Budget général / Mission ministérielle / Projets annuels de performance / annexe au projet de Loi de finances pour 2022 / Programme 178 'Préparation et emploi des forces'
" Le programme 178 « Préparation et emploi des forces » vise à satisfaire aux exigences d’emploi et de préparation des forces définies par les contrats opérationnels, eux-mêmes déclinés des ambitions de la revue stratégique de Défense et de sécurité nationale (RSDSN) de 2017, actualisée en 2021 et de la loi de programmation militaire (LPM) 2019- 2025. Il constitue en ce sens l’aboutissement et le cœur de la mission « Défense ». Organisé de façon à pouvoir assurer simultanément la conduite des opérations et la préparation des forces dans un cadre organique cohérent, le programme 178 est placé sous la responsabilité du chef d’état-major des armées (CEMA) au titre de ses attributions en matière de commandement des opérations militaires, de préparation et de mise en condition d’emploi des armées, de leur soutien, de la définition de leur format d’ensemble et de leur cohérence capacitaire.
L’année 2022 est la quatrième année d’exécution de la LPM 2019-2025. Dans un contexte stratégique dont la dégradation a été confirmée à l’occasion de l’actualisation stratégique réalisée en 2021, elle continue de porter l’ambition de disposer à l’horizon 2030 d’une Défense de premier plan, soutenue par des armées fortes et crédibles, capables d’agir face à toutes les menaces et dans tous les espaces, et reposant sur un modèle d’armées complet, efficace sur l’ensemble du spectre des conflits possibles. L’annuité 2022 doit permettre de poursuivre la remontée en puissance engagée des armées, directions et services afin de se préparer à une conflictualité plus dure.
Pour être à la hauteur des défis à venir, les armées, directions et services s’appuient sur des femmes et des hommes formés, entraînés et valorisés, qui doivent disposer des conditions adéquates leur permettant d'exercer de manière durable et soutenable leurs missions. En particulier, la préparation des forces doit permettre d’atteindre l’excellence opérationnelle sur l’ensemble du spectre des opérations, afin d’être capable de faire face à un conflit de haute intensité qui s’étendrait potentiellement à tous les espaces de confrontation.
1. Conduire en tous temps et tous lieux les missions confiées aux armées
Compte tenu de l’instabilité croissante de l’environnement international, l’année 2022 devrait être marquée par le maintien d’un haut niveau d’engagement hors et sur le territoire national.
Sur le territoire national, les armées continueront de remplir leurs missions de dissuasion, de protection, de sauvegarde et de cyberdéfense. En particulier, les armées poursuivront leurs missions de protection comprenant les postures permanentes de sûreté aérienne et de sauvegarde maritime, l’opération Sentinelle, et les missions de lutte contre certains trafics illicites telles que l’opération Harpie en Guyane. Par ailleurs, les armées, directions et services se tiendront prêts à contribuer aux missions de service public destinées à porter secours aux populations.
Hors territoire national, les armées poursuivront en opérations extérieures leurs engagements au service d’une stratégie s’inscrivant dans le cadre d’une ambition européenne en matière de défense et de sécurité.
• Au Sahel, l’année 2022 sera celle de la transformation de l’opération Barkhane, en étroite concertation avec les partenaires de la France sur le terrain, afin de s’adapter à la menace terroriste. • Au Liban, dans le cadre de l’opération Daman, le contingent français de la FINUL remplit ses missions d’appui aux forces armées libanaises (FAL) pour œuvrer au respect des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU.
• Les déploiements navals de la France se poursuivent en Méditerranée centrale, dans le golfe de Guinée (CORYMBE) et dans l’océan Indien (ATALANTA dans le cadre de l’Union Européenne et EMASOH/AGENOR dans le détroit d’Ormuz), assurant une présence française quasi permanente au profit de la stabilité et la liberté de circulation, du recueil de renseignement et de la lutte contre la piraterie.
• Les armées devraient également poursuivre leur participation aux missions de réassurance de l’OTAN dans le cadre de l’enhanced Forward Presence (eFP) et la contribution des forces aériennes à l’enhanced Air Policy (eAP).
Par ailleurs, comme l’exigent leurs contrats opérationnels, les armées devront se tenir prêtes à tout moment à un engagement imprévu, comme l’a été à l’été 2021 l’opération APAGAN d’évacuation de ressortissants en Afghanistan, menée en étroite coopération avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
2. Garantir l’efficacité opérationnelle
Afin de faire face aux défis actuels et futurs et de contribuer ainsi efficacement à la stratégie de puissance d’équilibre de la France, les armées poursuivront en 2022 la recapitalisation et la remontée en puissance portées par la LPM.
L’efficacité en opérations repose d’abord sur une préparation opérationnelle ambitieuse et sans concession, y compris dans le haut du spectre, dans tous les milieux et tous les espaces de confrontation. Elle s’inscrira en 2022 non seulement dans une dynamique interarmées, mais également interalliés, afin d’améliorer la capacité des armées à agir avec leurs partenaires. Les exercices Brillant Jump pour l’Armée de Terre, Cold Response pour l’Armée de Terre et la Marine Nationale, Pitch Black et Pégase pour l’Armée de l’Air et de l’Espace seront ainsi autant d’opportunités de se préparer à l’hypothèse d’un engagement majeur.
En parallèle, le maintien en condition opérationnelle continuera sa modernisation, à travers la poursuite de la mise en œuvre de stratégies et de politiques de soutien efficientes permettant tout à la fois de garantir des niveaux de disponibilité compatibles avec les objectifs d’activité, de renforcer la réactivité et l’autonomie des armées et de maitriser les coûts de maintenance. Sont en particulier prévues en 2022 des notifications de marchés pluriannuels de soutien pour les flottes hélicoptères des armées (Gazelle, Puma, NH90), des avions à usage gouvernemental ou de bâtiments de la force d’action navale.
Pour permettre un engagement opérationnel au plus haut niveau et garantir l’efficacité des forces, des capacités de soutien robustes sont cruciales, notamment dans les domaines de la santé, du soutien de l’homme, de l’infrastructure ou des systèmes d’information et de communication. Les directions et services de soutien poursuivront ainsi en 2022 leur plan de transformation dont certains jalons seront mis en œuvre ou consolidés, à l’instar de la poursuite de la transformation du service du commissariat des armées ou de la feuille de route visant à aligner les ambitions du service de santé des armées sur les besoins opérationnels des armées à l’horizon 2030.
3. Assurer la performance globale
Dans un contexte stratégique dégradé, les armées, directions et services continuent à s’adapter en permanence pour demeurer réactifs, agiles et efficaces. Plus que jamais, il s’agit de faire converger de façon cohérente l’action de tous dans une approche englobante et une logique de finalité opérationnelle. Le développement de la culture de l’anticipation, le renforcement des synergies ministérielles dans les domaines transverses, le décloisonnement et le développement du travail collaboratif, la mise en œuvre d’une subsidiarité organisée, l’encouragement de l’innovation ou encore la simplification des processus de fonctionnement et de décision sont autant de pistes qui seront explorées pour accroitre encore la performance collective des armées en 2022. "
Général d'armée Thierry Burkhard
Chef d'état-major des armées
Responsable du programme n° 178 : Préparation et emploi des forces
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