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Publié par ERASME

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"Selon François Azouvi, c’est au croisement de deux phénomènes que l’on peut situer l’émergence d’une idéologie victimaire. D’une part, "après Auschwitz, l’existence d’un groupe social qu’il était impossible de penser selon les catégories traditionnelles a demandé de forger la nouvelle catégorie de victime. D’autre part, et de manière concomitante, nous avons observé ce qu’Emmanuel Todd a appelé ' la crise terminale du catholicisme ', c’est-à-dire le retrait du religieux, l’effondrement final du christianisme dans les sociétés occidentales". Ainsi, 'cette catégorie de victime s’est déployée dans une société de laquelle le religieux s’absentait. S’est alors mis en place une dynamique victimaire qui s’auto-alimente. En effet, d’autres catégories demandent à être reconnues comme victimes, et s’ensuit le phénomène de concurrence victimaire que nous connaissons bien aujourd'hui.' Selon Pascal Bruckner, c’est l’abandon historique de la figure du héros au profit de celle de victime qui est à l’origine de la formation de cette idéologie. "La consécration de la victime est arrivée dans les années 80, quand en France la figure du résistant a été éclipsée par celle du déporté. L’épopée politico-militaire que la France gaulliste et communiste voulait inscrire dans l’histoire a été effacée par la figure du déporté. L’habit du déporté est devenu à ce moment-là un habit de lumière, auquel tous les citoyens ont voulu se conformer. Il est curieux de voir qu’aujourd’hui toutes les victimes officielles, celles en tout cas qui ont accès aux médias et aux réseaux, se comparent peu ou prou avec celles de la Shoah. C’est vrai du néoféminisme, des minorités et des afro-américains aux États-Unis." Pascal Bruckner observe un "mécanisme très étrange" : "la moindre contrariété, le moindre tracas, la moindre blessure sont immédiatement haussés au niveau du crime maximal. C’est une absence de proportion entre la blessure infligée et le ressenti." "En revanche, ajoute-t-il, contrairement à M. Azouvi, je vois dans le victimisme actuel le triomphe absolu du religieux et sa mainmise sur le monde entier."" Pierre Grapenne (sur Facebook)
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