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Publié par ERASME

Les think tanks ont une longue histoire et une tradition d’influence sur le cours de la politique étrangère américaine. Ils sont traditionnellement définis comme des organisations indépendantes conduisant des recherches afférentes aux politiques sociale, économique et extérieure. Les premier think tanks d’envergure aux États-Unis sont apparus au début du xxe siècle avec, entre autres, la fondation de la Carnegie Endowment for International Peace en 1910, du Council on Foreign Relations en 1912 et de la Brookings Institution en 1916. Ces institutions sont aujourd’hui de véritables laboratoires politiques et constituent la première locomotive de la recherche sur les politiques publiques. Leur nombre – et leurs compétences – ont toutefois considérablement évolué au cours des dernières décennies, avec un réel pic de croissance au cours des années 1970, période durant laquelle les deux tiers des think tanks qui existent aujourd’hui ont été créés. Dans le champ de la sécurité et des affaires internationales, on retrouve aujourd’hui près de 600 centres conduisant des recherches et influençant le processus d’élaboration des politiques publiques. Des changements significatifs se sont produits dans les aires de recherches couvertes par les think tanks afin d’isoler et de comprendre l’évolution des menaces sécuritaires qui sont aujourd’hui mondialisées. Les think tanks de l’ère moderne se sont éloignés des paradigmes stato-centrés qui privilégiaient les questions militaires et sécuritaires pour s’orienter vers le traitement, plus complexe, des questions de sécurité dites « non traditionnelles » apparues avec l’avènement de la mondialisation.
L’existence d’une collaboration et de liens entre les gouvernements et les think tanks est amplement démontrée par les événements qui ont suivi l’accord signé en 1994 par les États-Unis et la Corée du Nord baptisé Agreed Framework. Cet accord proposait le démantèlement du programme nucléaire militaire nordcoréen en échange de la construction d’une centrale nucléaire équipée d’un réacteur à eau légère. À l’époque, Richard D. Fisher, un chercheur de la Heritage Foundation, afficha son scepticisme et plaida pour des discussions multilatérales et l’implication de la Chine. Cette méfiance de longue date vis-à-vis de tout accord passé avec la République démocratique de Corée se poursuivit sous l’Administration Bush. Le Président George W. Bush repris alors les préconisations de la Heritage Foundation qui prônaient le refus systématique de toute discussion bilatérale avec la Corée du Nord. Des politiques et des stratégies alternatives furent proposées par la Brookings Institution, la Carnegie Endowment for International Peace, le Center for New American Security et la New America Foundation. Susan E. Rice, ancienne directrice de recherche à la Brookings Institution et actuelle ambassadrice des États-Unis à l’ONU défendit l’option bilatérale qu’elle identifiait comme le meilleur moyen pour mener une diplomatie effective. Cependant, la ligne politique ferme d’endiguement de la Corée du Nord semble avoir des partisans au sein de l’Administration Obama.
Cet exemple démontre l’importance croissante du rôle des think tanks et de leur capacité à influencer la politique étrangère américaine. Ces dernières années, cette relation avec les gouvernements américains s’est consolidée, une conséquence de l’extension de la mondialisation qui a ouvert une nouvelle séquence. 
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Voir l'article complet : L'influence grandissante des think tanks américains dans le processus d'élaboration des politiques de sécurité contemporaines

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