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Publié par Patrice Cardot

Pour les deux premières parties de cet article :

 * Les atouts de l'Union européenne dans le dossier israélo-palestinien - première partie - (nouvelle édition)

 * Les atouts de l'Union européenne dans le dossier israélo-palestinien - deuxième partie - (nouvelle édition)

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L'Union européenne, ou plus précisément, les principaux responsables de ses institutions, est consciente de ses responsabilités sur la scène internationale (cf. L'Union européenne face à ses responsabilités internationales en matière de sécurité et de développement : un point de vue important du Parlement européen).

Elle s'emploie à devenir un acteur véritablement global capable d'apporter ses propres réponses aux défis globaux et régionaux pour la stabilité et la sécurité, et de formuler des propositions nourries dans les enceintes internationales ou multilatérales qui oeuvrent sur ces registres (cf. l'article et les suivants).

Force est de constater que la version 2008 de la stratégie européenne de sécurité (cf. le rapport du Conseil sur la mise en œuvre de la stratégie européenne de sécurité intitulé « Assurer la sécurité dans un monde en mutation » SES 104632 SES 104632) et la toute nouvelle stratégie de sécurité intérieure de l'Union européenne (cf. La stratégie de sécurité intérieure de l'Union européenne : "Vers un modèle européen de sécurité") et les plans qui y sont attachés (cf. en particulier L'Union européenne progresse dans la mise en place d'un plan européen de sécurité intérieure) participent à esquisser les grandes lignes de ce corps de doctrine tant attendu, quand bien même ce dernier ne couvre pas encore la totalité des défis pour la sécurité et la stabilité auxquels les européens doivent apporter leurs propres réponses à l'intérieur de leurs frontières selon une conception de la sécurité qui soit pleinement compatible avec le modèle de civilisation si singulier qu'ils veulent préserver, développer et promouvoir (cf. à cet égard l'article intitulé A la recherche d'une pensée et d'une action politiques à la hauteur des défis globaux ! (Nouvelle édition) ainsi que les deux séries d'articles intitulées Réviser en profondeur la stratégie européenne de sécurité ! De la nécessité et de l'urgence (1) et Où en est l'Union européenne face aux défis globaux ? - première partie - et suivants).

S'agissant des questions de non prolifération et de sécurité, l'Union européenne agit conformément à ses principes démocratiques (cf. Peu à peu la doctrine globale de l'UE en matière de sécurité s'esquisse ! - nouvelle édition - ainsi que Lutte contre le terrorisme et protection du droit au respect de la vie privée : le point de vue du Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe) ainsi qu'à ses engagements internationaux en la matière, qu'il s'agisse de non prolifération, de sécurité et de sûreté nucléaire (cf. L'UE est particulièrement active dans son soutien à l’AEIA en matière de sécurité et de vérification nucléaires et les articles auxquels il renvoie) ou de contrôle des transferts et commerces de produits, de technologies et d'équipements présentant un caractère critique du point de la sécurité (cf. Evolutions récentes du cadre juridique européen en matière de transferts et d'exportations de produits, technologies et équipements critiques du point de vue de la sécurité ) dans la Région.

Elle dispose par ailleurs d'un certain nombre d'instruments dont l'intérêt se confirme quotidiennement, comme par exemple son instrument de stabilité (cf. Deux instruments centraux de l'action extérieure de l'Union au service de la stabilité et de la sécurité ).

