Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
" « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie », écrivait Albert Camus. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait supposer, l’expression « sens de la vie » est assez récente. Elle aurait émergé pour la première fois dans sa forme actuelle sous la plume de Nietszche en 1875. « L’homme n’est un individu que selon trois formes d’existence : comme philosophe, comme saint ou comme artiste. Il n’est que de voir avec quoi un homme de science tue sa propre vie : qu’est-ce que la doctrine des particules chez les Grecs peut bien avoir à voir avec le sens de la vie ? », écrit Nietszche.
La vie n’aurait donc de sens que pour une personne qui prend sa propre vie en main. Une vie digne d’être vécue est une vie dédiée à l’introspection et au dialogue intérieur selon Socrate ; c’est une vie consacrée à la recherche du savoir pour Platon ; mais pour Aristote, c’est surtout une vie bonne qui aspire au souverain Bien : le bonheur.
Le concept de « sens » revêt quatre dimensions : le sens directionnel, la signification, le sens sensitif et le sens réflexif. Le sens de la vie renvoie d’abord à l’orientation ou la direction que prend une vie de la naissance jusqu’à la mort, ce qui suppose de faire des choix pour déterminer la direction de sa propre vie. Une vie qui a du sens est également une vie à laquelle on donne ou on reconnaît une signification pour la vivre selon sa propre philosophie. La vie a aussi un sens « sensitif » lié aux cinq sens qui correspond à la capacité de ressentir les plaisirs et les jouissances. Il procure une ouverture sur le monde et permet de trouver une saveur à la vie. Le sens de la vie présente enfin une dimension plus réflexive qui se comprend comme une appréciation réfléchie pour vivre sa vie avec une certaine sagesse.
Aspirer à une vie qui a du sens revient à lui donner une orientation, une signification, une saveur et une sagesse pour réaliser sa propre conception de la vie. Les hommes aspirent tous au bien et au bonheur qu’ils conçoivent essentiellement d’après la vie qu’ils mènent. Or, pour réussir à réaliser sa conception du bien ou son projet rationnel de manière satisfaisante au sens de Rawls, encore faut-il que les contingences arbitraires, qu’elles soient naturelles, sociales ou symboliques, n’entravent pas cette quête individuelle de la vie bonne. Élucider le mystère du sens de la vie revient donc à poser la question de la justice car le Bien et le Juste sont intimement liés. On peut trouver des éléments de réponse chez les théoriciens de la justice sociale qui proposent des principes concrets pour rendre la vie digne d’être vécue. ..."
" Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie ", écrivait Albert Camus. Pourtant, contrairement à ce que l'on pourr...