Du Yod à l’oedipe spirituel - XIV - Pentacosta, par Patrice Hernu
La Pentecôte du Nouveau Testament rappelle le jour où les apôtres, réunis dans un lieu appelé Cénacle, voient apparaître des langues de feu qui se posent sur eux. Ils reçoivent l'Esprit Saint qui s’incarne dans les langues diverses des pays. Là commencent les interprétations. Pour les uns, c’est la reconnaissance que l’Esprit Saint prend vie dans le Verbe et le Logos, qu’il est divers langues et qu’aucune n’est d’essence supérieure ni élue. Il faut respecter la langue des oiseaux de la mère et de la connaissance. Aussi pour les chrétiens originels, elle est attachée à la Lune et se fête donc un Lundi, cette lune “vraie” qui est la graine de la Terre, et fait figure de soleil intérieur. Elle reprend ainsi la langue du verbe créateur de Ptah, associé à Toth. De là vient l’idée de l’universalité “catholique” originelle, idée que Constantin détourna en tenant de faire du latin la langue sacrée. Après avoir repris les lieux sacrés du judaïsme aux juifs pour en faire des lieux du judaïsme d’empire, sur les conseils d’Hélène, sa mère, il fallait aussi jeter un voile œdipien sur les langues sources comme l’égyptien, le copte, le druide, l’araméen ou sa forme sacerdotale l’hébreu. Pour les chrétiens de tradition romaine, la pentecôte est donc le début de l'Église, incarnation féminine de la demeure (per) du père devenu patriarcal. Ainsi survit cachée la vraie tradition !La nouvelle loiComme les juifs, les chrétiens célèbrent la Pentecôte cinquante jours après Pâques. Ce jour est marqué par l'acte de naissance officiel des deux religions : les juifs commémorent le jour où Moïse reçoit les dix commandements, les chrétiens celui où les disciples de Jésus reçoivent l'Esprit saint, qui les pousse à annoncer que le Christ est “vivant”.L' Esprit Saint grave en leur cœur une L' Esprit Saint grave en leur cœur une nouvelle loi, celle de l'amour. Dans le récit, il est symbolisé par les langues de feu qui se déposent au-dessus de la tête de chacun avec la part du don de Thot qui revient à chacun.“La Bible est riche de signes et de prophéties qui parlent de cet événement avant même qu'il ne se produise. L'Ancien Testament nous révèle ainsi que l'époque troublée du peuple juif durerait jusqu'à ce que l'Esprit saint soit répandu d'en haut (Isaïe 32,15). De même, le prophète Joël parle de la venue de l'Esprit saint : "Je répandrai mon Esprit sur toute chair... Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit" (Joël 3, 1-2). Et Jésus lui-même l'avait promis: "Vous recevrez une force nouvelle" (Actes des Apôtres). “Si bien que même les chrétiens, surtout les protestants, considèrent que cette fête a des origines juives.Fête cosmiqueCette fête vient en fait de plus loin. Elle fut une fête cosmique et agricole. Dans la tradition chrétienne, son ésotérisme et surtout dans les évangiles apocryphes, Marie-Madeleine, incarnation lunaire, préside au cénacle et fait descendre l’Esprit Saint. Descendre car à l’origine, le Ciel, Nout, est féminin ! Jésus avait répondu à Pierre qu'elle avait reçu toute l'initiation et qu'elle était autant homme (que Pierre) et femme. Bref incarnation “vir’-”gyn” du nuun, héritière d’Anna, de Marie... et donc d’Isis, tout comme Jésus est le “nazaréen”, l’Osiris ressuscité...Nous y voilà !Pour plusieurs des apocryphes et la tradition de la kabbale chrétienne, Jésus suspendu plutôt que crucifié aurait été descendu de croix par Marie et Maryam (Madeleine) trois heures après le supplice et placé dans la sépulture appartenant à Joseph d’Arimathie qui obtiendra bien plus tard que les prêtres félons du sanhédrin soient punis. Il faut lire la version que Merlin raconte au jeune Arthur pour son éducation. Madeleine réunit les apôtres et leur donne rendez-vous en Iaudea (Judée, Aude, Pays du Yod, le roseau sacré), leur intimant l’ordre de fuir au plus vite. Elle prendra la mer avec Marie et Jésus, méconnaissable, depuis, semble-t-il, Constantinople. 21 jours de mer pour Phocée-Massilia où le Sénat romain interdit à l’équipage d’accoster. Marie descend aux Saintes pour regagner Saint Anne (noms actuels) et l’Écosse. Madeleine termine le voyage dans le port de Narbonne-Montpellier dans la petite (actuellement) île de la Tour Ronde (d’où vient Magdalena en grec) propriété du père de Procula, femme de Ponce-Pilate. Ce dernier sera muté à Valence (en France) où il se suicidera pour permettre à ses enfants d’hériter. Un lieu porte encore son nom !