L''Union européenne, en montrant sa détermination et sa capacité à prendre toute sa part à la recherche de solutions aux conflits régionaux et aux défis globaux, y compris en usant de moyens politiques et militaires, apparaît aujourd'hui comme un acteur global incontournable comme en témoigne ses nombreuses interventions extérieures, y compris au Proche Orient (pour en savoir plus, voir l'article publié dans La Lettre de la RMF UE - NEWSLETTER N° XIII - FEVRIER 2010) ; un acteur global qui présente cette particularité unique au monde d'avoir choisi de ne pas fixer ses frontières définitives, ce qui présente évidemment une caractéristique qui fait particulièrement sens dans le contexte du conflit israélo-palestinien !
Cette nouvelle donne favorise incontestablement des rapprochements stratégiques ou circonstanciels encore improbables il y a peu entre divers acteurs réellement influents dans la région qui se concrétise dans des positions communes extrêmement fermes à l'égard des différentes parties dès lors qu'elles se comportent en dehors du cadre admissible !
Forte de tels atouts, l'Union européenne doit et peut penser pour agir dans cette région avec l'efficacité attendue par tous (cf. Penser pour agir dans l'espace euroméditerranéen avec l'efficacité attendue sans insulter l'avenir - nouvelle édition - ).
Elle doit cesser de tergiverser en faisant preuve concrètement, par des actions à la mesure des enjeux, de sa capacité à agir pour offrir une véritable perspective au Proche Orient (Agissons pour offrir enfin une véritable perspective au Proche Orient). Telle est, semble-t-il la volonté de Mme Ashton qui, lors de sa première étape au Caire, a rappelé les paramètres d'une négociation véritable pour l'UE : «Une solution avec 2 Etats avec Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Notre objectif est un Etat viable de Palestine en Cisjordanie, incluant Jérusalem Est et la bande de Gaza, sur la base des lignes de 1967. Si (nous voulons) une paix réelle, une solution doit être trouvée pour résoudre le statut de Jérusalem comme future capitale d'Israël et de Palestine. Et nous avons besoin d'une solution juste sur la question des réfugiés. » En ajoutant : « L'UE est prête à s'investir dans 4 domaines », a-t-elle précisé : 1° Soutenir les parties dans leur négociation. 2° augmenter l'ensemble de son assistance. Un tel engagement ne peut cependant être sans fin. Nous attendons de voir d'urgence des progrès vers la création d'un Etat palestinien (...). 3° fournir des garanties politiques, financières et de sécurité pour faciliter le processus de paix. 4° L'UE veut développer un partenariat étroit avec (les partenaires) clés des discussions, les Etats-Unis et un Quartet "revigoré". »
A cette occasion, elle a fait part de l'analyse de l'UE relative à la situation actuelle et au jeu dangereux d'Israël : « La récente décision d'Israël de construire de nouveaux logements à Jérusalem Est a gravement mis en danger et miné la tentative d'accord pour commencer rapidement des négociations ». « La position de l'UE est claire » a répété Cathy Ashton. « Les constructions sont illégales. Elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre la solution de deux Etats impossible. » De même, « la décision de classer, comme israéliens, des sites religieux et culturels, situés dans les territoires palestiniens occupés, est contre-productive ». « Le blocus de Gaza est inacceptable. Il a créé d'énormes souffrances humaines et nuit aux possibles pas en avant. » a-t-elle ajouté.
Elle doit agir sans délai avec une détermination encore accrue pour qu'émerge enfin la solution politique et territoriale tant attendue (cf. Proche Orient : Et si malgré les provocations et les violences quotidiennes, nous étions proches de la solution politique et territoriale tant attendue ! - nouvelle édition -. ainsi que Pour dépasser la situation actuelle au Proche Orient, il faut d'abord cesser les hypocrisies et de soutenir les fausses bonnes solutions, et tirer les véritables leçons ! - nouvelle édition)
Cathy Ashton a répété la disponibilité de l'UE à continuer de soutenir à la fois la construction des institutions palestiniennes et l'effort de paix. « L'UE continuera de soutenir la construction des institutions palestiniennes. Mais ce ne doit pas être aux dépens du processus de paix. La construction d'institutions doit faciliter le processus de paix. Pas le remplacer...  ».
A la place qui est désormais la sienne au sein de l'Union européenne, Catherine Ashton est mieux que quiconque en position de mettre enfin la sécurité au service d'un véritable développement solidaire dans cette région (cf. Paix et sécurité : au cœur de la politique européenne de développement ; Mettre la sécurité au service du développement en la repensant de manière systémique (nouvelle édition) ; Security Reform in Jordan : Where to Start ? by Sufian Obaidat (Arab Reform Brief) ou encore De la sécurité durable au Maghreb : un autre regard ! - nouvelle édition - ).

Bonne chance, Mme Ashton !
Ou plutôt ... BONNE CHANCE à nos amis, frères, cousins, rivaux et/ou partenaires Israéliens et Palestiniens ! Car c'est bien d'eux, de leur sécurité, de leurs espoirs et de leur avenir dont il s'agit ici ! et non pas seulement de quelques ambitions politiques européennes ou américaines à satisfaire !
SHALOM ! 
SALAM !
QUE LA PAIX SOIT - ENFIN - POUR VOUS !

Voir également :

 * Israël-Palestine : les enjeux d'un conflit (sous la direction d'Esther Benbassa - CNRS Editions 2010)

 * « Que peut faire l'Europe au Proche-Orient ? », avec Joseph Maïla (Les entretiens d'Europartenaires- ENA Paris - 24 janvier 2011

Cette série d'articles a été publiées à plusieurs reprises depuis le début de l'année 2012

 

 

 

 

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