Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
27 Avril 2024
C’est sous le signe de la restauration de l’autorité que Gabriel Attal a voulu placer l’étape de ses 100 premiers jours à Matignon. En dénonçant la « spirale d’affaiblissement » dans laquelle elle serait prise, le Premier ministre cible encore une fois une certaine jeunesse. C’est à elle, et à ses parents, que s’adresse la liste de préceptes éducatifs égrenée sur les plateaux de télévision, allant de la limitation du temps d’écran à l’augmentation des places en internat, en passant par le réapprentissage d’une « culture du civisme ».
Le problème est que « l’autorité appartient à ces notions qui se renforcent de ne pas être interrogées », écrivait déjà Michaël Fœssel en 2005, dans l’introduction d’un dossier d’Esprit intitulé « Faire autorité ? ». Parce que l’autorité ne peut exister que sous le mode de l’évidence partagée, évoquer à l’envi sa « crise » – dans l’école, en famille ou ailleurs – revient non seulement à entériner sa perte, mais surtout à mettre à jour les fragilités des institutions concernées, sans se donner les moyens de les penser.
En se concentrant sur les effets de l’autorité, et notamment l’obéissance ou la discipline qu’elle permet d’obtenir, la rhétorique gouvernementale confond autorité et contrainte. Or, à la différence de cette dernière, l’autorité suppose la reconnaissance d’une légitimité : elle est une relation. Au cœur de l’expérience éducative, c’est ainsi qu’elle permet de « transmettre le monde », selon l’expression d’Hannah Arendt. Exercer l’autorité, ce n’est jamais la posséder une fois pour toute, mais promettre à celui qui y consent qu’il pourra à son tour l’exercer un jour. La réaffirmation incantatoire de la verticalité du pouvoir est bien loin de cette ambition.
La rédaction
L’ordre ne fait pas une nation
|
|
Sébastian Roché, mars 2024 |
|
Les mesures phares du second mandat d’Emmanuel Macron, telles que l’augmentation des effectifs de la police ou l’instauration de l’uniforme à l’école, risquent d’être inefficaces, tout en témoignant d’une conception réactionnaire de la cohésion nationale. |
|
|
Bandes de jeunes
|
|
Entretien avec Jean-Jacques Yvorel, décembre 2023 |
|
Dans cet entretien accordé à Esprit à la suite des émeutes déclenchées par la mort de Nahel en juin 2023, l’historien Jean-Jacques Yvorel évoque à la fois la permanence et le renouvellement continu des représentations de la « violence juvénile », et de leurs corollaires – notamment la stigmatisation des parents des classes populaires. |
|
|
Les finalités de l’autorité dans l’école au quotidien
|
|
Observatoire de l’éducation, mars-avril 2005 |
|
Dans ce texte de 2005, un groupe de jeunes enseignants appartenant à l’Observatoire de l’éducation fait part de ses expériences et de ses réflexions sur l’autorité. Soulignant déjà le difficile ajustement entre les convictions et les pratiques, ils dessinent un paysage contrasté de l’école, où l’autorité s’entend d’abord comme la recherche d’un sens commun. |
|
|
Entre les murs, de Laurent Cantet : la fatalité de l’échec ?
|
|
Marie-Pascale Mignon-Chatras, novembre 2008 |
|
Laurent Cantet possède deux talents rarement alliés dans le cinéma français : celui de porter une attention très fine aux déterminations sociales et aux conflits qu’elles engendrent, et celui de tendre des ressorts dramatiques qui font d’Entre les murs, comme de Ressources humaines, une tragédie se déroulant dans un cadre très réaliste. |
|
|