Plusieurs décennies de confrontation au djihad islamique auraient dû nous en convaincre : celui-ci n’est ni la résistance, ni la lutte armée, et il ne promet aucune émancipation. Bien plus que les seuls « actes » commis par le Hamas, c’est ce mouvement qu’il faut condamner, et son projet même. La barbarie qui a frappé Israël doit être nommée comme telle : aucun démocrate ne peut se trouver de cause commune avec les auteurs de pareilles atrocités, qui écrasent tout, y compris la cause palestinienne, sous la pulsion de mort.
Israël, légitimement, riposte. Mais la nature de cette riposte, dans la bouche même de ses dirigeants, traduit un déni du droit international, dont témoignaient déjà la colonisation et son lot d’exactions quotidiennes, le nombre croissant d’opérations meurtrières de l’armée israélienne en Cisjordanie et la transformation de Gaza en prison à ciel ouvert. Le gouvernement israélien s’avance encore sur la pente où les démocraties, au nom de la lutte contre le terrorisme, se renient elles-mêmes. Son échec à protéger sa population, malgré sa technologie militaire et ses services de renseignements, rappelle que l’impératif sécuritaire ne constitue jamais une politique.
Depuis janvier, le mouvement de contestation du projet de réforme de la justice du gouvernement donnait au contraire à voir une société civile refusant de voir disparaître le projet démocratique israélien, et avec lui la possibilité même d’un dialogue avec les Palestiniens. Ces voix s’expriment encore, il faut les entendre et les soutenir. Elles rappellent qu’à la tragédie et sa mécanique implacable, auxquelles on renvoie souvent le conflit israélo-palestinien, il faut continuer d’opposer le seul horizon qui soit véritablement humain, celui des solutions politiques.
La rédaction