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13 Août 2021
Le monde est mis en « danger extrême » par l’incapacité de l’économie à prendre en compte l’épuisement rapide du monde naturel. La prospérité que nous avons connue pendant ces dernières décennies a eu un « coût dévastateur » pour les écosystèmes qui fournissent à l’humanité nourriture, eau et air pur. De nouvelles façons d’appréhender la notion de progrès sont nécessaires pour éviter une rupture catastrophique. Il est urgent d’apporter des changements radicaux à la production, à la consommation, aux finances et à l’éducation au niveau mondial. Cette exhortation ne vient pas d’écologistes fans de décroissance ou de prosélytes du retour à la vie sauvage ou à la lampe à huile des Amish. Il s’agit du constat d’un panel d’experts internationaux, dont bon nombre d’économistes, mobilisés par le ministère des finances britanniques. Leur rapport, rédigé sous la houlette du professeur Sir Partha Dasgupta, économiste de l’université de Cambridge, devrait entrer dans le Panthéon des grands documents qui feront date.
Le rapport de 600 pages a été commandé par le Trésor britannique. C’est la première fois qu’un ministère des finances national autorise une évaluation complète de l’importance économique de la Nature. Il faut remonter à 2006 pour retrouver une étude similaire, parrainée par le Trésor, et signée par Lord Nicholas Stern, professeur à la London School of Economics. Ce document a sans nul doute permis de transformer radicalement la compréhension économique de la crise climatique. On peut parier qu’il en sera de même pour le rapport du professeur Dasgupta : il pourrait agir comme un électrochoc, bouleversant la compréhension que les économistes ont eu jusqu’à présent du progrès et de la croissance. « La nature est notre maison. La bonne économie exige que nous la gérions mieux », affirme d’emblée Sir Dasgupta. « Une croissance et un développement économiques véritablement durables impliquent de reconnaître que notre prospérité à long terme repose sur le rééquilibrage de notre demande en biens et services de la nature avec sa capacité à les fournir. Cela signifie également qu’il faut tenir pleinement compte de l’impact de nos interactions avec la nature. Covid-19 nous a montré ce qui peut se produire lorsque nous ne le faisons pas ».
L’éminent naturaliste britannique, Sir David Attenborough écrit dans un avant-propos au rapport : « Si nous continuons à causer ces dommages, des écosystèmes entiers vont s’effondrer. Il s’agit là d’un risque réel. Le rapport place enfin la biodiversité au cœur [de l’économie]. Elle montre comment nous pouvons contribuer à sauver le monde naturel à ce qui pourrait être la dernière minute, et ce faisant, nous sauver nous-mêmes ».
La Nature ne doit plus être l'angle mort de l'économie
Le monde est mis en "danger extrême" par l'incapacité de l'économie à prendre en compte l'épuisement rapide du monde naturel. La prospérité que nous avons connue pendant ces dernières déce...