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Publié par ERASME

" Lorsque l’on s’intéresse aux croyances religieuses, on constate que les définitions sont peu fréquentes dans la littérature sociologique et que les choix théoriques implicites ou explicites impliquent souvent des acceptions spécifiques et limitées du terme croyance. D’une part, les analyses quantitatives évaluent une adhésion déclarée à des contenus de croyance (Dieu, paradis, enfer, vie après la mort…) dont les termes s’avèrent souvent polysémiques. D’autre part, les observations sociologiques et ethnologiques d’individus croyants permettent de préciser les interactions dans la transmission des pratiques et des croyances, les redéfinitions de signifiants, les transformations de systèmes de croyances ou encore les importations de croyances (comme la réincarnation).
Si l’on regarde de plus près les théorisations sous-jacentes ou explicites de la croyance, on peut schématiquement distinguer trois options :
La première privilégie une analyse rationnelle de la croyance. Elle permet de s’intéresser aux raisons de l’adhésion à des croyances (rationalité instrumentale et/ou en valeur) et à la rationalité interne d’un système de croyance (rationalité épistémique). Elle s’appuie principalement sur des approches wébériennes et néo-wébériennes (rationalité élargie, choix rationnel). La deuxième option, moins répandue, voit dans la croyance religieuse un processus de symbolisation, elle s’appuie en particulier sur les ressources d’une sociologie schützienne inspirée d’apports phénoménologiques. Enfin, la troisième option, stimulée par des observations ethnologiques et ou ethno-historiques, envisage la croyance comme une attitude, un mode d’être, et peut se traduire par des formules comme « faire c’est croire ». Cette voie est généralement moins théorisée, néanmoins quelques auteurs se réfèrent aux considérations du second Wittgenstein sur la grammaire spécifique du langage de la croyance, considérée alors de manière dispositionnelle.
L’objectif de cet article est une interrogation sur l’analyse sociologique la croyance religieuse, ainsi que sur certains de ses appuis philosophiques.
Les auteurs soulignent souvent dans leur analyse la pertinence de l’une des approches. Cela signifie-t-il que les autres ne le seraient pas ? On peut, au contraire, partir de l’hypothèse qu’elles permettent de décrire trois dimensions de la croyance religieuse : rationalisation, symbolisation, expérimentation. De manière idéale-typique, dans certains cas empiriques, une dimension apparaît comme prépondérante, voire unique, alors que dans d’autres cas, deux ou trois de ces dimensions peuvent se combiner de manière variable.
Dans un premier temps, après quelques considérations sur les difficultés de la définition sociologique de la croyance, on présentera les trois types d’approches théoriques de la croyance en précisant leurs hypothèses et ce qu’elles permettent de prendre en compte. Dans un second temps, on s’interrogera sur la compatibilité de ces trois dimensions et de leurs modes d’analyses : est-il possible de prendre en compte à la fois des démarches de rationalisation, des processus de symbolisation et du croire en acte (et en présence, en émotion) ? On proposera quelques pistes de réflexion sur les relations entre ces trois mécanismes et sur l’articulation entre ces modes d’analyse."

Voir l'article : Les croyances religieuses : entre raison, symbolisation et expérience

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