Union européenne et 'soft security' (IHEDN - 61e session nationale 2008-2009)
SYNTHESE
Construite sur les cendres fumantes d'un continent meurtri, surprise par
la chute du mur de Berlin, effarée par le retour en son sein de la barbarie en Bosnie-Herzégovine, et par son incapacité à la conjurer, empêtrée dans un débat stérilisant avec l‟OTAN, confrontée
à des menaces qui prennent leurs racines en dehors de son territoire, l'Union Européenne fait aujourd‟hui face à l'impérieuse nécessité de mieux définir sa politique de sécurité et de défense
(PESD).
Cette obligation est confortée par la volonté des dirigeants européens, depuis le sommet de Saint Malo, de doter le continent européen, où l‟Union a pris
toute sa place, d‟une sécurité à la hauteur des autres politiques communautaires et d‟assurer ainsi la prévalence d‟un modèle européen de développement et de liberté.
L'Union dispose de toute une palette d‟instruments pour faire face aux crises nées en son sein ou hors d'Europe. Faute de moyens militaires suffisants,
les plus significatifs d‟entre eux sont des moyens civils qui contribuent à une soft security qui est à l‟heure actuelle la marque de la PESD.
Si, en l'état, cette politique contribue à soutenir la paix et la prospérité, son efficacité souffre d'un manque de cohérence, de moyens, notamment
militaires, de lisibilité et de compréhension, conséquence de l'absence d'une réelle volonté politique commune.
Aujourd'hui, l'Union européenne est à une étape décisive dans la construction de sa sécurité et de sa défense. La multiplication des crises, la diversité
et l‟universalité des menaces, l'impuissance ou l'affaiblissement des organisations internationales et régionales, la nécessité de construire une défense efficace obligent l'Union à poursuivre
dans la construction d‟une PESD fondée sur une identité de vue dans ses buts et ses moyens.
L'Union européenne pourra sans doute dépasser le cadre de la soft security qu'elle incarne par les avancées du Traité de Lisbonne dans le domaine
institutionnel, la construction d‟une industrie européenne de la défense, une sensibilisation et un effort capacitaire accru de tous les Etats membres et une intégration plus forte de l‟Union
dans les organisations internationales et régionales.
En particulier, l'avenir de la PESD ne peut être dissocié de celui de l'OTAN au sein de laquelle une identité européenne forte doit pouvoir se construire,
si tant est que les dirigeants des Etats membres parviennent à clarifier la relation Union européenne-OTAN, étape indispensable pour la construction de l'Europe de la défense.
Ainsi, la PESD aura à sa disposition toute une palette de moyens d'interventions civils et militaires, qui permettra de parler, alors, non plus, de
soft ou de hard power mais de smart power.
Le rapport complet : ihedn_soft_security.pdf