déclarations et les discussions européennes ont permis de réduire l'écart de rendement entre le Bund à 10 ans et l'obligation grecque, qui est tombé de 329 à 259 points de base, avant de remonter à 284 points.

Gouvernement économique

La crise grecque devrait précipiter une modification des structures de gouvernance au sein de la zone euro et de l'UE, alors que la nouvelle stratégie économique de l'UE, baptisée "EU 2020" et motif initial de cette rencontre, est en discussion.

" La crise a révélé nos faiblesses (...) Les récents développements au sein de la zone euro mettent en évidence le besoin urgent de renforcer notre gouvernance économique. Dans nos économies imbriquées, nos réformes doivent être coordonnées pour maximiser leurs effets ", est-il ainsi indiqué dans un document préparé par le président européen Herman Van Rompuy en vue du sommet et dont Reuters s'est procuré une copie.

" Que l'on appelle cela coordination des politiques ou gouvernement économique, seul le conseil européen (qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement) est capable de mettre en place et de maintenir une stratégie européenne de croissance et d'emploi ", est-il encore écrit dans ce texte.

Cet embryon de gouvernement économique européen devra se concentrer, selon les voeux d'Herman Van Rompuy, sur un nombre limité d'objectifs, traduits en programmes nationaux, et dont la réalisation sera contrôlée lors des réunions périodiques des dirigeants européens en lien avec la Commission.

Source : Reuters

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