Le vice-président de la Commission européenne propose deux directives pour réguler l'afflux des réfugiés.
Dans un interview donné au quotidien Le Figaro, Jacques Barrot déclare à propos de l'exercice du droit d'asile au
sein de l'Union européenne : « L'Europe doit être généreuse et rigoureuse ». Voici la teneur de cet interview :

Vous voulez clarifier les règles de l'asile en Europe. Ne craignez-vous pas de créer un appel d'air et de
multiplier les vocations chez les clandestins ?
Il faut garder un équilibre. L'Europe doit être généreuse, mais aussi
rigoureuse. L'opacité et le foisonnement de règlements contradictoires favorisent les abus. Les deux directives que je propose dressent de nouvelles barrières et déjouent les calculs des
trafiquants-passeurs. Elles introduisent aussi une procédure accélérée qui peut conduire jusqu'à l'expulsion. On ne peut pas m'accuser de naïveté.

Faute de visa, la quasi-totalité des candidats à l'asile doit entrer clandestinement sur le territoire de l'UE afin de déposer sa demande. Faut-il changer le système ?
Il est humainement inacceptable de demander à quelqu'un de risquer sa vie dans l'espoir de décrocher un asile de l'autre côté de la Méditerranée. Une solution pour l'Europe serait de faire un premier tri dans les pays de transit des clandestins, comme la Turquie ou la Libye, avec l'aide du HCR. Je m'y active.

L'Europe doit se doter bientôt d'un vrai «ministre» des Affaires étrangères. L'immigration est-elle un enjeu de politique étrangère ?
Les Vingt-Sept ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde. Une
mission de la diplomatie européenne et du haut représentant devrait être d'aider concrètement les pays voisins des zones de crises - la Jordanie ou la Syrie par exemple - à prendre davantage de
réfugiés. Avec l'espoir aussi qu'ils pourraient rentrer plus rapidement chez eux.