(voir la note * en bas de page)
Au 40ème jour de la traversée symbolique de la douat, Jésus (qui qu’il soit en vérité, le Goth, le Christ ou autre) meurt. La date est sans doute ajustée aux prophéties égyptiennes. Peu importe. Il aurait été finalement enterré dans un temple romain dédié à un culte isiaque (Yod) réhabilité par un Tibère, et noyé dans le nuun local (là où “ les eaux douces et amères -salées ou saumâtres- se rejoignent”), peut-être le temple où Procula se rendait jeune fille comme elle le raconte dans ses souvenirs. Un temple transposé dans le lac de la fée Viviane, devenu inaccessible. Madeleine ne pourra y reposer. Sa sépulture s’établira sur le versant opposé, regardant celle de Jésus. Il y a plusieurs localisations possibles en Aude.Vérité ou conjecture ? Peu importe. Une fois Jésus mort et mis en demeure - selon certains, les templiers auraient rapporté son corps à Jérusalem pour se concilier l’église, c’est peu probable - Madeleine se rend à l’actuel Saint Maximin où, à son départ, elle avait donné rendez-vous aux apôtres. Il y avait en effet un temple isiaque sous sa tutelle, sur une colline dont il est attesté qu’elle s’appelait “redona”, déformation latine de Ré-Anna qui donne aussi Redana, et Rennes... d’où le dédoublement des toponymies. Elle réunit le cénacle et confie les missions d’évangélisation aux dits apôtres. Est-ce à Saint Maximin ou à la Sainte Baume où elle est censée avoir fait retraite plus tard et pour certains mourir ? Peu vraisemblable. Saint Louis après sa fausse mort à Tunis et sa vie d’ermite sous la protection du Comte de Toulouse venu aux Baux de Provence aurait inventé cette fable. Saint Louis en revanche serait mort à la Sainte Baume dont on aura fait un lieu saint de substitution refusé évidemment par l’Église romaine. Trop facile de remonter aux véritables lieux ! La présence de Madeleine et des apôtres dans cette région pour une “pentecôte” est en revanche possible et figure dans divers textes.Elle s’en sera retournée ensuite en Aude auprès de Procula dans la villa romaine de Carcassonne où l’on a retrouvé une copie de son testament, source de toutes les affabulations de diversion volontaire concernant Rennes le Château...Madeleine la septimane ?Il est donc bien difficile de démêler la vérité historique de l’ajustement volontaire aux prophéties venues d’Égypte prévoyant que le messie se lèverait et mourrait en Septimanie, le nord vu depuis le pays des deux terres, là où poussaient les meilleurs roseaux, la Narbonica, qu’ils importaient, à l’aplomb du lieu où le sept (l’Etoile du Nord) avalaient les sept étoiles de la Grande Ourse à l’Aube. Aube d’une nouvelle loi dont on trouve maintes transposition dans la Torah. Il faut donc aller beaucoup plus loin.Certes, on connaît tous l’Ascension. Du moins on pense bien connaître le motif de ce jour férié, une fête chrétienne, mais événement également invoqué dans l'islam. Cette ascension au ciel-mère se trouve également dans une version du Livre de la Sortie vers le Jour, de l’élévation vers la Lumière du Ciel, donc de la Mère !En chrétienté, elle est célébrée quarante jours après Pâques, le passage de vie à trépas, le temps que le corps se "purge" (alchimie) des pesanteurs terrestres et incarnées de l'âme (hypostasie), pour qu'elle soit assez légère pour rejoindre la demeure de la lumière, que les égyptiens appelaient le "per", “la demeure”. Mais père s'est superposé avec per par la pression du patriarcat à laquelle aucune religion du Livre (de l'habit incarné) n'a pu se soustraire malgré souvent la volonté initiale de ses promoteurs ou prophète. Il y a donc élévation vers le père en place de la mère dont les eaux sont en haut comme en bas.Aussi pour ceux qui donnent leur foi au Nouveau Testament, chrétiens, musulmans et certaines branches du judaïsme, "elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa Résurrection, son élévation au ciel et la fin de sa 1ère présence sur Terre car il a dit y revenir pour rétablir définitivement la Paix.", la fameuse "parousie"Cette parousie, ou présence, passe malgré tout par Madeleine. La découverte récente et confirmée comme authentique par l'unanimité des experts d'une première version de l'évangile de Marc datant d'environ 90 ap. notre ère, confirme que Jésus s'est uni spirituellement