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Publié par ERASME

Qu’est-ce que le concept de « participation » auquel Charles de Gaulle semble si attaché pour parachever son œuvre politique et qu’il souhaite mettre en place avec le référendum de 1969 ?

C’est, dans son esprit, un principe général qu’il formule ainsi dans son extraordinaire discours de vœux aux Français du 31 décembre 1968 : « À l’origine de ce trouble, il y a le sentiment attristant et irritant qu’éprouvent les hommes d’à présent d’être saisis et entraînés par un engrenage économique et social sur lequel ils n’ont point de prise et qui fait d’eux des instruments. Ce mal du siècle, qui est celui des âmes, nous pouvons, pour notre part, contribuer à y remédier en organisant la participation de tous à la marche de l’activité à laquelle ils contribuent, de telle façon que chacun soit dignement associé à ce qui se passe à son propre sujet et assume des devoirs en même temps qu’il fait valoir des droits. »

Mai 68

La participation était d’abord pour lui le moyen de nouer un dialogue entre l’État et ce qu’il appelait « les forces vives de la nation », en contournant les notables et les fiefs, et en débordant le seul cercle des élus qu’il flanquerait de représentants des catégories socio-professionnelles. Pour certains de ses proches, qui ont commencé d’ailleurs, sous sa présidence, à élaborer des textes de réforme, il s’agissait d’un projet réellement révolutionnaire qui devait modifier profondément le fonctionnement interne des entreprises et permettre l’appropriation par les salariés d’une partie des actifs de l’autofinancement.

Là encore, de Gaulle a manqué de temps, et s’est heurté à des résistances dans son propre gouvernement et au sein de la majorité qui le soutenait. Il a suscité aussi la méfiance et les réserves du patronat et des syndicats, qui raisonnaient d’abord en termes de salaires, de temps de travail, et ne comprenaient pas ce vieux général qui venait leur parler de la dignité menacée du travailleur et de la nécessité de transformer le capitalisme avant qu’il fût trop tard."

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