Le "je t'aime moi non plus" du Royaume-Uni à l'UE (Touteleurope.eu)
Depuis quelques jours, la France et le Royaume-Uni se querellent. Plusieurs hommes politiques français ont en effet mis en avant
leur agacement face à l'absence de dégradation de la note britannique par les agences de notation. C'est désormais chose faite ! Moody's s'est ainsi penchée sur la situation économique du
Royaume-Uni. Tout en soulignant le haut degré de compétitivité de l'économie britannique, l'agence de notation a indiqué que "la perspective macroéconomique à court terme de la Grande-Bretagne
s'est affaiblie, ce qui ralentira le rythme de consolidation budgétaire". Le pays pourrait donc perdre "cette note sésame" [Le Figaro].
La confrontation franco-britannique met en avant la situation paradoxale du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. Une fois
de plus en effet, ce pays s'est démarqué en début de semaine en ne participant pas au renflouement financier du Fonds monétaire international (FMI). Cet isolement s'est cependant réduit,
notamment au regard de la participation de David Cameron aux négociations sur le Pacte budgétaire qui ont commencé mardi 20 décembre. Afin de maintenir une cohésion au sein "du bloc des 27 pays"
[AFP], Herman Van Rompuy a tenu à inviter
cet Etat, même si cette décision "n'a pas fait que des heureux" souligne l'AFP. Le Royaume-Uni ne possède cependant qu'un statut d'observateur lors de ces négociations.
Après son veto au cours du dernier Sommet européen, David Cameron avait été critiqué notamment par les acteurs de la City, qui
ont vu cet isolement comme un handicap majeur pour les activités futures de la plateforme financière européenne. Récemment, c'est une vingtaine de patrons britanniques (Richard Branson de Virgin,
Mike Rake de British Telecom, ou encore John Kerr, le vice-président de Royal Dutch Shell notamment) qui a exhorté le gouvernement à rester "au cœur de l'Europe" [AFP].
Dans une lettre ouverte publiée par le Daily Telegraph, ils ont souligné qu'"il est impératif que nous ne restions pas en dehors
quand d'importantes décisions sont prises (…) après le retentissant veto de Londres qui fait craindre à certains une marginalisation de la Grande-Bretagne au sein de l'UE (…). Et nous devons
saisir les opportunités qui se présenteront dans les mois qui viennent pour nous réengager dans le processus décisionnel".
Cet isolement n'est cependant pas un problème pour Jo Johnson, membre du Parlement britannique (Parti conservateur). Pour lui en
effet, "ce n'est pas parce que la Grande-Bretagne souhaite rester en dehors de la future union fiscale entre 26 pays, qu'elle va diminuer son engagement dans l'Union européenne". Et d'ajouter que
"si Londres attire autant de capitaux du monde entier, c'est en grande partie aussi grâce à son appartenance à l'UE", rappelant ainsi l'ancrage du Royaume-Uni au sein de l'UE [Le Monde].