avec et en Madeleine pour former un couple qui réunit ce qui est épars (koïnos) et se trouve donc à l'image hypostasiée du "un primordial", que la tradition sumérienne appelait An ou Ana, les égyptiens le "nuun" et les druides Ana, Dana ou Anou.Pour les chrétiens, cette parousie de 40 jours à l'image de tous les tunnels d'hésitation entre vie et mort (passage, pessah, easter...), voire de 40 "ANS" pour Moïse qui finalement, lui, ne rejoindra pas la terre promise, annonce une parousie qui attendrait chacun d'entre nous dans la résurrection finale dans l’attente d’un rachat final, ce qui conduit le monde issue de l’inversion de la Torah à désirer la “fin” et peut-être à désirer sa mort dans une mort mor-bide. . A qui me demandait ce qu’est l’œdipe spirituel, c’est peut-être cela !Mais pour l'heure, elle "symbolise donc un nouveau mode de présence du Christ qui n'est plus présent physiquement dans le monde visible, mais présent dans ses Sacrements. Elle annonce également la venue de l'Esprit-Saint 10 jours plus tard et la formation de l’église à l'occasion de la fête de la Pentecôte. Elle préfigure enfin pour les chrétiens la vie éternelle" après une “mort dans l’amour” du premier monde. Ainsi se trouve subvertie cette idée de la seconde vie, la vraie, de l’Égypte antique.Œdipe nazaréenJ'ai déjà eu longuement l'occasion d'expliquer en quoi la pentecôte, venue du pentacosta grec, et plus loin de la force de 5 décades, celle de l’Étoile qui guide, et de costa, la cote, et non la côte comme malheureusement dans l'édition de l'ancien testament depuis François 1er, donc du principe féminin matriciel d'où émergent le féminin sexué et le masculin, était lié au symbolisme de Madeleine, et donc de Marie et de sa mère Anna, et au-delà de la rose de la tradition qui dans le mot égyptien et chinois shan ou shen associe raison, trinité, rose, source et androgynat de la source.Rien que de très banal même si cela choque encore quelques puristes qui ne voudraient pas voir l'universalisme d'une tradition qui, du coup, mérite peut-être ce jour encore "férié".Mais au-delà, je ne résiste pas à la tentation de retranscrire un échange sur... Mais au-delà, je ne résiste pas à la tentation de retranscrire un échange sur... les gargouilles et saint Nazaire.Quel rapport ?Donc "On" (au sens de l’ancien nom d’Héliopolis, du Un inconnaissable mais étoile intérieure partagée du chemin) écrit à propos des gargouilles de livres d'enfance : "La basilique Saint-Nazaire est une église d'origine romane datant du XIe siècle, bénie et consacrée cathédrale par le pape Urbain II en 1096. Sur son emplacement se trouvait une cathédrale carolingienne. Les vitraux originaux de la basilique se trouvent dans la Sainte-Chapelle à Paris. La cathédrale est construite en grès à l'extérieur.Elle est agrandie entre 1269 et 1330 dans le style gothique imposé par les Français devenus maîtres de la région, avec un transept et un chœur très élancés, un décor de sculptures et un ensemble de vitraux qui comptent parmi les plus beaux du sud de la France. La basilique Saint-Nazaire est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840. Les rénovations d'Eugène Viollet-le-Duc ont largement transformé son extérieur, mais l'intérieur est le plus remarquable."Voilà qui m'intrigue immédiatement. Je n'avais pas fait le rapprochement étymologique de Nazaire avec Nazaréen !Il me revient avoir lu ici que certains prétendent que la cathédrale mérovingienne qui précède la basilique, était en fait un temple roman, nom qui cache un temple isiaque, d'où sa tradition navale (comme Paris d'ailleurs).Officiellement le nom viendrait des reliques de Nazaire, martyr du 1er siècle décapité à Milan sous Néron. La basilique les aurait abritées d'après Grégoire de Tours. Seule la mention de Néron et de la violence armée de Saul contre la tradition christiano-isiaque (le christianisme originel) me semble vraie dans cette affaire.Pour Jacques de Voragine (vers 1228-1298), Nazaire vient du mot Nazaréen, qui signifierait pur, consacré.C.a.d "osirien" en breton, francique (langue de la famille dite sainte du Massif de l'Etoile et du pays de Vannes comme celle de jean le Goth, cher à Philippe Jean Christian Pigot), celui tel qu'on présente Jésus, ressuscite.Jésus ou Issa, fils d'Isis, est Osiris