Vers le début de la définition d'une politique de puissance en Cybersouveraineté ? par Pierre-Charles d'Herbes (portail-ie.fr)
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Vers le début de la définition d'une politique de puissance en Cybersouveraineté ?
Le dernier ouvrage de Patrice Cardot: " Cybersouveraineté : mythe ou défi ? " aux éditions UPPR, outre un constat clair et synthétique, définis une première feuille de route pour la construct...
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L'Internet, en transférant sur le réseau une part croissante de la vie de la nation, oblige à remettre en cause les bases de la société : son ordre public, ses principes et valeurs les plus ...
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Puissance des géants du numérique, impuissance des États ? (Revue Conflits) - Le journal d'Erasme
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L’effet GAFAM : stratégies et logiques de l’oligopole de l’internet
" Depuis une dizaine d’années nous observons la montée en puissance des technologies numériques en réseau, qui peuplent notre quotidien : sociabilité ordinaire, travail, divertissement, éducation. L’ensemble de nos activités impliquant une action communicationnelle – c’est-à-dire la quasi-totalité de notre vie sociale – est peu à peu colonisé par des dispositifs numériques. Appareils, réseaux, services en ligne deviennent les adjuvants utiles mais aussi envahissants de notre vie personnelle et professionnelle ainsi que de notre expression publique. Or ce processus a lieu dans une économie globalisée et dérégulée qui favorise la concentration extrême de ressources .
On est donc loin de l’idéal tant encensé par le passé d’un média par essence démocratique, participatif et décentralisé, un idéal présent notamment dans les discours autour de l’émergence supposée d’un « Web 2.0 » . Au contraire : au cours des dernières années, l’internet est devenu un champ de compétition acharnée entre entreprises multinationales, institutions politiques et groupes sociaux pour la distribution du pouvoir sur les canaux de communication numériques. Par conséquent, la forme actuelle de l’internet ne doit rien à ces caractéristiques techniques supposément intrinsèques que j’ai mentionnées précédemment, mais résulte des relations complexes entre acteurs dont les intérêts économiques et politiques sont à la fois puissants et antagoniques.
2Dans ce contexte, quelques multinationales, autrefois start-up sympathiques, sont devenues en quelques années les acteurs d’un oligopole qui régit le cœur informationnel de nos sociétés au point qu’un acronyme leur soit désormais dédié : GAFAM, constitué des premières lettres de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft .
. Le contrôle des vastes domaines numériques détenus par les acteurs de l’oligopole s’effectue notamment à travers leur pouvoir de marché exacerbé et leur puissance financière, mais aussi par le biais de leurs droits de propriété intellectuelle et industrielle, qui s’étendent et se renforcent, donnant occasionnellement lieu à des « guerres de brevets . Il est possible alors d’émettre l’hypothèse que l’internet est en train d’être privatisé, « clôturé », dans le cadre d’une concentration plus large des ressources intellectuelles et informationnelles entre les mains de ce qu’Ugo Pagano appelle le « capital intellectuel monopolistique » . En effet, contrairement aux discours néolibéraux qui font de la « concurrence libre et non faussée » l’idéal-type du capitalisme, on sait – au moins depuis les travaux de Fernand Braudel – que celui-ci est concomitant avec des stratégies d’acteurs qui poursuivent sans cesse la mise en place et la sauvegarde de positions monopolistiques . L’objectif de cet article est de montrer que l’internet constitue aujourd’hui un terrain de déploiement massif de telles stratégies et d’analyser ces dernières sous un prisme critique.
3Mon approche s’efforce de mettre en œuvre une économie politique de l’internet, c’est-à-dire d’envisager celui-ci comme une « forme culturelle », au sens de Nicholas Garnham, correspondant à une « forme sociale » garantissant son effectivité matérielle . Autrement dit, mon point de vue est que l’internet contemporain participe à la production d’une superstructure historiquement déterminée, correspondant à ce stade de capitalisme avancé, en même temps qu’il incarne des rapports de production particuliers qui caractérisent ce dernier. L’oligopole de l’internet est donc à la fois un instrument puissant au service de l’idéologie dominante et un laboratoire où s’expérimentent les modes les plus avancés d’extraction de plus-value. Certes l’internet ne se résume pas à Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft. Néanmoins ces acteurs constituent des forces puissantes qui contrôlent en grande partie son fonctionnement actuel et pèsent sur son évolution. C’est la raison pour laquelle je les place au cœur de mon analyse. Il ne s’agit pas d’aborder ces multinationales tentaculaires comme des réussites exceptionnelles mais, au contraire, de les examiner comme des figures emblématiques, produits d’un ordre capitaliste nouveau qu’elles contribuent elles-mêmes à forger, légitimer et renforcer.
4Par conséquent, au lieu de se focaliser sur les particularités de ces acteurs – nombreuses car chaque acteur est le produit d’une histoire propre –, cet article insistera, au contraire, sur leurs similitudes. En effet, il me paraît essentiel de montrer, dans la première partie du texte, comment, au-delà des images de marque qu’ils se forgent à travers la publicité et le marketing, les acteurs de l’oligopole bénéficient des conditions favorables communes qui caractérisent l’environnement économique et politique global dans lequel ils évoluent. Les GAFAM ont su exploiter ces conditions par le biais de stratégies adaptées, mais qui vont souvent à l’encontre de l’intérêt général. Dans la deuxième partie, je montrerai comment ces stratégies poursuivent une intégration verticale et horizontale permettant à l’oligopole de contrôler la quasi-totalité de ce que Benkler appelle la couche physique et logique de l’internet.
, c’est-à-dire l’infrastructure matérielle et logicielle nécessaire à l’acheminement de contenus et de services vers les internautes, assurant ainsi la fonction d’infomédiation qui sera présentée en détail. Parallèlement, je tenterai de pointer en creux les enjeux sociopolitiques de cette concentration de pouvoir dans la sphère numérique. D’un point de vue méthodologique, ce travail se fonde sur un matériau empirique issu d’un recensement d’informations publiées dans la presse, notamment états-unienne, et sur la lecture attentive de documents financiers (rapports annuels, bases de données, etc.) concernant les acteurs analysés. Ce matériau est systématiquement mis en perspective et confronté à une grille de lecture critique de manière à retenir uniquement les aspects factuels qui servent de fondement à l’analyse, tout en évitant la reprise du discours journalistique ou managérial." (Nikos Smyrnaois)
Voir l'étude : L’effet GAFAM : stratégies et logiques de l’oligopole de l’internet
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Les GAFA élevés au rang de puissance diplomatique ou la tyrannie des géants du Web
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