En quelques jours, les médias nous offrent 2 informations utiles pour notre décryptage
hebdomadaire :
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Le Monde du 30 janvier nous offre l’information d’un « nouveau record pour le nombre d’embauches en CDD ». On y apprend que « Le nombre d'embauches en CDD a atteint un nouveau
record au quatrième trimestre 2013, selon les données publiées jeudi 30 janvier par l'Urssaf. Selon l'organisme, 86,8 % des embauches ont été faites en CDD, contre
86,2 % le trimestre précédent. Des niveaux jamais atteints depuis les débuts des statistiques, en 2000. Ce nouveau record s'explique par une hausse de 2,6 % des CDD
de moins d'un mois et de 0,5 % de ceux de plus d'un mois. Dans le même temps, les embauches en CDI ont reculé de 1,3 %. Depuis le 1er juillet, l'usage des CDD courts est pourtant taxé pour les entreprises. »
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Se basant
sur l'exemple de l'Allemagne, Arte, dans son émission « Déchiffrage » du 4 février 22h35, nous indique que « Le taux de chômage ne dit pas tout de la situation du travail dans un
pays. Certaines formes d'emplois précaires ou à temps partiel ne font en effet que transformer des chômeurs en travailleurs pauvres. Il est donc nécessaire
d'aller au-delà du chiffre du chômage. »
Alors que les nombres d’emplois à temps partiel étaient similaires entre la France et l’Allemagne dans les années 80, on observe un
véritable décrochage de l’Allemagne qui a vu ce nombre augmenter très fortement (>+60% en 10 ans) tandis qu’il est resté inchangé en France.
Cette augmentation très nette du nombre de CDD
très courts (moins d’un mois) semble indiquer que la France prend, avec 20 ans de retard, le chemin de l’Allemagne et ses 20% de travailleurs pauvres. C’est
d’ailleurs tout le sens de la politique de l’offre et de l’alignement tardif de la politique française sur l’axe Blair-Schroeder.
C’est un point politique fondamental : n’est-il possible de
réduire le chômage qu’en augmentant le nombre de travailleurs pauvres ?
Alors que la France s’est considérablement enrichie (patrimoine
national passant de 2.700 milliards € en 1980 à 14.000 milliards € en 2011), et que la part des dividendes dans l’EBE* des entreprises a doublé sur la même période, au détriment
de la part des salaires, nous pensons qu’il y a là de la matière pour une politique économique redistributive, une Nouvelle Voie Socialiste qui passerait par la meilleure
distribution des fruits du travail.
Une grande réforme fiscale, se basant plus sur le patrimoine et moins sur les revenus des entreprises et des personnes, ainsi qu'une meilleure
répartition du travail entre ceux qui travaillent plus de 35h/semaines et ceux qui n'ont pas accès à l'emploi, sont 2 pistes de solutions.
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