ressuscité dans la tradition chrétienne première (et en Égypte, cf. l’Évangile de Saint Marc de 90 qu'on vient de retrouver et d'authentifier) et l'époux spirituel de Madeleine qui le "ressuscite en elle".Inversion et conversionQue Saul, judéen, persécuteur des premiers chrétiens sous Néron ait eu un rapport avec Madeleine, beaucoup le pensent. Certains pensent même qu'il aurait été son premier époux civil avant qu'elle n'épouse Jésus à Cana (Vannes, Cana était le nom de Vannes). D'autres la voit proche de Saint Jean avant que sa tête ne soit tranchée. Jésus, de fait, n'épouse Madeleine qu'après la mort de Jean. La lutte entre les traditions nées de Jean et celles de Jésus, qu'on retrouvera jusqu'aux Templiers (Sainclair et Stuarts) n'est pas qu'une légende ! Certains pensent que le vrai messie est Jean et que c’est lui qui en définitive se trouve dans la cathédrale marine en Aude dans ce lac souterrain qui apparaît ici et là sous le nom de Tibériade...Il reste que ce nazaréen me semble avoir toutes les chances d'être en fait une allégorie vivante de ce messie que des traditions se disputent.On lui prête tous ses atours. Sa mère serait sainte Perpétue et son père un grand de l'armée romaine tout comme Penthera à qui Celse et les mêmes sources attribuent comme par hasard la paternité de Jésus.Voilà un copié-collé ou recyclage dont les fils me semblent grossiers et qui visent une fois de plus à effacer toute trace de la réalité des héritiers légitimes du domaine d'Ana.Si reliques il y a eu, je conjecture que ce sont bel et bien celles du Christ que Madeleine aura donné à sa famille bretonne (Rennes, Mari, sainte Anne d'Auray, Vannes) et ce "seraient" bien celle du Nazaréen.Madeleine était bel et bien une prêtresse (sinon la grande prêtresse) du culte d'Isis-Râ (Rê-ann, rê-dana, etc.) et première de la navigation in mare nostrum et au-delà.Le port de l'actuel Nantes (mais en fait port atlantique de Rennes) se situait bien en ces lieux. Il y avait le port intérieur de l'actuelle Conflant près Lutèce, dans les parages du temple d'Isis, Parisis qui donna son nom à la tribu qui en avaient pris la garde, et la tour-temple de l'actuelle Sainte Marie. La tour de l'île Maguelone qui a donné son nom à Madeleine, port de Montpellier et propriété de la famille de la femme de Ponce-Pilate (de Narbonne) n'était pas un temple.Après la conversion de Saul en Paul, quand après Néron et la mort de Jésus le "nazaréen", il se mit au service des successeurs de Néron, empereurs flaviens hébreux qui voulaient un judaïsme d'empire, dit "catholique" contre les hébreux judéens et les chrétiens osiriens (nazaréens), il fallut les mettre au pas.On extermina les juifs fidèles au sanhédrin en Judée (destruction du Temple et massacres de Massoda), puis on mit également les descendants d'Astérix en coupe réglée dans une tradition dont les ferments de haine remonte à César : les reliques (partielles) du christ devinrent celle d'un nazaréen victime de Néron...Selon les sources d’une amie, le N (Nuun) signifierait chrétien en arabe ! Accolé à azaire, azur, asir, etc. il serait constitutif du mot nazaire. A mes yeux, cela marque surtout les origines isiaques et osiriennes du christianisme premier. La sémantique nous a effectivement appris que par superposition, osirien devient nazaréen en araméen. Mais on commence à comprendre que cet usage s'était également répandu dans les temps pré-chrétiens en celtie.On en revient donc à l'Ascension par ce détour de circonstance.De la trinité templièreComme a pu le décrire Gibran par exemple et bien d'autres, comme c'était sans doute le fondement de l'exception templière et comme a pu tenter de se reconstituer la tradition dans les filiations ésotériques dites de Jean, c'est bien en Madeleine et par Madeleine que la présence "éternellement renée" du christ nous est offerte après que Madeleine se soit également fondue dans la trinité androgyne de la rose avec la mère de Jésus, Marie, et sa grand-mère la bien nommée Anna (illustration en bas de texte).Ainsi cette ascension redevient le symbole de notre espérance de retrouver père et mère réunis tels qu'avant la scène primitive qui nous est interdite de notre vivant. Mais cet interdit ne devrait pas concerner les vérités qui précèdent notre scène primitive civilisationnelle. Cette