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Publié par ERASME

Un référendum sera organisé le 1er juillet au Maroc sur un projet de réforme de la Constitution visant à renforcer les prérogatives du gouvernement et du parlement, a annoncé vendredi le roi Mohammed VI.

Le souverain a précisé qu'il voterait en faveur de ce texte, censé répondre aux aspirations exprimées depuis le début de l'année par des manifestants, notamment ceux du mouvement du 20-Février, inspirés par les révoltes démocratiques dans le monde arabe.

" (Je voterai oui) en raison de la ferme conviction que ce projet de constitution prend bien en compte les principes démocratiques, les institutions orientées vers le développement et les mécanismes requis de bonne gouvernance et parce qu'il préserve les droits et la dignité de tous les Marocains, en restant fidèle aux principes de l'équité et de l'Etat de droit ", a dit Mohammed VI, qui conservera toutefois la haute main sur les affaires militaires et religieuses et sur les questions de sécurité.

Représentant à 47 ans la plus ancienne dynastie du monde arabe, Mohammed VI a annoncé la rédaction de ce projet lors d'un discours le 9 mars promettant notamment l'indépendance de la justice. Cette mission a été confiée à une commission consultative qui a recueilli les avis de partis politiques, de syndicats et de représentants de la société civile.

La version finale de ce projet, consultée par Reuters avant le discours du roi, accorde explicitement des pouvoirs exécutifs au gouvernement, tandis que le berbère est reconnu comme une langue officielle du royaume.

Les ministres, les ambassadeurs et les gouverneurs de province, qui sont les représentants de l'Etat dans les régions, seront désormais proposés par le Premier ministre et approuvés par le roi.

Le roi nomme seul les responsables militaires

" La Constitution donne au chef du gouvernement le pouvoir de proposer et de démettre les membres du gouvernement, de conduire et de coordonner l'action gouvernementale et de superviser le service public ", a souligné Mohammed VI, tout en rappelant qu'il était " l'arbitre suprême ".

Les nominations au sein des Forces armées royales relèvent en revanche exclusivement du roi.

Le Premier ministre sera issu de la formation arrivée en tête aux élections législatives.

Le chef du gouvernement pourra aussi dissoudre la chambre basse du parlement après avoir consulté le roi, le président de la chambre et le président du Conseil constitutionnel.

Le Roi pourra pour sa part dissoudre le parlement, mais seulement après avoir consulté le président d'un organe constitutionnel nouvellement créé et dont la moitié des membres seront nommés par le souverain.

La réforme prévoit aussi la création d'un Conseil suprême de sécurité au sein duquel seront examinées les questions intérieures mais aussi de sécurité extérieure.

Ce conseil sera notamment composé du Premier ministre, des présidents des deux chambres du parlement et de responsables de l'armée.

Pour Nadjib Chaouki, du mouvement du 20-Février, ce projet " ne répond pas à l'essentiel de nos revendications, c'est-à-dire l'instauration d'une monarchie parlementaire ".

" Nous passons d'une monarchie absolue de facto à une monarchie constitutionnelle ", a-t-il ajouté.

Qu'ils viennent de l'extrême-gauche ou de mouvements islamistes, les Marocains qui manifestent occasionnellement depuis le début de l'année réclament aussi une lutte plus déterminée contre la corruption et protestent contre le poids politique et économique d'une élite entourant le souverain.

Ils ne réclament pas la fin de la monarchie mais n'ont pas réussi à mobiliser autant que dans d'autres pays arabes, qui ont vu la chute d'un régime, tels en Tunisie et en Egypte.

Le mouvement du 20-Février a prévu de nouvelles manifestations dimanche 19 juin.

 

Source : Reuters

 

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