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Publié par ERASME

Alors que l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé le 22 décembre d'un cran la note de la Hongrie de BBB- à BB+, de nombreuses critiques ont fustigé les projets de réformes décidés par Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. Ces deux réformes concernent d'une part la Banque centrale hongroise, et d'autre part la mise en place d'une majorité parlementaire de deux tiers afin de décider de tout changement dans la fiscalité.
Le premier projet de loi inquiète le plus l'Union européenne. Ainsi, la Banque centrale européenne s'est dite inquiète concernant l'indépendance de la Banque centrale hongroise. En effet, ce projet consiste à retirer "à son président la prérogative de nommer ses adjoints, au profit du Premier ministre" [RTBF]. D'autre part, un autre aspect de cette réforme vise "à fusionner la banque centrale avec l'autorité de supervision des institutions financières (PSZAF) afin de créer une nouvelle institution". Or cette fusion n'a pas été soumise pour consultation à la BCE. Ce projet "risque, selon ses détracteurs, de diluer un peu plus les pouvoirs du président de la MNB [la Banque centrale hongroise], notoirement en conflit avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban" souligne le site belge RTBF.
Outre la BCE, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a lui aussi critiqué ces projets. Le non respect de l'indépendance de la MNB pourrait avoir pour conséquence d'interdire à la Hongrie d'entrer dans la zone euro. M. Barroso a demandé à Viktor Orban de "retirer ces deux projets de loi 'car ils contiennent des éléments 'qui pourraient être en contradiction avec le traité de l'Union' et la Commission 'a des doutes sérieux sur leur compatibilité' avec la législation européenne" [Le Monde]. Mais ce dernier a déclaré qu'"il était exclu de retarder l'adoption des lois étant donné que la constitution entrera en vigueur le 1er janvier" [Reuters].
Cette situation a également des conséquences vis-à-vis de l'aide internationale demandée par le pays pour financer sa dette publique qui dépasse les 80 % du PIB (entre 15 et 20 milliards d'euros). Dès le 16 décembre dernier, sur demande du commissaire européen en charge des Finances Olli Rehn, la délégation du FMI présente sur le sol hongrois s'était retirée "avant d'avoir rencontré ses interlocuteurs officiels, marquant sa désapprobation à l'égard du projet de loi sur la Banque centrale" [Le Monde]. Par ces réformes, les dirigeants du parti au pouvoir, le Fidesz, se protègent d'un possible échec des négociations sur le prêt du FMI. Ils pourraient en effet "puiser dans les réserves en devises du pays - 35 milliards d'euros" [Le Monde].

 

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