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Publié par Patrice Cardot

L'Union économique et monétaire a besoin d'une autorité capable de limiter la capacité des Etats à émettre la dette, a déclaré le 17 juillet, Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, lors d'une conférence prononcée à l'European Policy Centre.

Selon lui, l'avenir de l'UEM repose sur les piliers suivants : un marché financier intégré, une union économique et budgétaire ainsi que le renforcement de la légitimité démocratique.

A ses yeux, l'important est de savoir " où nous voulons être dans dix ans ", arguant qu si les membres de la zone euro ne peuvent répondre à cette question, " personne ne nous achètera des titres de dette à dix ans ". Une métaphore pour envoyer un signal clair aux marchés : l'euro est là pour rester. Cependant, les expériences passées ont mis en lumière le fait que l'union monétaire est "incomplète".

Afin de la parachever, les Etats vont devoir accepter un futur partage de souveraineté. le premier pas est évidemment la supervision unique des banques. " La Commission européenne formulera des propositions juste après l'été ; de son côté, le Conseil des gouverneurs de la BCE a aussi commencé à mener cette réflexion. (...) L'important est que ce cadre permette à la BCE d'agir avec efficacité, indépendance et sans risque pour sa réputation. " (NDLR Regards-citoyens.com : l'enquête qui vient d'être ouverte à l'égard du président de la BCE donnant encore plus de sel à cette exigence ! cf.  En pleine crise de la zone euro, Mario Draghi fait l'objet d'une enquête de l'UE) 

Ce rôle de supervision devra en outre être totalement "séparé" des décisions concernant la politique monétaire ! Concernant le type de banques à superviser, M. Asmussen a affirmé que la BCE n'avait pas encore pris de décision, tout en indiquant que le mieux était de " se concentrer sur la zone euro ". Il a toutefois rappelé que la zone euro n'était pas " fermée ", mais bien " ouverte aux nouveaux membres ". Et d'ajouter : " Nous ne devons pas craindre une Europe à deux vitesses, c'est déjà une réalité ".

M. Asmussen a également plaidé pour que la zone euro soit dotée de la capacité de prévenir et corroger les politiques économiques non viables au sein des Etats membres de la zone euro. Celà impliquerait la mise en place d'une " autorité qui aurait la compétence de limiter la capcité des Etats à émettre de la dette " et qui aurait le droit d'intevenir dans les budgets nationaux, notamment pour corriger les politiques budgétaire, structurelles et financières !

(NDLR Regards-citoyens.com : comment s'assurer alors que cette autorité dépositaire d'une telle compétence et d'une telle responsabilité soit effectivement au dessus de tout soupçon en terme déontologique, idéologique, politique comme en terme de compétences techniques opérationnelle pour apprécier la 'justesse' ou le caractère inapproprié des décisions prises dans le cadre national selon les procédures constitutionnelles et organiques en vigueur au sein des Etats-nations ?)

Cependant, reconnaît M. Asmussen, tout pas que franchira la zone euro en vue d'une intégration plus poussée devra s'accompagner du renforcement de la légitimité démocratique.

M. Asmussen a reconnu qu'il présentait une vision à long terme, quand bien même " nous ne devons pas attendre, certaines choses peuvent être accomplies sans changer les traités ", même si l'union des marchés financiers suppose, elle, " une base juridique saine ".

Et de conclure : " Les pas que nous sommes sur le point de franchir sont significatifs, mais il faut que nous les franchissions. "

 

Voir également : 

 * La dette publique toujours en hausse au sein de l'Union européenne, malgré les efforts de consolidation

 * Lettre ouverte à mes amis fédéralistes qui refusent une Europe à plusieurs vitesses !

 * Audit sur l'impact des compétences européennes sur les objectifs et les intérêts nationaux : la France doit imiter le gouvernement britannique !

 * Trois évolutions - parmi d'autres - de l'UEM qu'il aurait fallu opérer !

 * Accordons la licence bancaire au FESF et au MES pour redonner à la puissance publique la souveraineté qu'elle a perdue !

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