L’Iran attaqué de partout d’Irak, du Pakistan, par les USA…. - JForum.fr & le NYT
L’Iran a voulu déstabiliser la région, et exporter son idéologie mortifère. La fin du régime arrive à grands pas. Le Hamas vit ses dernières heures à Gaza, le Hezbollah sauf à se suicider est paralysé au Liban, les Houthis se voient attaqués par une coalition dans laquelle la France se déshonore de ne pas y être, alors que l’Iran est directement attaqué par l’Irak et le Pakistan. En plus de cela, en interne l’opposition au régime mène des actions de sabotages, et Daesh cherche à régler ses comptes avec les mollahs chiites.
Il devient clair pour beaucoup que ce régime doit disparaitre d’autant que la menace nucléaire plane de plus en plus bas et que bien des régimes de la région ne verraient pas d’un mauvais œil des attaques pour éradiquer cette menace. Biden empêtré dans des élections qui donnent Trump vainqueur, pourrait utiliser une action militaire contre l’Iran pour redorer son blason, bien que ce soit là un pari très risqué. L’axe dit de la « résistance » Iran-Chine-Russie est en mauvaise posture. La Russie, grande puissance, perd des centaines de milliers d’hommes dans une guerre qui fait du surplace, quant à la Chine, elle a entamé son déclin démographique, économique, social et politique.
L’Iran face aux États-Unis
Tirs de missiles iraniens sur l’Irak et la Syrie ; missile Houthi sur un navire commercial américain, saisie de composants de missiles par l’armée américaine… Entre l’Iran et les États-Unis, l’escalade est quotidienne, mais sans déboucher nécessairement sur une guerre totale.
Depuis trois mois, tout le monde répète que ni l’Iran, ni les États-Unis, ne veulent entrer en confrontation. Et pourtant, pas à pas, l’escalade du conflit se poursuit dans une zone de tous les dangers, entre le nord de la Syrie et de l’Irak, le Golfe d’Aden et la mer Rouge.
– les Gardiens de la Révolution, le bras armé du régime des mollahs en Iran, ont tiré des missiles balistique sur Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et sur le nord de la Syrie, il y a plusieurs victimes civiles ;
– ensuite, un missile des Houtis yéménites, alliés de l’Iran, a touché un navire commercial américain en direction du Canal de Suez ; en représailles, les Américains ont bombardé des positions des Houthis au Yémen, comme les jours précédents.
– Enfin des Navy Seals, les commandos d’élite américains, ont arraisonné un boutre au large de la Somalie : à bord ils ont trouvé des composants de missiles balistiques, vraisemblablement d’origine iranienne. Deux Navy Seals ont trouvé la mort dans l’opération, premières victimes américaines depuis le 7 octobre. Ça fait beaucoup.
Si ça n’est pas la guerre, ça y ressemble furieusement
Il faut tenter de comprendre ce qui se joue ici, dans cette escalade dangereuse, qui peut déraper à tout moment.
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, et la guerre israélienne dans la bande de Gaza, les forces de ce qu’on appelle « l’Axe de résistance », c’est-à-dire les milices chiites alliées de l’Iran, sont entrées en action, du Yémen au Liban. Mais elles l’ont fait de manière très calculée.
Il ne s’agit pas d’une guerre à outrance, comme on a pu en connaître entre Israël et le Hezbollah, en 2006 par exemple ; mais plutôt d’une manière de se montrer solidaires du Hamas, sans risquer d’être entraînés dans un conflit plus large. Les observateurs avertis de la scène libanaise assurent que le Hezbollah, qui est armé et financé par l’Iran, ne veut pas d’une guerre totale.
Quant aux Houthis du Yémen, une minorité religieuse liée à l’Iran, ils se sont montrés plus guerriers que le Hezbollah, en compromettant largement le trafic maritime en mer Rouge par des tirs répétés de missiles. Ils ont réussi à entraîner les Américains dans le cercle vicieux provocation-riposte.
Mais là encore, ce n’est pas la confrontation totale
Les Houthis sont en conflit depuis des décennies, d’abord en guerre civile, puis avec l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis pendant cinq ans. Ils savent survivre à la guerre.
La vraie question est celle de l’Iran, qui vient d’entrer en lice avec ces tirs des Gardiens de la Révolution. Pour autant, l’analyse initiale qui estime que Téhéran ne franchira pas le rubicon de l’entrée en guerre, reste la plus probable.
L’Iran a trop à perdre pour aller au-delà de ces manifestations de solidarité avec ses alliés. Mais, ce jeu de l’escalade contrôlée est périlleux : tant que dure la guerre à Gaza, il peut à tout moment dégénérer, même si personne ne l’a réellement décidé.
L’Iran attaqué à l’est par le Pakistan:
Le Pakistan riposte par des frappes en Iran alors que les tensions débordent
L’échange d’attaques s’est produit alors que les bouleversements qui balayaient le Moyen-Orient menaçaient de s’étendre.
Dans le cadre d’une expansion des hostilités consécutive à la guerre entre Israël et le Hamas, le Pakistan a déclaré jeudi avoir mené des frappes à l’intérieur de l’Iran. L’action militaire a eu lieu un jour après que les forces iraniennes ont attaqué ce qu’elles ont qualifié de camps militants au Pakistan.
Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré que les forces du pays avaient mené des « frappes militaires de précision » contre ce qu’il appelle des cachettes terroristes dans le sud-est de l’Iran. Un certain nombre de militants ont été tués, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Un haut responsable de la sécurité pakistanaise, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que le Pakistan avait frappé au moins sept sites utilisés par les séparatistes baloutches à environ 30 miles à l’intérieur de la frontière. Le responsable a déclaré que des avions de combat et des drones de l’armée de l’air avaient été utilisés lors des frappes de représailles pakistanaises.
