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Publié par Jean Poche

Comme déjà indiqué sur ce blog ( La Grande-Bretagne lance une étude "exhaustive" sur ses liens avec l'UE ), le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, a annoncé le 12 juillet, devant son parlement, le lancement d'une vaste étude sur les compétences exclusives, partagées ou d'appui de l'UE (voir à ce sujet Categories et domaines de compétences de l’Union tels que définis dans le Traité de Lisbonne (rappel) ainsi que Répartition des compétences au sein de l’Union européenne ) et leur impact sur le Royaume-Uni, afin d'évaluer la nature de la relation entre l'Union européenne et le Royaume Uni et son évolution ( "FRESH START PROJECT").

Le ministre a précisé que cette étude doit contribuer au débat public sur l'évolution de l'UE.

Cet audit, programmé de l'automne 2012 à fin 2014 sera selon le ministre, " l'analyse la plus approfondie et détaillée possible ". " Un tel travail complet n'a jamais été entrepris auparavant, mais il n'a que trop tardé " a-t-il ajouté.

M. Hague a également précisé que chaque ministère procédera à l'examen des domaines de compétences de l'UE pour lesquels il est responsable mais que les comités parlementaires, les administrations, les entreprises, la société civile et toute personne intéressée par la question peuvent participer. " Nous allons aussi inviter nos partenaires européens et du G20, ainsi que les institutions européennes et d'autres organismes internatioanux, (...) si elles le souhaitent " à prendre part à l'étude.

M. Hague a rappelé qu'être membre de l'UE est un intérêt national du Royaume-Uni. " Nous devons saisir les opportunités pour la Grande Bretagne de façonner ses relations avec l'Europe de manière à favoriser notre intérêt national. (...). Cela devrait impliquer un coût moindre, moins de bureaucratie et moins d'ingérence dans les questions qui appartiennent aux Etats-nations "a-t-il expliqué. " Le gouvernement est engagé à jouer un rôle de premier plan dans l'UE et à protéger la démocratie nationale britannique " a ajouté le chef de la diplomatie britannique.

Il a également précisé qu'il ne s'agit pas de s'exprimer en faveur ou contre l'Union européenne. " Ce n'est pas une consultation sur se désengager ou se retirer de l'Union européenne. la politique du gouvernement de coalition sur l'Europe n'a pas changé. Nous restons attachés à notre adhésion à l'UE et à une Europe forte et stable ", a-t-il ajouté. A ses yeux, l'avenir de l'UE " réside dans la géométrie variable continue, dans les différentes couches de l'intégration ".

Précisant que son pays a choisi de ne pas prendre part à certains couches, M. Hague a cependant souligné que Londres " continuera à jouer un rôle prépondérant dans l'achèvement du marché unique, la défense du libre échange et de l'élargissement, ainsi que dans la politique étrangère et de nouveaux domaines, tels que le brevet unitaire, qui profite aux affaires britanniques. "

Les annonces spectaculaires relatives à la tenue d'un tel référendum ainsi qu'à la probabilité de son résultat, comme les réactions non moins spectaculaires qui y font suite (cf. par exemple Interview by President of the European Council Herman Van Rompuy published by The Guardian on 27 December 2012 ainsi que Jacques Delors suggère au Royaume-Uni de quitter l'UE (Libération) ) me paraissent procéder de la gesticulation pure et simple !

Aucun autre Etat-membre de l'Union ne dispose dans les textes et dans les faits d'un positionnement aussi avantageux ! Seul l'Etat d'Israël jouit aujourd'hui d'un statut encore plus intéressant, à maints égards (cf. Tout sauf les institutions ! Voilà le statut idéal pour les Etats membres de l'Union européenne qui souhaiteraient se dégager des contraintes et dérives d'une Union en crise ! ).

Ses exigences nationales, qui confinent parfois à du caprice d'enfant mal élevé, sont systématiquement satisfaites ! Une part importante des postes clés des institutions européennes lui est réservée. La politique économique, la politique commerciale, la politique de concurrence, la politique d'élargissement comme la politique étrangère, et de sécurité de l'Union collent à ses dogmes idéologiques et à ses visées stratégiques ! Et que dire du rabais britannique s'agissant de la contribution du Royaume-Uni aux recettes du budget de l'Union.

Cette spéculation théâtralisée n'a pour objectifs que de faire porter à l'eurozone les difficultés considérables que traverse aujourd'hui l'économie britannique après avoir expérimenté avec le succès que l'on sait le 'blairisme', cette troisième voie si chère au coeur des socio-démocrates européens (cf. Où en est la fameuse 'troisième voie' ? ), et de peser très lourdement sur les négociation européennes en cours et à venir (dans la perspective d'une revision - même partielle - du traité de Lisbonne) !

Voir également : Audit sur l'impact des compétences européennes sur les objectifs et les intérêts nationaux : la France doit imiter le gouvernement britannique !           


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