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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Le mot d'Esprit : Une Europe d’extrême droite ? (Revue Esprit - Vendredi 31 mai 2024)

À une dizaine de jours des élections européennes, les sondages annoncent un succès des partis d’extrême droite. Dopés par une série de victoires récentes lors de scrutins nationaux, en Italie, mais aussi en Suède ou en Pays-Bas, ces partis ont renoncé dans l’ensemble à leurs postures eurosceptiques : plutôt que de quitter l’Union européenne, ils entendent désormais en réorienter les politiques.

En désaccord sur le soutien à apporter à l’Ukraine, mais aussi sur leurs programmes économiques et sociaux, et aujourd’hui répartis entre deux groupes parlementaires, les députés d’extrême droite ne parviendront sans doute pas d’emblée à former une nouvelle coalition, capable de bouleverser les équilibres existants. Mais ils s’accordent aisément sur des politiques de restriction maximale de l’immigration, comme sur la remise en cause de l’État de droit et des libertés fondamentales. De même qu’ils s’opposent de plus en plus frontalement à tout effort de règlementation environnementale pour assurer la transition écologique.

Confrontés à ce nouvel état des lieux, les partis de gauche n’ont plus le luxe de se présenter en gardiens du statu quo. Un électorat déçu, inquiet ou en colère est en passe d’être capté par des forces réactionnaires qui promettent de le protéger des conséquences de la mondialisation. Mais par quelle mystification celles-ci pourraient-elle prétendre incarner la nouveauté ? Seules de véritables alternatives écologiques et sociales permettront de renouer avec la question de l’avenir.

La rédaction

Nommer l’extrême droite 

Anne-Lorraine Bujon & Michaël Fœssel, novembre 2023

Autrefois considérée comme un péril inacceptable pour la démocratie, l’extrême droite s’est normalisée au point de rendre impossible sa désignation comme telle. Le paradoxe étant que cette stratégie porte ses fruits au moment même où l’héritage inégalitaire et racialiste dans lequel elle s’inscrit est plus que jamais explicite. 

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L’extrême droite et l’Union européenne

Hans Kundnani, avril 2024

La manière dont Giorgia Meloni a été accueillie par le centre-droit européen prouve que l’extrême droite n’est pas réductible au nationalisme eurosceptique. Sa rhétorique a su s’adapter, et se fondre dans le récit de la guerre de civilisation, qui met le projet européen au service d’un programme raciste et identitaire. Les élections de juin 2024 seront décisives dans cette évolution.

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Un puissant désir de protection. L’Europe face à la question naturelle

Paul Magnette, avril 2024

Les transformations induites par le numérique et la crise environnementale engendrent une perte de repères et nourrissent un puissant désir de protection, que les partis d’extrême droite partout en Europe tournent à leur avantage. La responsabilité qui incombe à la gauche est de donner, au niveau européen, une autre traduction politique à ce désir.

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Démocratie et libéralisme 

Michaël Fœssel, Justine Lacroix, avril 2024

Faut-il rejeter le libéralisme ou les libéraux pour défendre la démocratie et le peuple ? Mais à l’inverse, peut-on fonder une politique commune sans la liberté qui se conquiert face à l’État, au principe majoritaire et au risque autoritaire qui persiste et ressurgit, ici et ailleurs ?

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P
Il n'est pas nécessaire d'être sympathisant de partis d'extrême droite pour vouloir réorienter les politiques menées par les institutions européennes, avec la complicité active des gouvernements dont les membres sont clairement engagés dans des systèmes idéologiques d'inspiration passablement étrangère aux imaginaires des peuples de l'Union, et dont les actes ne respectent ni les grands principes qui prévalent dans les démocraties qui se disent libérales, ni les choix politiques majoritaires des citoyens lorsqu'ils les font connaître par la voie du suffrage, ni la plupart des principes fondateurs de l'Union ! Le jour où les peuples de l'Union seront autorisés à définir ensemble, par des voies appropriées autres que des conventions cosmétiques, les lignes rouges qu'ils ne veulent majoritairement pas voir franchir par les institutions européennes, en lieu et place des milliers de lobbies puissants qui y règnent en maîtres, alors l'euroscepticisme s'affaiblira !
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