extension est une autre des conséquences dramatiques de l’œdipe spirituel. Un message fort : nul besoin de tuer même symboliquement père et mère pour être soi, il suffit de s'en délivrer en suivant la voie avec la certitude de les retrouver dans l'azur.Tel est le mythe isiaque ou osirien que les religions du livre perpétuent discrètement pour peu qu'on sache aussi s'en délivrer.Pentecôte vient donc de très loin et c’est la mère première que nous tuons symboliquement en niant l’origine de la Pentecôte. Sans la matrice, pas de renaissance, pas d’Horus, pas même de Christ ou de messie. C’est la mort qu’il nous est enjoint de désirer comme issue d’une douat dans laquelle notre civilisation serait en transhumance.Littéralement, le mot vient du grec ancien πεντηκοστή [pentèkostè] : la « pentante » (comme septante), ou cinquantaine, c’est-à-dire le cinquantième jour après le « passage », après Pâques dans nos traditions.Ce jour était fêté d’Égypte en Grèce, comme au Proche-Orient, sous ce nom depuis plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Ces fêtes viennent de l’Egypte Antique où les prêtres et les pharaons avaient eu l’intelligence de superposer le calendrier des divinités totémiques locales, le calendrier cosmique hérité des constructeurs initiaux des pyramides (Sirius, Orion ou Sothis, Soleil, Lune) et l’agenda agricole résultant des crues du Nil. Selon les lieux et les époques, on notera quelques variations autour de principes constants.Les trois grandes saisons scandent l’année, quand les terres cultivables sont immergées (Akhet a la double signification inondation par le Nil et horizon terrestre), quand les terres commencent à émerger (Peret, émergence, est représenté par des glyphes dont la seconde lecture évoque la germination), enfin quand la chaleur venue (Shemou) va permettre la récolte.Toutes les fêtes des religions du Livre sont des projections de ces fêtes, parfois avec des calendriers décalés ou recalés sur la lune ou sur des dates agricoles différentes. Le christianisme aura retenu le symbolisme spirituel. Se voulant universel, il s’est parfois affranchi des dates exactes de la crue du Nil pour en revenir à la signification cosmique originelle telle qu’elle s’exprime notamment dans la cosmogonie de Denderah.La période critique, autour de laquelle va s’articuler l’essentiel de l’agenda spirituel est la période des récoltes, celle dite de Shemou.A l’aube d’une seconde vieAu cœur des chaleurs, on trouve le passage de la germination à la vie, la naissance. Cette fête principale de Shemou, nous l’appelons Pâques, ou parfois Easter en désignant ainsi la Terre-Mère ou la Vénus Ishtar d’où surgit les formes antiques du blé des Hommes. Il arrive que les réserves accumulées de l’année précédente viennent à manquer. Aussi cette fête était précédée d’une « quarantaine » d’attente et surtout de partage de ce qui reste. De quarataine vient le mot « Carême ». Recalée sur le calendrier religieux de l’islam, elle est le ramadam des musulmans.La fête de Shemu est également la fête de l’unité du peuple égyptien, de la résurrection et de la création. Les Egyptiens s’affairent à réunir du poisson salé, des oignons, de la laitue et les œufs aux couleurs des dieux. Ils préfigurent les futurs œufs de Pâques. Ces fêtes se déroulent sur 7 semaines à partir du début des récoltes.En fait, selon les régions, l’offrande se fait sous les 4 espèces, 7 jours après la fin symbolique des récoltes, celles-ci ayant lieu à l’équinoxe en Egypte à cette époque, lors de l’Epiphi.L’épiphi (ou fête de Ipipi) qui donne lieu à des pèlerinages lors duquel le pharaon réaffirme son autorité « naturelle ». C’est l’origine de l’Epiphanie où les prêtres apportent les dons de la nature à celui est qui « oint », ce qui se dit Kristos en grec, ou messie dans une des formes hiéroglyphiques, ce qui a donné messiah en araméen et hébreu. J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer pourquoi l’Eglise avait modifié la date de l’Epiphanie dès lors qu’elle avait fixé la naissance de Jésus au solstice d’Hiver (Neohelios ou Noël) pour se caler sur les usages de l’empire romain lequel fêtait le « Sol Invictus » et le dieu solaire perse. En fait Pâques est la date symbolique du double passage, de la mort à la vie, comme de la vie à la mort, entre