Privés de terre, privés d’avenir
Alors qu’en 2010 près d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans
le monde, des millions d’agricultrices et agriculteurs locaux sont menacés
de perdre leur seul moyen de subsistance : leurs terres. Deux phénomènes
mettent en péril l’avenir de ces paysans qui font vivre 45% de la population
mondiale : l’accaparement des terres par des investisseurs et le changement
climatique. L’agriculture familiale a pourtant un rôle clef à jouer face aux
crises alimentaires, économiques et écologiques et doit être soutenue
activement. A la veille de négociations importantes sur les traités
d’investissement et le climat, aidez-nous à faire entendre la voix de ces
millions de paysannes et paysans du Sud et à faire pression sur la France
pour qu’elle protège leurs droits au niveau international.
Cinq raisons majeures :
- *"L’accaparement des terres" prive des millions d’agricultrices et
d’agriculteurs de leurs moyens de subsistance.* Depuis 2006, 15 à 20
millions d’hectares de terre, soit l’équivalent de la totalité de la surface
agricole française, ont été achetés ou loués dans les pays en développement.
Ce phénomène, appelé "accaparement des terres", risque de s’amplifier
encore, pour plusieurs raisons.
- *Les paysans du Sud sont les premières victimes du changement
climatique.* En plus des pressions spéculatives sur leurs terres, les
paysannes et paysans du Sud sont confrontés chaque jour aux conséquences du
changement climatique, bien réelles pour des millions d’habitants des pays
du Sud : désertification, inondations, phénomènes climatiques violents…
- *Accords commerciaux, traités d’investissement et négociations sur le
climat influent directement sur la survie de millions de paysans.* Les
traités d’investissements étrangers n’imposent aucune obligation sociale ou
environnementale aux investisseurs, qui font pression sur les pays en
développement et obtiennent des facilités d’investissements au mépris des
droits de propriété et d’usage des terres des populations locales.
- *Principales productrices, les femmes sont plus vulnérables.* Alors
qu’elles produisent entre 60 et 80% de la nourriture des pays en
développement, seul un propriétaire foncier sur cinq est une femme, une
proportion encore plus faible dans certains pays. Elles sont donc les
premières concernées par les problèmes d’accaparement des terres et les
conséquences du changement climatique.
- *Que ce soit en matière d’investissements ou de changement climatique,
la France et les Etats européens jouent un rôle direct.* Des entreprises
françaises et européennes investissent dans les pays en voie de
développement, acquièrent des terres et obtiennent des concessions, attirées
par la demande croissante en agrocarburants et par les opportunités de
profits dans le domaine agricole.
Nous demandons donc au gouvernement français :
- *de réviser, dans le cadre du processus européen en cours, ses traités
d’investissement avec les pays du Sud* afin d’y inclure de nouvelles
clauses contraignantes en matière de *respect des droits humains*
et de *protection
environnementale* ;
- *de s’assurer que les fonds promis pour faire face au changement
climatique dans les pays en développement s’ajoutent bien* aux
financements déjà promis en matière d’aide au développement, *sous forme
de dons* et provenant en majorité de la mise en place *de financements
innovants*.
Pour signer la pétition : http://www.privesdeterre.org/petition
http://www.oxfamfrance.org/Prives-de-terre-prives-d-avenir,870