Quelques pistes pour assainir les finances publiques de la France (première partie)
Manifestement, la France est bloquée !
Les réformes attendues, parce qu'indispensables, sont connues ! Encore est-il permis d'en douter ....
Car en tout état de cause, ce que l'on observe au travers de l'inaction - apparente - des dirigeants français ne participe pas à accréditer cette hypothèse !
Interviewé il y a 20 ans par Anne Sinclair dans son émission 7 sur 7, le milliardaire Georges Soros avait déjà mis en évidence le fait que la France ne parviendrait probablement pas à mener les grandes réformes dont elle avait besoin parce qu'elle était prisonnière de certaines de ses élites !
Il aurait également pu aller plus loin dans cette affirmation en pointant en particulier du doigt dénonciateur certaines des institutions de l'Etat qui s'emploient, dans une sorte de coup d'Etat permanent, à bloquer les projets de réforme qui affaibliraient in fine les pouvoirs de grands coprs d'Etat et autres corporatismes archaïques !
L'échec récurrent du projet de réforme des collectivités locales en constitue une illustration des plus éclairante !
Il procède à la fois du blocage du Sénat, les sénateurs - dont le mode électif a de quoi interpeller - et de celui du corps préfectoral, encore une de ces exceptions françaises qui a eu sa légitimité au cours de l'histoire mais qui est devenue totalement anachronique alors même que la France a entrepris deux phases importantes de décentralisation et qu'elle se prépare à une troisième ...
Comment peut-on justifier, tant du point de vue de la dépense publique que de celui du fonctionnement démocratique des institutions, le maintien de la coexistence dans les territoires des collectivités territoriales et des organes déconcentrés de l'Etat (préfectures, sous-préfectures, etc.) ? Les dépenses publiques s'en trouvent démultipliées pour des résultats somme toute médiocre !
Outre les frais salariaux attachés à un personnel constitué d'agents publics ayant pour la plupart le statit de fonctionnaire, les frais de fonctionnements de ces organes déconcentrés, et notamment les frais d'entretien des locaux, souvent prestigieux, où il se trouvent implantés constituent des niches importantes économies sans compter les recettes nouvelles que pourraient générer la vente des biens immobiliers correspondants !
Mais le corps préfectoral agit bien souvent comme l'Etat dans l'Etat, l'énarchie dominante dans l'ensemble des institutions étatiques offrant la couverture nécessaire pour en assurer la protection face à toute vélléité de remise en cause !
Autre niche d'économie toujours inexploitée : alors que le processus de réforme de l'Etat, notamment à travers cette désormais célèbre RGPP, conduit à réduire la voilure de la puissance publique du niveau national, les effectifs des promotions des grandes écoles publiques françaises n'ont toujours pas été revus à la baisse ! Celà vaut naturellement pour l'ENA et autres écoles de formation des cadres en sciences politiques et en 'management' des administrations ! Celà vaut aussi pour les grandes écoles militaires au risque de constituer ce que fut jadis l'armée mexicaine ! Cherchez l'erreur !
Aucun autre Etat européen n'a à pâtir d'une telle situation aussi ubuesque !
Les Françaises et les Françaises vont-ils devoir en pâtir encore longtemps ?
La lâcheté politique n'a jamais permis de gouverner un pays ! Encore moins un pays en crise !
" Le burn out de la société française trahit un besoin urgent de bâtir de nouvelles espérances à la hauteur des efforts fournis. La fébrilité du législateur trahit l’illusion de remplacer par la loi le recul des responsabilités individuelles et de la morale. Le maintien sous perfusion de citoyens assistés permet de soulager nos consciences mais pas de résoudre nos problèmes.
Les enjeux déterminants pour notre avenir ne trouvent pas de réponse politique à la hauteur. Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux. Or, les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens.
Paradoxe : jamais l’engagement individuel et collectif n’a été aussi nécessaire, jamais le découragement et la lassitude n’ont été aussi grands.
Le général de Gaulle l’exprimait en ces termes : « Quand les Français croient en la grandeur de la France, ils font de grandes choses ; quand ils se sentent abandonnés ils font de petites choses ». .../... " (extraits de l'éditorial signé par Jean-Paul Delevoye dans le rapport 2010 du Médiateur de la République au Président de la République - voir la suite de cet éditorial : 1300459117 Edito2010)
A suivre !