les deux portes solsticiales de l’année.Cette période durait 7 semaines, soit 49 jours, ainsi que nous compterions aujourd’hui.Car le zéro n’était pas utilisé dans les calendriers. L’usage de Pentacosta ou cinquantaine, s'explique par la façon de compter : le premier jour compte pour un jour. Cette façon de compter se retrouve dans certaines expressions : « mardi en 8 », c'est le premier mardi qui suit dans 1 semaine ; « dans 15 jours », c'est dans 2 semaines...Le dimanche de Pentecôte a donc lieu le 50ème jour après le dimanche de Pâques, ce dimanche compris. Le lundi de Pentecôte, comme le lundi de Pâques, n'a pas de signification particulière. Ils viennent également du double décompte des jours ouvrés en Egypte, un jour tous les 7 jours et un jour tous les 11 jours, lesquels étaient recalés lors de ces fêtes de façon que les deux jours se suivent toujours à cette occasion. La Bible n’est pas toujours parvenue à leur donner une justification religieuse à ce jour de congé supplémentaire qu'en fait la chaleur et le travail rendaient nécessaires dans l'Antiquité !A l’issue de ces 7 semaines, c’était la fête de Rê mais surtout l’annonce de la saison suivante qui allait voir le retour des eaux qui symbolisent l’unité du peuple égyptien. Elles relient la Haute Egypte noire à la basse Egypte comme au Delta à population blanche. Sur la tombe de Toutankhamon, cette fête est représentée par un oiseau qui fond du ciel à la terre : annonce de la naissance de Rê et symbole de l’unité ailée selon les termes de la tradition celto-sumérienne. Symbole que l’Eglise reprendra pour symboliser la descente de l’Esprit saint.Je laisse le lecteur retrouver les détails de la tradition chrétienne que la plupart connaissent dans les références usuelles. Il est facile de vérifier qu’on y retrouve translittéré tout le message des cosmogonies antiques d’où procède discrètement ou secrètement le Christianisme. La Pentecôte est surtout un événement qui fait enfin intervenir la 3ème personne de la trinité : le Saint Esprit. Elle transpose la triade égyptienne osirienne à laquelle, sinon, il manquerait Isis, le principe féminin. Et pourtant Marie est dite « mère de dieu » (theodokos), ce qui valut des schismes retentissants. Il n’échappera à personne que l’esprit saint, celui des origines, c’est précisément le principe féminin masqué par des millénaires de patriarcat mais jamais abandonné. Pour les Egyptiens, l’issue de ces 7 semaines justes et parfaites de 7 jours justes et parfaits signent le retour des eaux du Nil. Celles-ci représentent spirituellement le Nuun, le principe féminin androgyne (non, ce n’est pas une contradiction) d’où tout procède, même Dieu (Prélude de l’Evangile selon Jean). Et où toute vie doit se ressourcer pour être "connecté". Ce que symbolise le don des langues dans l'allégorie pentacostale.Evidemment ce message du retour à la Terre-mère est quelque peu voilé dans cet agenda ! Mais le sens profond de cette fête est sans ambiguïté comme le montre l’universalité des peuples et langages auquel ce message s’adresse, si ce n’est que de l’Egypte et des peuples du Nil, il est élargi à tous ceux que les mers et océans bleus réunissent en une seule humanité.Ignis et la culture de la terreOn retrouve cette fête dans le judaïsme au point qu’il est le plus souvent écrit que la fête chrétienne vient de la fête juive des moissons (Chavouot). C’est évidemment inexact. A l’époque de Jésus, on pratique la Pentacosta presque partout depuis plusieurs siècles et c’est une fête purement agricole.Wikipédia reprend cette antienne mais précise : cette fête agricole « devient progressivement la célébration de l'Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l'instauration de la Loi mosaïque. Vers le début du Ier siècle, elle devient l'un des trois grands pèlerinages annuels, surtout célébré par certains juifs hellénisé [et pour cause, c’est surtout la Grèce qui en transmet l’usage] et par certaines sectes juives tout en conservant hors de ces groupes minoritaires sa dimension agricole jusqu'au Ier siècle de notre ère. Ce n'est qu'à partir du IIe siècle que le pharisianisme liera la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi au Sinaï. »Il n’en va pas autrement du Christianisme dont l’évolution du dogme est, comme très souvent, totalement