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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

le corridor de Philadelphie au centre des négociations, par Rachel O’Donoghue - JForum.fr avec HonestReporting 

le corridor de Philadelphie.

Le corridor de Philadelphie : comment le Hamas fait passer le terrorisme à Gaza

Large de seulement 91 mètres et s’étendant sur 13 kilomètres de la frontière israélienne à la Méditerranée, l’étroite bande séparant l’Égypte et Gaza, connue sous le nom de corridor de Philadelphie, est une fois de plus au centre d’un débat politique intense.

Créé en vertu du traité de paix israélo-égyptien de 1979 , le corridor a été conçu comme une zone tampon essentielle pour empêcher la contrebande d’armes et de matériels à destination de Gaza destinés à des activités terroristes. Cependant, après le retrait israélien de Gaza en 2005, le contrôle du côté égyptien du corridor a été transféré au Caire, qui a promis d’empêcher le trafic et les incursions. Malgré ces assurances, le corridor est devenu un canal vital pour le Hamas pour soutenir ses opérations terroristes. Le vaste réseau de tunnels sous le corridor, souvent appelé le « métro de Gaza », a permis au Hamas de faire passer en contrebande des armes, du personnel et d’autres matériels.

D’un point de vue sécuritaire, le corridor de Philadelphie est essentiel aux efforts déployés par Israël pour neutraliser les capacités du Hamas. Les tunnels ont permis au groupe non seulement de maintenir mais aussi d’étendre son infrastructure terroriste, lui permettant ainsi de continuer à lancer des attaques contre Israël. En reprenant le contrôle du corridor, les Forces de défense israéliennes (FDI) souhaitent démanteler ce réseau clandestin et empêcher de futures opérations de contrebande.

Corridor de Philadelphie Crédit : Hamzé Attar via Twitter X

Corridor de Philadelphie Crédit : Hamzé Attar via Twitter X

Malgré les dénégations publiques de l’Egypte quant à l’existence de tunnels de contrebande sous le corridor de Philadelphie, les experts en sécurité s’accordent à dire qu’il s’agit du principal canal de passage des armes destinées au Hamas. L’Egypte et le Hamas s’opposent fermement au contrôle d’Israël sur ce corridor.

Le corridor de Philadelphie est bien plus qu’une simple zone tampon : c’est le dernier moyen dont dispose le Hamas pour se procurer les matériaux nécessaires à la poursuite de son effort de guerre, ainsi que pour se réarmer et se regrouper. C’est aussi une voie de communication cruciale pour les déplacements internationaux des hauts responsables du Hamas.

Les renseignements israéliens sur ces tunnels sont bien documentés, mais l’Egypte continue de nier leur existence, insistant sur le fait qu’ils ont été détruits lors d’opérations précédentes. Le 22 août, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a annoncé que 150 tunnels le long de la frontière entre l’Egypte et Gaza avaient été détruits et a souligné les efforts en cours pour éliminer ceux qui restent.

Les récentes demandes d’Israël pour que les unités militaires égyptiennes soient déplacées loin de la frontière de Gaza, ce qui permettrait un plus grand contrôle de l’armée israélienne, ont été rejetées par Le Caire. Actuellement, l’armée israélienne surveille les frontières nord, est et ouest de Gaza. La sécurisation de la frontière sud via le corridor de Philadelphie ouvrirait la voie à la démilitarisation complète de l’enclave contrôlée par le Hamas.

La vision des tunnels par  les médias de Philadelphie

Ce n’est qu’après qu’Israël a pris le contrôle du corridor de Philadelphie que les médias internationaux ont commencé à s’intéresser davantage à l’importance stratégique du passage frontalier. Si de nombreux médias ont reconnu que le Hamas exploitait depuis longtemps la frontière pour renforcer son infrastructure terroriste à Gaza, peu se sont intéressés aux raisons pour lesquelles Israël juge crucial de maintenir une présence à long terme dans la région.

Le New York Times en est un parfait exemple. Dans une section expliquant pourquoi le corridor « est important » pour Israël, l’article notait que « le Hamas avait creusé des tunnels sous la bande de Gaza – certains assez larges pour des camions, selon des experts militaires – et les avait utilisés pour faire passer des armes et du personnel en contrebande dans le territoire de Gaza ».

Cependant, sous le sous-titre expliquant pourquoi cela est important pour l’Egypte, le NYT oublie de mentionner un point important: le contrôle du Caire sur le corridor de Philadelphie a été un échec lamentable en termes d’entrave au flux d’armes et d’autres fournitures vers Gaza.

Explication du New York Times de Philadelphie

Explication du New York Times de Philadelphie

Israël veut jouer un rôle dans le corridor de Philadelphie parce que le réseau de tunnels du Hamas continue de s’étendre sous la surveillance de l’Egypte. Si l’Egypte partage l’intérêt de détruire les capacités du Hamas, elle continue de nier l’existence d’un problème qu’elle n’a pas été en mesure de résoudre.

En janvier, Diaa Rashwan, président du Service national d’information égyptien, a nié l’existence de contrebande à Gaza depuis l’Egypte , affirmant que toute tentative israélienne de contrôler le corridor porterait atteinte aux relations israélo-égyptiennes. Il a également affirmé que plus de 1 500 tunnels avaient été supprimés et que la barrière frontalière avec Gaza avait été renforcée par un mur de béton.

La récente découverte et destruction par l’armée israélienne de 150 tunnels supplémentaires remet en cause cette assurance.

Ce détail crucial est souvent omis dans les reportages des médias, qui laissent entendre que l’intérêt d’Israël pour le corridor n’est qu’un simple accaparement de terres. Par exemple, un journaliste de l’Associated Press s’est demandé pourquoi Israël « exige le contrôle » de Philadelphie, sans aborder pleinement les préoccupations sécuritaires qui sous-tendent la position d’Israël.

Couloir de Philadelphie de l'Associated Press

Couloir de Philadelphie de l’Associated Press

Expliquant pourquoi le Hamas et l’Egypte sont opposés, AP déclare : « [Le contrôle israélien] serait également perçu par de nombreux Palestiniens comme le prélude à une occupation militaire durable et au retour des colonies juives – quelque chose que les partenaires de la coalition d’extrême droite de Netanyahou ont ouvertement appelé de leurs vœux. »

Pour de nombreux médias, tout ce qu’Israël fait est perçu comme une couverture pour une autre action – dans ce cas, un prélude à une expansion territoriale. C’est presque comme s’il y avait un parti pris intrinsèque des médias contre Israël.

Crédits photo : Yousef Masoud/SOPA Images/LightRocket via Getty Images, AHMAD GHARABLI/AFP via Getty Images, Hamzé Attar via X
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