Comment la mort de Nahel M. enflamme une République déjà sur des braises, par Virginie Martin (theconversation.com)

Six jours après la mort de Nahel M., tué par un tir policier à Nanterre, les violences urbaines qui ont suivi semblent avoir marqué un peu le pas. Mais quelles sont les raisons profondes de ces émeutes ? A-t-on vraiment tiré les enseignements des événements de 2005, qui avaient duré 21 jours ? Pour le sociologue François Dubet (Université de Bordeaux), il reste de nombreux défis à relever. Certes, des millions d'euros ont été mobilisés pour les logements dans les quartiers populaires, mais l'État n'a pas su recréer le lien social et les jeunes continuent d'entretenir un ressentiment envers toute forme d'autorité, laissés dans un face-à-face dangereux avec la police.

À Paris, Emmanuel Macron a convoqué un nouveau conseil de crise. Le président s'est investi très tôt pour essayer de calmer la situation. Pourtant, il a envoyé des messages contradictoires. Surtout, après les gilets jaunes et les manifestations liées à la réforme des retraites, Emmanuel Macron semble incapable de retrouver une unité nationale dans un pays qui apparaît souffrir de multiples fractures. Virginie Martin (Kedge) explique pourquoi le locataire de l’Élysée a des difficultés à élaborer un projet commun, au-delà des clivages politiques.

La répétition et la rage, au cœur des émeutes françaises

Même si des efforts pour améliorer les logements ont été réalisés dans les quartiers populaires, la mixité sociale et culturelle s'est dégradée. Reste un face à face entre les jeunes et l...

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