contemporaine de la fixation du dogme judaïque. « Si une période festive de cinquante jours est attestée dans certaines communautés chrétiennes à partir de la fin du IIe siècle, elle n'était pas généralisée et ce n'est qu'à partir du IVe siècle qu'est instituée la fête de la Pentecôte, au terme de cette période. » C’est en réalité dans le Nouvel Evangile qu’apparaît la reprise allégorique de la Colombe des figures anciennes de l'Aigle et surtout de l'Alouette (Alou celte et sumérienne), de l’apparition du verbe et du sens chrétien de la Pentecôte que le judaïsme transposera (ou renforcera selon certains qui pensent que cette interprétation judaïque de la fête égyptienne aurait préexisté à la naissance de Jésus) dans la célébration de l'Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l'instauration de la Loi mosaïque.Évidemment, en superposant la tradition mosaïque, le retour des tables confiées sur le Mont Sinaï (tables qui ne sont que celles d’Osiris, rappelons-le) et cette fête, le retour symbolique des eaux est un peu gommé dans cette interprétation. A ma connaissance, je ne crois pas qu’on puisse dériver directement une fête du calendrier musulman de la Pentacosta antique comme c’est le cas pour la pentecôte chrétienne et la fête juive des moissons (Chavouot).Pour les chrétiens, 49 jours après la levée en vie du corps du christ dans les bras de Marie Madeleine, la création inaugure une nouvelle ère : par l’envoi du Saint Esprit en ceux qui croient au sacrifice de l’Homme universel incarné par la figure du Christ, elle offre la possibilité à chacune et chacun d’expérimenter la présence de l’amour par la descente en soi de la colombe médiatrice.Qui se doute qu’elle ne fait que prendre la suite du retour des eaux primordiales de la création pour préparer une nouvelle naissance de Rê, le soleil nécessaire aux plantes mais qui est aussi lumière cosmique première ? Qui se doute qu’elle ne fait que prendre la suite du retour des eaux primordiales de la création pour préparer une nouvelle naissance de Rê, le soleil nécessaire aux plantes mais qui est aussi lumière cosmique première ? Et pourtant, sa signification est bien la même, peut-être celle qu’une société laïque et universelle peut partager ensemble aujourd’hui.Eros et ThanatosMais en inversant les termes, en inversant père et mère, elle risque d’inverser thanatos et amour. Une spiritualité fondée sur la négation du domaine d’ana, sur la perte volontaire puis subie de la mémoire des siècles et des siècles, cette belle litanie “aimez-vous les uns les autres” répétée comme une musique risque d’être entendue par la part refoulée de notre cerveau collectif comme un permis de tuer sans commettre “la” faute. Comment ne pas se poser la question quand flore et faune, nos passeurs contextuels, sont à la peine.PH
La série
- Du Yod à l’œdipe spirituel - I-
- Du Yod à l’œdipe spirituel - II-
- Du Yod à l’œdipe spirituel - III- Manéthon et la déportation des territoires saints
- Du Yod à l’œdipe spirituel - IV - ASCENSION, MYTHE OSIRIEN (NAZARÉEN)
- Du Yod à l’œdipe spirituel - V - Canicule, Étoile polaire
- Du Yod à l’œdipe spirituel - VI - Les Têtes Dures
- Du Yod à l’œdipe spirituel - VII - Les mots et les lettres parlent en secret...
- Du Yod à l’œdipe spirituel - VIII - D’où viennent “vraiment” les jours de la semaine ?
- Du Yod à l’œdipe spirituel - IX - Les décans égyptiens
- Du Yod à l’œdipe spirituel - X - Le septième et septante heure du calendrier égyptien
- Du Yod à l’œdipe spirituel - XI - La lumière une pour tous
- Du Yod à l’œdipe spirituel - XII - Abraham
- Complément : Abram et le Brahma
- Du Yod à l’œdipe spirituel - XIII - Le patriarche Joseph et Thot
- Du Yod à l’œdipe spirituel - XIV - Pentacosta
Note *
Philippe Jean Christian Pigot fait ce commentaire que j’ajoute ici vu son intérêt, ainsi que ma réponse. J’ajoute que je garde raison et que les indices sont fort nombreux pour former une conjecture à prendre au sérieux et étudier sans arrière-pensée
<< Madeleine termine le voyage dans le port de Narbonne-Montpellier dans la petite île de la Tour Ronde (Magdalena) propriété du père de Procula, femme de Ponce-Pilate. Ce dernier sera muté à Valence où il se suicidera pour permettre à ses enfants d’hériter. Le lieu porte encore son nom ! >> Patrice.
