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Publié par ERASME

En 1972, la Grande-Bretagne faisait son entrée dans la CEE. Quarante ans après, citoyens comme gouvernants sont plutôt eurosceptiques, mais n'ont jamais eu autant de relations avec leurs voisins européens.

Atlantico : La Grande-Bretagne fêtera lundi les 40 ans du référendum sur son entrée dans l'Union européenne (anciennement CEE, Communauté économique européenne). Quelle relation les britanniques entretiennent-ils aujourd'hui avec l'Europe ?
Hugh Schofield : Je crois que le « mood » en Angleterre s’oriente de plus en plus vers l’euroscepticisme. Cela ne veut bien sûr pas dire que les gens sont xénophobes envers les Français, les Italiens, les Allemands ou les Espagnols. Bien au contraire : plus que jamais, des liens commerciaux, éducationnels, touristiques et personnels se sont développés entre le Royaume-Uni et les pays de l’Europe.

Ironiquement, cette augmentation des échanges est en large mesure due à l’action de l’Union européenne. Mais c’est précisément contre l’Union en elle-même que monte aujourd’hui cette colère. Elle est de plus en plus perçue comme une institution inefficace là où elle devrait l’être, et efficace là où elle ne le devrait pas.

Les Britanniques souhaitent-ils jouer un rôle actif dans la sortie de crise de la zone euro et l'avenir de l'Europe ?
Le Premier ministre britannique a répété à plusieurs reprises que le Schandenfreude (terme allemand désignant la joie provoquée par le malheur d'autrui, ndlr) envers les pays de l’eurozone n’est pas une bonne recette. Les responsables politiques ont donc décidé qu’il est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que l’euro soit sauvé, même si la majorité de la population pense que l’instauration d’une monnaie unique a été une erreur et que si cela échoue, alors c’est bien mérité ! on vous avait prévenu !

La difficulté pour le gouvernement, c’est quand il doit mettre la main au porte-monnaie pour venir à la rescousse de l’eurozone. A ce moment-là, il est clair que le Premier ministre est freiné par les eurosceptiques de son propre parti.

L'ex-Premier ministre travailliste, Tony Blair, était un europhile convaincu. Désormais, le conservateur David Cameron apparaît comme le seul europhile de son parti. Comment peut-il gouverner ?
David Cameron n’est pas très europhile. Je crois plutôt qu’il est, au fond, assez eurosceptique. Mais il est au pouvoir, il doit donc faire preuve de pragmatisme. Il est vrai que le Parti conservateur a des membres des gens vraiment très remontés contre l’Europe, qui parlent très haut et fort là-dessus.

Mais il ne faut pas oublier que le gouvernement actuel est une coalition, et les libéraux sont le parti britannique le plus europhile qui soit. Chaque déclaration est donc le fruit d’âpres négociations.

Les négociations inter-gouvernementales dans la gestion de crise de la zone euro ont opposé l'Europe des 27 et celle des 17, et notamment donné lieu à certaines frictions entre le Premier ministre britannique David Cameron et Nicolas Sarkozy. Quelle opinion ont les britanniques à l'égard de la France et des Français ?
Grosso modo, rien n’a changé dans les sentiments des Anglais envers leurs voisins d’outre-Manche. Comme je l’ai dit, les Anglais sont de plus en plus anti-Bruxelles ! mais cela ne change rien à leur regard sur les autres peuples d'Europe.

Avec la France, ils ont toujours ce même mélange d’amour, de rivalité, de  jalousie et de supériorité. D’autant plus qu’ils savent bien que les Français - le peuple en tout cas - sont aussi pris par une sorte d’exaspération contre l’Union européenne. La différence, c’est qu’ici en France on n’en parle pas du tout ! on est donc surpris quand ils la rejettent dans les urnes, comme lors du référendum de 2005. 

Source : http://www.atlantico.fr/decryptage/britanniques-aiment-europeens-pas-union-europeenne-hugh-schofield-337403.html

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