Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
18 Mai 2024
Après une flambée de violence qui a fait quatre morts, l’état d’urgence est entré en vigueur en Nouvelle-Calédonie. L’étincelle est venue du projet de réforme du corps électoral local, en vue des élections provinciales de fin 2024, qui prévoit d’ouvrir le vote à tous les citoyens installés dans le pays depuis dix ans, soit environ 25 000 électeurs supplémentaires. Les indépendantistes y sont fermement opposés, craignant que les voix kanak ne deviennent définitivement minoritaires.
Le caractère inflammable de la situation, et notamment la coexistence de trois listes électorales dans le pays, était pourtant bien connu. « Le mélange des bulletins de vote dans l’obscurité de l’urne ne peut pas créer un peuple là où il n’y en a pas », écrivait Paul Thibaud dans un éditorial de janvier 1985 consacré à la Nouvelle-Calédonie. Et l’on mesure aujourd’hui que la route ouverte par les accords de Matignon (1998) vers la fabrique du « destin commun » est longue. Dans ce contexte, la méthode expéditive d’Emmanuel Macron et du gouvernement – depuis le choix d’un rapporteur notoirement anti-indépendantiste pour le projet de réforme jusqu’à l’engagement d’une procédure constitutionnelle avant même qu’un accord n’ait été trouvé – ne pouvait que faire des dégâts.
Le fait que le « Non » à l’indépendance l’ait emporté par trois fois lors des referendums n’efface pas l’empreinte d’un passé colonial trop souvent passé sous silence. En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs dans les DROM/COM, c’est à l’État de rendre possible un débat sur les conditions de vie dans ces territoires, pour « permettre à ces populations de se sentir suffisamment maîtresses dans leur propre maison pour avoir l’envie et la capacité de la faire rénover », comme l’écrit Fred Constant.
La rédaction
La souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. Entretien avec René Dosière
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Octobre 2018 |
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En amont du référendum de novembre 2018 sur l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, René Dosière explicitait le contexte et les enjeux de la campagne en cours. S’attendant à ce que le non l’emporte, il évoquait un processus d’autodétermination comme arrêté au milieu du gué, faute de dialogue entre les parties prenantes et de débat au sein de la population sur l’avenir du pays. |
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Fred Constant, janvier-février 2024
La carence des interventions publiques et la multiplication des promesses non tenues ont exacerbé le mécontentement contre Emmanuel Macron dans les DROM/COM. Il est urgent d’engager des politiques adaptées à la réalité des territoires, de renforcer les autorités locales et de mettre au point un modèle économique affranchi de l’héritage colonial.
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La Nouvelle Calédonie, au-delà du référendum
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Alain Pierrot, mars-avril 1989 |
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Dans la foulée des accords de Matignon, entérinés en novembre 1988 malgré l’opposition des Caldoches, Alain Pierrot revenait sur la longue histoire de la Nouvelle Calédonie, et interrogeait les conditions sous lesquelles la question de l’indépendance pourrait un jour prendre le sens d’un vrai choix. |
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Être mélanésien aujourd’hui
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Jean-Marie Tjibaou, septembre 1981 |
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Dans cette conférence de 1981 dont Esprit a publié le texte, le leader Kanak Jean-Marie Tjibaou évoquait le modèle de société et la conception de l’homme dans la culture kanak, « non pas pour retourner vers le passé et y rester, mais pour y puiser la force et les références capables de soutenir notre parole dans le présent et pour l’avenir. » |
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