PJCP : --->>> MAGUELONE, LA piste par trop négligée !!!https://www.facebook.com/photo.php?fbid=2308344415869742&set=p.2308344415869742<< Elle ira à MAGUELONE, dont les évêques attestent sa présence avec les Saintes Maries, Maguelone qui vient de Magdala , et le premier évêque sera Simon le lépreux qui les avait suivi avec les Saintes Maries.../... Maguelone était aux temps des Romains une ville d'environ 50000 habitants, dont la plus grande partie se trouve actuellement sous la mer et sous les villas de Villeneuve les Maguelone.. >>L’historien Guillaume Besse écrivit au XVIIè siècle : « Alaric le Grand eut peur que le trésor du Temple de Salomon, que LES WISIGOTHS avaient récupéré à Rome, soit pillé par les Huns, il fit alors édifier les murailles de Carcassonne et fit bâtir une tour appelé La Tour du Trésor, pour mettre toutes ces précieuses valeurs en sécurité. » Pour mémoire, les Wisigoths furnt des Chrétiens protestataires comme les "Bons Chrestians", dits "Cathares", du culte catholique romain. Ce sont eux qui gérèrent l'évêché de Maguelone au VIè siècle, précisément là où plusieurs sarcophages Wisigoths ont été mis à jour.En 1912, le couvercle d’un mystérieux sarcophage qui avait été caché et enterré , est retrouvé sur l’île de Maguelone. Sur cette pierre tombale qui porte le nom d’un dénommé "En 1912, le couvercle d’un mystérieux sarcophage qui avait été caché et enterré , est retrouvé sur l’île de Maguelone. Sur cette pierre tombale qui porte le nom d’un dénommé "IONNIS" est marqué l’inscription : IN HOC VASE IONNIS /A W QUI SPIRITUS SANTI DONIS LUX SEMPER CLARESCAT PERENNIS PAUPERES INTRODUXIT IN SCOLIS ET CUJUS NOBIS EFUSUS EST SANGUIS ILLIUS PURGET CRIMINA CARNIS. La traduction officielle est la suivante : « " est marqué l’inscription : IN HOC VASE IONNIS /A W QUI SPIRITUS SANTI DONIS LUX SEMPER CLARESCAT PERENNIS PAUPERES INTRODUXIT IN SCOLIS ET CUJUS NOBIS EFUSUS EST SANGUIS ILLIUS PURGET CRIMINA CARNIS. La traduction officielle est la suivante : « Dans ce tombeau repose IONNIS (se traduisant soit par JANUS ou JEAN, JOANNIS, JOHANNÈS), que IAO (IAW en grec = Dieu) dont l’Esprit, lumière éternelle resplendisse toujours pour lui, qui dans les écoles ouvrit les pauvres aux dons de l’Esprit, et que celui dont le sang fût versé pour nous , lave les fautes charnelles. »« IONIS Hominus Salvator » dont les initiales sont I. H. S. signifie « JEAN Sauveur des Hommes » et non pas "Jésus" !!!Patrice Hernu
Intéressant et tout ceci peut coïncider avec d'autres sources que je n'ai pas utilisées dans ce papier issu d’un rapide recollement. "Petite île" actuellement en effet. J’ai bien précisément qu’il s’agissait d’installations portuaires considérables à l’époque.
Quant au trésor du temple de Jérusalem (ne parlons pas du temple de "Salomon" !), oui je suis au courant de cette thèse, de la Tour et du puits. Les fouilles plus récentes n’ont jamais rien donné (articles nombreux). Par ailleurs ce trésor venu de Rome aurait alors rejoint le trésor de l'exil de Jérémie qui se trouvait sans doute déjà en Aude.
Pour la tombe, en effet cette piste est à pousser. Ce qui est certain c'est que le tombeau a été "cerné par les eaux". La légende d'Arthur originale parle de tombeau souterrain lacustre là où les eaux douces et salées se rejoignent.
Or des Saintes à Barcarès, les actuels étangs formaient une immense lagune où poussaient ces roseaux (Yod, d’où la superposition avec les prêtres fidèles au Yod et finalement Aude) dont parlent certains égyptiens. L’Égypte les importaient de ce port qui était le plus grand ou presque de la méditerranée comme je le mentionne souvent en me demandant justement pourquoi accoster sur une petite île. Vous apportez une vraisemblable réponse.
Je pensais qu'il fallait chercher du coté de Salsa sur les indications de Procula qui cite un temple romain d'origine isiaque, à Rennes les Bains, où sa famille se rendait. Par ailleurs l’Évêque qui découvrit sa lettre et sa villa organisa la diversion de Rennes le château et envoya l’abbé Boudet aux Bains et en fit ses livres codées sur Redone (le culte dont Madeleine était la grande maîtresse (terme moderne).
Par ailleurs l’Évêque qui découvrit sa lettre et sa villa organisa la diversion de Rennes le château et envoya l’abbé Boudet aux Bains et en fit ses livres codées sur Redone (le culte dont Madeleine était la grande maîtresse (terme moderne).
Mais tout près de Maguelone, un étang s'appelle "le nazaréen". Je m'étais promis d'y faire un tour. Cela avance doucement...
Merci pour toutes ces indications qui en rejoignent d'autres.
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