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Publié par ERASME

" [...] Pire encore que le manque d'indignation, il y a la censure ou l'éviction des journalistes ayant souhaité partager leur solidarité avec leurs confrères et consoeurs gazaouis ou critiquer les actions d'Israël. Il y a bien sûr Mohamed Kaci, journaliste de TV5 Monde désavoué par la chaîne après un échange tendu avec un porte-parole de l’armée israélienne. Au Los Angeles Times, des journalistes qui ont osé manifester leur solidarité avec les journalistes de Gaza ont été suspendus de la couverture de la guerre après avoir signé une lettre ouverte soutenant leurs collègues et critiquant la couverture occidentale des actions d'Israël. Après la publication initiale de la lettre, plus de 30 journalistes ont demandé à ce que leur signature soit retirée, craignant des représailles de la part de leur employeur. Ils travaillaient, entre autres, pour Associated Press, le Washington Post, Bloomberg ou le Chicago Tribune. "Il y a de la peur, de la prudence, de la méfiance. C'est un sujet qui est très polarisé", explique Jonathan Dagher.

Sur le plan politique, pas de condamnation outre-Atlantique, ni ici en France. Emmanuel Macron, qui en 2018 condamnait l'assassinat de Jamal Khashoggi "avec la plus grande fermeté, comme [il a] toujours défendu la liberté de la presse", et qui, chaque année, réitère son soutien "aux journalistes qui, de par le monde, assurent ce travail essentiel dans des conditions parfois difficiles" et appelle à se "battre pour les protéger" n'a eu mot pour les journalistes tués à Gaza. Jonathan Dagher ne craint que " les positionnements politiques puissent obscurcir cette réalité que les journalistes tentent de mettre en lumière".

Heureusement, des messages de solidarité se font entendre : le 17 janvier, les bureaux de l'AFP du monde entier ont porté un message de soutien à leurs collègues basés à Gaza. Une vingtaine de membres des familles de journalistes de l'AFP ont pu quitter le territoire il y a une dizaine de jours. A Paris, des journalistes ont marché pour appeler à stopper le massacre des journalistes dans l'enclave palestinienne. Certains s'indignent sur Twitter. D'autres organisent des veillées en hommage à leurs confrères décédés. Dans l'Humanité, plus de 200 journalistes ont appelé à la fin des crimes commis par Israël contre les journalistes. Il reste que l'élan de solidarité, compte tenu du drame vécu par la population palestinienne, reste bien discret."

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