Sol y sombra

Sol y sombra

Tonnent les bombes, sur les murs se fracasse

La vie des enfants. Dans des éclairs de feu passent

L’horreur et la mort. Terrassé, sans secours,

Un peuple se débat, seul, en ruine tout alentour.

La vengeance et la haine se donnent pour justice

Quand la chape de plomb des Etats les bénisse.

Et si des voix s’élèvent pour dénoncer l’infâme

L’insulte et le déni leur contestent toute âme.

Comment en cette terre si douce et si paisible,

Le Mont des Oliviers, tiges ployant sous la brise,

Le Jourdain aux eaux claires abreuvant ses deux rives,

Le fer de la discorde, l’égoïsme créent l’horrible.

Mais soudain, comme en rêve, des flots, près du rivage,

Un vaisseau qu’un zéphyr fait glisser sur la grève,

Résonne de mille sons, volutes cantilènes

Où le cœur éprouvé veut lire riche message.

Abdel, au violoncelle, Isaac, le hautbois, Sarah

Flûte au timbre touchant, alors qu’Emmanuel,

Violon d’or, lance son staccato, Miguel

Tinte et sonne le piano de Maria-Lucia.

Ecoutons leur musique, plainte, pleurs et gaieté

Effacer les rancoeurs, refermer les blessures,

Yeux bruns, bleus, bouche tendre, boucles, tignasses drues

Formant le doux portrait des Méditerranées.

Chantal Kremer-Génin (Paris 3 Février /Rabat 9 Avril 2009)