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5 Novembre 2020
L'assassinat du professeur Samuel Paty a tragiquement remis le thème des caricatures au centre du débat public.
Quel est le but d'une caricature : faire rire, critiquer ou offenser ? Pourquoi certaines caricatures peuvent-elles être condamnées en justice et d'autres non ? Quel contrat de lecture existe-t-il entre le dessinateur et son lectorat ?
En s'appuyant sur plusieurs caricatures datant de la Révolution française jusqu'à aujourd'hui, la philosophe et directrice de recherche au CNRS Monique Canto-Sperber revient sur la tradition de la caricature, les ressorts qu'elle met en œuvre, et son rapport au blasphème.
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"Les caricatures représentent très souvent la réalité par des stéréotypes, c'est-à-dire des représentations convenues. Le dessinateur n'est pas le responsable de ces stéréotypes : c'est le lecteur qui interprète : "je vois ça, donc je comprends de quoi ça parle…". Les caricaturistes assument vouloir faire rire ou provoquer. Une caricature n'est pas une thèse. C'est ce qu'on a du mal à expliquer quand un dessin se retrouve objet de litige devant la justice. C'est le lecteur qui donne un sens à ce qu'il regarde. Beaucoup de gens qui sont choqués par certaines caricatures ne comprennent pas pourquoi elles ne sont pas punies par la loi. Ils ont du mal à comprendre qu'il ne s'agit pas d'une thèse."
Mais peut-on en être aussi certain ?
L'histoire contemporaine ne nous a-t-elle pas apporté la démonstration du contraire ?
Monique Canto-Sperber : "Une caricature n'est pas une thèse"
L'assassinat du professeur Samuel Paty a tragiquement remis le thème des caricatures au centre du débat public. S'appuyant sur des dessins satiriques datant de la Révolution française jusqu'à ...
https://www.franceculture.fr/societe/monique-canto-sperber-une-caricature-nest-pas-une-these