Le Pakistan et l’Iran échangent des frappes militaires.
L’Iran attaqué à l’ouest par l’Irak:
« La réponse de l’Irak est symbolique, mais percutante »
L’Irak a pris une position inhabituellement ferme à l’égard de l’Iran, après que des tirs de missiles du Corps des gardiens de la révolution iraniens (CGRI) ont tué au moins 4 personnes lundi soir à Erbil, dont un homme d’affaires kurde et son bébé. Bagdad a déposé une plainte au Conseil de sécurité des Nations Unies contre « l’agression » de Téhéran, a par la suite déclaré le ministère irakien des Affaires étrangères dans un communiqué, selon lequel « cette violation flagrante de la souveraineté de la République d’Irak contredit fortement les principes de bon voisinage et du droit international et menace la sécurité de la région ».
L’Irak a également rappelé mardi son ambassadeur à Téhéran, et le Premier ministre kurde irakien Masrour Barzani, proche de l’homme d’affaires assassiné, a annulé une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian en marge du Forum économique de Davos, a indiqué l’agence Reuters. Ce dernier a quant à lui affirmé que l’Iran avait partagé avec l’Irak des renseignements sur ce qu’il considère être des activités du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, au Kurdistan irakien, rapporte l’agence de presse. Ces informations ont été démenties par Bagdad.
Comment analyser la réaction du gouvernement irakien à l’encontre de son allié iranien ? Le point avec Zmkan Ali Saleem, chercheur associé au Centre de réflexion Chatham House.
Quel impact la réponse irakienne peut-elle avoir sur les relations entre Bagdad et Téhéran ?
La réponse de l’Irak est symbolique, mais percutante. Symbolique parce qu’elle n’est pas coercitive envers l’Iran et n’a aucun impact sur ses capacités militaires, mais percutante parce que c’est la première fois que le gouvernement irakien prend des mesures aussi fortes envers l’Iran, si l’on prend en compte les relations solides entre les deux pays depuis 2003 et l’arrivée au pouvoir des partis chiites alignés sur Téhéran, ainsi que les milices opérant sur le terrain. Mohammad Chia al-Soudani (Premier ministre irakien, ndlr) a agi avec pragmatisme, car il a pris ces mesures malgré le fait qu’il n’a pas de coalition gouvernementale, et qu’il est faible dans le sens où il a été porté au pouvoir par les partis chiites pro-iraniens. Il l’a fait car les frappes de l’Iran sont une attaque contre la souveraineté irakienne, et qu’il veut éviter des troubles qui pourraient conduire à un effondrement du fragile processus politique irakien. Mais il existe des groupes et des figures très proches de l’Iran, qui exercent un contrôle sur des partis au sein de la coalition parlementaire et sur le gouvernement, comme l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, mais aussi Qais al-Khazali, chef du parti Asaib al-Haq, et Hadi al-Amiri du mouvement Badr. Aucun d’eux ne permettrait que la réponse de Bagdad dépasse le stade symbolique.
Mohammad Chia al-Soudani espère-t-il ainsi tirer des gains politiques en interne ?
Cette attaque a en effet suscité la colère en Irak, même parmi les chiites qui sont d’ordinaire plutôt alignés sur Téhéran parce que, cette fois, des citoyens irakiens ont été tués. Ils y ont vu une violation de leur souveraineté et une agression iranienne injustifiée, car il est évident qu’il n’y a pas de quartier général du Mossad à Erbil. Les Kurdes seraient suicidaires s’ils acceptaient cela alors que l’Iran et sa puissante armée sont leur voisin immédiat. (Des échanges commerciaux existent entre le Kurdistan et Israël, notamment dans le domaine du pétrole, ndlr). Et ce n’est pas parce qu’une partie de la coalition parlementaire du gouvernement est alignée sur Téhéran qu’elle cautionne toutes ses actions. Le conseiller à la sécurité nationale, Qasim al-Araji, pourtant issu des partis chiites proches de l’Iran, a déclaré que les allégations iraniennes selon lesquelles il s’agissait d’une base du Mossad étaient sans fondement. Et comme l’a dit le ministre irakien de la Défense, Bagdad pourrait même suspendre un accord de sécurité signé avec Téhéran, qui demandait au gouvernement irakien de supprimer les groupes armés anti-iraniens opérant surtout au Kurdistan, à la frontière entre les deux pays.
L’Irak entend-il ainsi affirmer sa souveraineté sur tout le territoire, y compris le Kurdistan ?
En général, la population souhaite que le gouvernement irakien se montre plus affirmé dans la protection de sa souveraineté. Cela concerne non seulement les attaques de l’Iran comme celle de lundi, mais aussi les frappes des États-Unis qui ont récemment tué, lors d’une opération, un commandant du Hachd al-Chaabi (coalition de groupes armés proches de l’Iran, ndlr). L’Iran, qui est en incapacité d’attaquer directement les Américains et les Israéliens, a trouvé une cible facile en visant Erbil, pour envoyer un message à toute la région sur la portée de sa capacité de nuisance. Il était très important pour Mohammad al-Soudani de réagir à cette attaque, d’autant que les Kurdes ne se considèrent pas vraiment comme des Irakiens dans l’âme. Le gouvernement central ne veut donc pas leur donner davantage de preuves pour laisser penser qu’ils ne sont pas Irakiens. Soudani essaie d’agir de manière à ne pas s’aliéner tout le monde.
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