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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Comment se désintoxiquer du "scrolling" ?

Le « scroll infini » est un piège addictif qui fait des ravages sur les réseaux sociaux.
Il suffit pour le générer de proposer un contenu qui défile sans avoir de début ni de fin.
Ce type d’activité qui fait l’impasse d’un véritable début et d’une fin clairement identifiée est en réalité extrêmement rare dans le panel d’actions réalisées par un être humain.
Ecouter de la musique, regarder un film, lire un livre ou jouer à un jeu de société supposent par exemple clairement de pouvoir identifier sans mal un moment précis ou l’on s’engage dans l’activité et un moment où celle-ci est clôturée.
Le « scrollage » échappe à cette distinction puisqu’il est question de prendre connaissance de contenus chargés automatiquement pour donner à l’utilisateur la sensation que le flux est sans cesse nourri, qu’il ne connait pas de fin et promet sans fin une photo plus belle, un article plus intéressant, un post plus drôle.
C’est cette caractéristique particulière qui accroit considérablement le potentiel addictif de tous ces contenus qui défilent en attendant juste d’être scrollés...
En donnant au cerveau l’impression qu’il y en aura toujours « plus », on l’encourage à ne pas mettre de fin à l’activité un peu comme s’il était question de boire dans un bol infini en éprouvant un sentiment de satiété beaucoup plus tardivement que si l’on boit dans un bol dont on voit le fond.
Quand les contenus regardés sans fin ont une valence négative ou anxiogène on parle désormais de « doomscrolling » (défilement morbide) pour désigner les effets psychophysiologiques néfastes de ce temps d’écran d’écran excessif utilisé pour scroller et se constituer une vision du monde dans laquelle le gyrus frontal inférieur (la partie du cerveau chargé de filtrer les mauvaises nouvelles pour préserver notre sentiment de vivre dans un monde vivable) ne joue plus son rôle limitant ainsi la capacité du cerveau à accepter les bonnes nouvelles et à éviter les mauvaises.
Pour éviter le scroll infini et préserver la fonction de pare-excitation cérébrale du gyrus frontal inférieur face aux nouvelles qui « minent le moral » et diminuent l’envie de vivre, il est essentiel de fixer au préalable un début et une fin à l’activité de scrollage pour ne pas la laisser se développer un usage libre et infini qui constitue le but des concepteurs de contenus numériques qui ont fait de l’aliénation aux écrans leur fond de commerce.
« Je vais scroller pendant quatre minutes et trente secondes, pas une de plus et je m’autoriserai cette activité au maximum quatre fois pendant la journée ».
(Un peu comme les joueurs de casino qui laissent leurs cartes de banque dans la boîte à gants de leur voiture pour ne dépenser que le cash qu'ils ont sur eux: cela ne résout pas tout, loin s'en faut, mais permet de limiter les dégâts et donc d'apprendre à gérer.
C' est une 1ère étape intéressante avant de construire les suivantes)
Une intention déclarée de ce type n’a rien d’absurde et elle constitue même la façon la plus sûre de contrôler son rapport aux écrans en évitant les pièges du scroll infini.
(Car scroller devient rapidement une façon de créer et de faussement meubler un vide existentiel, une réelle addiction,
une drogue dure légale parmi des centaines d'autres)
Texte de Bruno Humbeeck
Parenthèses de Dominique Krischel (Source : Facebook)
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