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Publié par ERASME

"Pour de nombreux analystes, la crise du coronavirus a révélé la fragilité et la vulnérabilité de l’organisation actuelle des chaînes d’approvisionnement, ou supply chains, mondiales. Aujourd’hui éclatées aux quatre coins de la planète, les supply chains de demain devraient à l’avenir être moins étendues. L’enjeu serait de diminuer notre dépendance envers certains pays, notamment la Chine, en relocalisant la production et de mettre fin au dumping social et écologique induit par ces chaînes. Si cette relocalisation paraît souhaitable sur le plan social, stratégique ou environnemental, elle parait hélas peu probable à moyen terme. En effet, le Covid-19 ne remet en cause aucun des « fondamentaux » qui expliquent l’éclatement des supply chains [...]

Le premier de ces fondamentaux relève de l’inégale répartition entre les pays des ressources et matières premières requises au fonctionnement de ces chaînes. L’absence « locale » de ressources clés (terres rares, pétrole, gaz, etc.) conduit alors à devoir de fait nous approvisionner en dehors du sol national [...]

Le second de ces fondamentaux reste la division du travail à l’œuvre dans ces chaînes. Alors qu’il est difficile de maîtriser tous les aspects d’une chaîne de valeur, et que la pression sur les coûts s’avère forte, les entreprises confient une partie toujours plus grande de tâches à des acteurs externes. Les sous-traitants sont choisis sur des critères économiques, notamment dans les pays où le coût du travail reste faible. Or, le Covid-19 n’a pas plus touché les zones de sous-traitance à bas coût. Faisant fi des frontières, il a mis à l’arrêt partout sur la planète moins certains lieux, que certaines unités de production de biens et de services : celles fondées sur une forte proximité sociale (des usines, les cinémas, le transport en commun, etc.). Cette mise à l’arrêt s’est faite, quelle que soit la localisation de ces lieux de production. Que le sous-traitant ait été localisé dans le Grand Est plutôt qu’en Chine n’aurait rien changé sur le plan de la vulnérabilité [...]

Le dernier de ces fondamentaux s’avère être l’extraordinaire efficacité du système logistique mondial, qui contrairement aux idées reçues, a très bien résisté à la crise. Le Covid-19 n’a ainsi que peu affecté directement les prestataires logistiques qui permettent la circulation mondiale des flux au sein des supply chains globales. Le transport international de marchandises ne nécessite en effet que peu de ressources humaines par tonnes transportées. Il a donc pu appliquer la distanciation sociale et fonctionner (presque) comme avant."

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