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Publié par ERASME

Des milliers de Soudanais du Sud sont descendus dans les rues de Djouba pour célébrer l'accession de leur pays à l'indépendance qui pourrait se traduire par une nouvelle période d'incertitude après des années de conflit.

A minuit, la République du Soudan du Sud, pays en voie de développement producteur de pétrole, est devenue le dernier Etat en date de la communauté internationale.

Les Soudanais du Sud s'étaient prononcés par référendum au mois de janvier en faveur d'une séparation d'avec le Nord. Cette consultation était prévue par les accords de paix de 2005 qui avaient mis fin à des décennies de guerre civile.

Dans la capitale Djouba, des habitants brandissant des drapeaux et dansant dans la lumière de phares de voitures scandaient des slogans saluant la naissance de leur pays.

D'autres, juchés à l'arrière de camions, ont allumé des feux d'artifice tandis que certains dansaient en rythme en tapant sur des boîtes en plastique.

" Enfin, libres ", a résumé Simon Agany, 34 ans, en claquant des mains. " Se séparer du Nord représente une liberté totale ".

Des hommes et des femmes qui avaient assisté à une messe tardive se sont congratulés et se sont serré les mains se souhaitant " bon anniversaire ".

" Nous sommes le 9 (juillet) et nous sommes indépendants. C'est maintenant ", a commenté Barnaba Marial Benjamin, le ministre de l'Information qui s'est joint aux scènes de liesse.

Le gouvernement de Khartoum a été le premier à reconnaître le Sud, quelques heures avant que la séparation devienne officielle dans cet Etat qui est le plus vaste du continent africain.

Ce geste d'apaisement n'a toutefois pas fait disparaître les inquiétudes concernant l'avenir.

Ban salue la naissance du Soudan du Sud

Les dirigeants du nord et ceux du sud ne se sont toujours pas mis d'accord sur un ensemble de questions sensibles, dont les plus importantes concernent le tracé de la frontière et le partage des revenus tirés du pétrole, essentiels pour l'économie des deux Etats.

Le président soudanais, Omar Hassan al Béchir, a annoncé qu'il allait se rendre à Djouba pour participer aux célébrations de l'indépendance prévues samedi.

" Je voudrais insister sur notre volonté de travailler avec nos frères du sud et les aider à mettre en place leur Etat de sorte qu'avec la volonté de Dieu, cet Etat sera stable et pourra se développer ", a dit Béchir.

Les observateurs ont longtemps craint un retour de la guerre civile si les contentieux n'étaient pas résolus.

Aux douze coups de minuit, la république du Soudan a perdu les trois quarts de ses réserves pétrolières qui se trouvent dans la partie sud du pays.

D'autre part, Khartoum doit faire face à des insurrections au Darfour et dans la région du Kordofan méridional.

Selon le programme officiel des festivités, une proclamation officielle de l'indépendance doit être lue par le président du parlement du sud, James Wani Igga, à 11h45 (08h45 GMT). Quelques minutes plus tard, le drapeau national du Soudan sera abaissé et remplacé par le nouveau drapeau du Soudan du Sud.

" A minuit, les cloches sonneront à travers le nouveau pays et les tambours résonneront pour marquer cette transition historique du Sud-Soudan à la République du Soudan du Sud ", affirme un communiqué du gouvernement.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a indiqué à la presse vendredi à Djouba qu'il était confiant de voir le nouvel Etat rejoindre l'organisation.

" Le Soudan du Sud entame sa vie en tant qu'Etat qui doit faire face à de gigantesques défis. Mais le Soudan du Sud dispose d'un remarquable potentiel, avec des ressources naturelles, de vastes étendues de terres arables traversées par les eaux du Nil blanc ", a dit Ban.

Un peu plus tôt, lors d'une visite à Khartoum, Ban avait appelé le gouvernement du nord à autoriser les casques bleus à demeurer dans le pays au-delà de la fin de leur mandat afin de contrôler la situation au Kordofan méridional, principale région pétrolifère du nord.

Le mandat de l'Unmis, qui a déployé 10.000 soldats pour surveiller le respect du cessez-le-feu, expire samedi 9 juillet.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la création d'une nouvelle mission, baptisée Unmiss, forte de 7.000 soldats de la paix et de 900 policiers civils.

 

Source : Reuters

 

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